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Inauguré en 2015, le Museu do Amanhã conjugue au présent des récits d’avenir face aux changements qui bouleversent la planète, 2023 - TGL
Inauguré en 2015, le Museu do Amanhã conjugue au présent des récits d’avenir face aux changements qui bouleversent la planète, 2023 - TGL
Marine Mimouni

The Good Culture // Art

Le Museu do Amanhã : un exemple en matière d’écologie à Rio de Janeiro

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Inauguré en 2015, dans la zone portuaire de Rio, le Museu do Amanhã conjugue au présent des récits d’avenir face aux changements qui bouleversent la planète.

Sur l’esplanade du Museu do Amanhã (le musée de Demain), les flâneurs insouciants croisent les acteurs du centre de la métropole carioca, effervescent aux heures de pointe. À deux pas du Centro, la place Mauá et le boulevard Olímpico de la zone portuaire s’ouvrent sur la baie de Guanabara, qui connecte Rio de Janeiro avec le monde. Ici, chaque passant déambule librement, à son propre rythme. Certains, venus en couple, se prélassent sur le banc qui encercle la fontaine.


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D’autres, en famille, s’adonnent aux égoportraits. Régulièrement, des startupers en Segway font irruption dans le paysage, pour rappeler que la semaine n’est pas finie. Oeuvre de l’architecte espagnol Santiago Calatrava, le Museu do Amanhã a été inauguré en décembre 2015, huit mois avant l’ouverture des jeux Olympiques, organisés par la ville.

Le Museu do Amanhã, conçu en 2015 par l’architecte espagnol Santiago Calatrava.
Le Museu do Amanhã, conçu en 2015 par l’architecte espagnol Santiago Calatrava. Albert Andrade

Son site officiel suggère que sa forme longiligne ferait penser aux bromélias, ces plantes tropicales qui prolifèrent dans le Jardin botanique. En pénétrant dans son vaste hall, la première sensation est celle de traverser la poupe d’un grand navire qui flotterait sur la baie.

Entourée de deux rangées de palmiers donnant sur celle-ci, l’imposante structure du musée se déploie sur les eaux, comme si le navire était prêt à larguer les amarres. Le chant des bateaux de la baie nous accompagne durant toute la visite.

Au cœur du renouvellement du Museu do Amanhã

La section sur l’Anthropocène interroge, grâce à des écrans totémiques de 10 mètres de haut, les actions de l’Homme sur la planète.
La section sur l’Anthropocène interroge, grâce à des écrans totémiques de 10 mètres de haut, les actions de l’Homme sur la planète. DR

L’harmonie avec l’environnement est l’une des revendications premières de ce musée des arts et des sciences. Le fonctionnement de la structure de 15 000 m2 est assuré à près de 10 % par les 5 400 panneaux solaires fixés sur les ailes mobiles du « navire ».

Le système aquatique des bassins décoratifs du musée puise son eau dans la baie, la traite, puis la rejette dans l’océan. « L’édifice est [conçu] comme un organisme directement en lien avec le paysage », selon Calatrava. Ville-plage par excellence, Rio a longtemps tourné le dos à sa zone portuaire.

Depuis une dizaine d’années, les autorités font tout pour changer la donne. Ce musée et son voisin, le musée d’Art de Rio (MAR), constituent la façade culturelle de « Porto Maravilha », le projet urbanistique d’envergure qui a révolutionné la zone portuaire. Un chantier lancé en parallèle de l’organisation des JO, en 2016, aujourd’hui complété par « Revivir Centro », le plan de la Prefeitura (la mairie) de Rio, qui vise à redynamiser le centre.

Dans le ventre du navire

Vue depuis l’étage du musée.
Vue depuis l’étage du musée. DR

À l’étage du musée de Demain, l’exposition permanente déroule son parcours narratif en cinq chapitres : cosmos, Terre, Anthropocène, demain, nous. « Pour raconter l’avenir, il a fallu revenir de nombreuses années en arrière et retracer l’histoire de l’humanité », explique la sémillante directrice du musée, Bruna Baffa.

L’expérience immersive proposée par cette exposition distille les données scientifiques avec subtilité, en convoquant les outils offerts par différentes expressions artistiques et technologiques. L’artiste Daniel Wurtzel signe, par exemple, une sculpture cinétique dans laquelle la danse de deux foulards fait écho aux flux qui composent notre planète.

Un peu plus loin, dans la section Anthropocène, des canapés invitent les visiteurs à s’allonger pour apprécier des écrans disposés en haut de barres verticales, qui déroulent les actions de l’homme sur la nature.

Au bout de ce parcours interactif, aussi digeste qu’instructif et complètement family friendly, le musée offre une vue idéale sur la baie de Guanabara. Celle-ci revêt une robe rose orangé au coucher du soleil, qui ne se fait jamais attendre sous ces latitudes.


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