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De la naissance du nouveau hit-spot à une adresse confidentielle où déguster la meilleure galette-saucisse, Paris continue de surprendre. Voici sept restaurants récemment ouverts qui n’ont rien en commun — sinon de très bien savoir ce qu’ils font.
Rien ne relie ces adresses. Ni le quartier, ni le mobilier, ni la playlist – et encore moins la carte. Elles n’ont en commun qu’une chose : le goût. Voilà 7 nouveaux restaurants à Paris, hétéroclites, gourmands et à leur manière très singuliers à découvrir au fil de la ville, et selon l’humeur du moment.
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7 nouveaux restaurants à découvrir à Paris
Le Grand Café
Commençons par l’un des nouveaux restaurants les plus attendus à Paris cette année. Avec Le Grand Café, le groupe Loulou redonne ses lettres de noblesse à la brasserie parisienne, en mêlant l’héritage des grandes maisons à une vision plus contemporaine et vivante de l’hospitalité. L’adresse prend place sous la verrière du Grand Palais, cadre majestueux où se rencontrent le goût du détail, la générosité d’un service assumé et l’élégance d’une mise en scène pensée par Joseph Dirand. L’architecte imagine un décor à la fois monumental et feutré, porté par une palette chaude — enduits couleur terre, bois précieux, marbres aux tons sourds — et rythmé par des jeux de lumière qui suivent les heures du jour. La salle vibre au son des conversations, des assiettes qui s’entrechoquent, et parfois d’un live musical depuis la scène centrale.
En cuisine, le chef Benoît Dargère s’empare des fondamentaux de la brasserie française — blanquette, vol-au-vent, bar en croûte — pour les travailler au goût du jour, avec légèreté et précision. À côté des classiques attendus, quelques propositions plus audacieuses trouvent leur place : ris de veau en panure d’agrumes, tomate farcie végétarienne ou tempura de homard au gingembre et citronnelle. Certains plats se déclinent à partager ou en demi-portions, pour mieux composer une partition à plusieurs mains. Côté douceurs, les figures imposées du genre (baba au rhum, fraisier, pavlova) sont revues avec tact, sans esbroufe.
Au bar, Colin Field, signature de la scène cocktail depuis plus de 40 ans, orchestre une carte où les grands classiques — Negroni, Sidecar, French 75 — côtoient des créations plus inattendues, comme un Limoncello Spritz ou une variation autour du shochu japonais. Le lieu, pensé comme une scène de vie autant qu’un restaurant, se prolonge à l’extérieur avec une vaste terrasse aménagée face aux Champs-Élysées, dans un esprit jardin Belle Époque. Paysagée par Thierry Boutemy, elle mêle camélias, magnolias et perspectives monumentales dans un décor végétal pensé pour durer. Une brasserie pour aujourd’hui, ancrée dans les usages contemporains mais résolument fidèle à l’esprit parisien.
Rotonde Clemenceau, 1 place Clemenceau, 75008 Paris. Réservations.

Daimant Saint Honoré
À deux pas de la rue Saint-Honoré, le nouvel opus des restaurants Daimant s’installe en terrasse. Une trentaine de couverts prennent place sous les arbres, entre rôtisserie végétale et conversation à voix basse et complète une salle sur deux niveaux au décor puissant, tout de rouge vêtu. On y vient pour un déjeuner lumineux, une pause sucrée autour du bar à mousses au chocolat, ou un verre en fin de journée. Le soir, l’ambiance se fait plus feutrée, entre bougies allumées et assiettes à partager. Le rouge, couleur signature de la maison, s’invite par petites touches — dans un cocktail, sur une bouche, ou à travers le détail d’un plat. Fidèle à l’esprit de Faubourg Daimant, première adresse d’Alice Tuyet, ce nouveau restaurant conjugue esthétique et convictions : une cuisine végétale soignée, attentive à l’environnement et au bien-être animal. Sans conteste l’un des nouveaux restaurants à Paris qu’il ne faut pas louper cet été !
24 Pl. du Marché Saint-Honoré, 75001 Paris. Réservations.
Kinugawa Rive Gauche
Kinugawa signe son retour à Paris en haut des toits, dans les étages culminants du tout nouvel Hôtel Sax sur la Rive Gauche. Après les détours par Ramatuelle, Megève ou Saint-Barth, l’adresse historique retrouve la capitale avec aplomb. En bas, une salle en clair-obscur, bois cannelé, marbre poli, moquettes organiques et velours orange, comme un Tokyo fantasmé par un décorateur parisien. En haut, un rooftop aux allures de piste d’atterrissage céleste, ouvert sur un Paris en panoramique, jusqu’à voir la Tour Eiffel jouer la vigie. Le lieu jongle entre glamour mondialisé et japonisme millimétré, sans jamais se perdre dans la caricature. 180 couverts en salle, 200 sur la terrasse : le chiffre est là, mais c’est la mise en scène qui frappe, pensée comme un défilé à ciel ouvert. Kinugawa ne change pas de recette – il change de perspective.
55 Av. de Saxe, 75007 Paris. Réservations.
Laïa Monceau
A deux pas du parc Monceau, Laïa s’installe comme une échappée douce, entre potager sur le toit et jardin vivant en contrebas. L’adresse, pensée par le duo Adjamée, décline un été méditerranéen en continu : terre de Sienne, arches voluptueuses, raphia et fresque de Marie Levêque. En cuisine, Sacha Perrin fait le grand plongeon vers l’Italie, la vraie — celle des arancini safranés, des pizzettes au levain naturel, des raviolis del Plin ou de l’agneau confit. Chaque plat semble tiré d’un carnet de vacances sur la côte amalfitaine. Les desserts prolongent le voyage : pavlova basilic-fraise, choux pistache ou Laïamisu. La cave, visible et bien fournie, flirte entre terroirs français, cépages toscans et flacons ibériques. Comme dans les autres adresses FUGA, le sourcing est irréprochable, local et de saison. Une table solaire, sensuelle et ancrée, qui pratique l’élégance sans afféterie — et l’hospitalité comme un art méditerranéen.
28 rue de Monceau, 75008 Paris. Réservations.

Ty Coz, le plus charmant des nouveaux restaurants à Paris
À deux pas du parc des Tournelles, Ty Coz joue la carte bretonne avec aplomb. Aux manettes : Albane et Baptiste Lamotte, frère et sœur, qui injectent un supplément d’âme dans la crêperie parisienne. Après un premier coup d’essai réussi rue de l’Université, le duo signe une seconde adresse dans le Marais — plus ciselée, plus ambitieuse. Bois clair, banquettes Dedar, drapeau breton réinterprété par Bureau Carvalho, et carte bien beurrée. À la galette 100 % sarrasin (Moulin de la Fatigue, s’il vous plaît) s’ajoutent œufs fermiers, crème Bordier, andouille de Guémené ou saucisse artisanale. À l’heure du sucré : beurre vanillé, pommeau ou caramel de Saint-Malo. À la carte, aussi, des huîtres fines de Cancale, les Baby Kys et leur version étoilée. Sardines, maquereaux, galettes en finger food : l’iode est partout. Service continu, option take-away, cidres bretons à la clé.
4 Rue du Parc Royal, 75003 Paris. Réservations.

Red Sauce
Le néon Red Sauce claque en façade, clin d’œil assumé aux grandes institutions italo-américaines de New York et Chicago. Derrière, la cuisine ouverte trône, véritable star, face à une banquette velours rouge qui invite à la décompression. Le décor joue avec les époques — bar comptoir rétro, bois sombre, cuir vieilli, béton brut — et évite toute caricature pour installer une atmosphère chaleureuse et sans chichis. Côté assiettes, le tartare de tomate trompe l’œil, escorté d’un jaune d’œuf mariné. La Parmigiania d’aubergine revisite la sauce tomate avec une « alla vodka » douce et relevée, et les meatballs traditionnelles roulent dans une sauce tomate dense, accompagnées de ricotta citronnée et foccacia toastée. La pasta fait honneur à l’Italie urbaine : rigatoni alla vodka et spaghetti all’assassina des Pouilles, cuisson poêlée et sauce épicée. Pour finir, la pizza, entre New York, Chicago et Detroit Style, décline un terroir américain italo-fusion sans prétention et fait de l’adresse l’un de nos nouveaux restaurants à tester d’urgence cet été à Paris.
9 Cr des Petites Écuries, 75010 Paris. Réservations.
Liza à l’hôtel Panache
Liza ouvre un nouveau chapitre dans le 9e arrondissement, au rez-de-chaussée de l’Hôtel Panache. Une adresse qui prolonge l’histoire débutée il y a vingt ans près de la Bourse, toujours guidée par la même idée : proposer une maison libanaise à Paris, entre héritage beyrouthin et influences parisiennes. On y retrouve des éléments familiers – les lampes Cai Light, les plateaux de Karen Chekerjian, l’éléphant dessiné par Maria Ousseimi – réintégrés dans un décor repensé, discret hommage aux designers libanais. La cuisine, menée par le chef Jean Fares, formé chez Liza Beyrouth, reste fidèle aux classiques maison tout en accueillant quelques nouveautés plus actuelles. Le midi, des formules inspirées du mezzé en version bento ; le soir, des plats à partager, accompagnés de desserts orientaux revisités. Le lieu a été imaginé avec Adrien et Julie, fondateurs de l’hôtel, dans un esprit de quartier et de continuité.
1 Rue Geoffroy-Marie, 75009 Paris. Réservations.
