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L’Opep accueillera cet été un nouveau secrétaire général. Le Nigérian Mohammed Sanussi Barkindo arrive avec une réputation d’« écologiste » depuis qu’il a fait des questions environnementales sa priorité. Portrait de l’homme qui pourrait bien transformer la plus importante organisation pétrolière.
Le 1er août prochain marquera l’investiture du 28e secrétaire général du conseil de l’Organisation pour les Pays Exportateurs de pétrole (OPEP). Le Libyen Abdallah Salem el-Badri cédera sa place au Nigérian Mohammed Sanussi Barkindo pour un mandat d’une durée de trois ans.
Beaucoup d’éléments ont favorisé son élection, à commencer par son expérience à ce poste. Mohammed Sanussi Barkindo a déjà endossé le titre de secrétaire général par intérim en 2006, il est donc familier du fonctionnement de l’organisation. Par ailleurs, sa crédibilité dans le secteur pétrolier est solide puisqu’il totalise une vingtaine d’années d’expérience au sein de la Nigerian National Petroleum Corporation (NNPC). Mais l’élément nouveau pour l’OPEP tient dans la sensibilité écologique de Mohammed Sanussi Barkindo, dont l’engagement est ancien puisqu’il a notamment participé à l’élaboration du protocole de Kyoto en 1997.
Par ailleurs, la décision des treize membres de l’OPEP n’est certainement pas dénuée de considérations géostratégiques. Le Nigeria est l’un des rares pays neutres au sein de l’organisation, minée depuis quelques mois par le conflit larvé entre l’Iran et l’Arabie Saoudite. Selon plusieurs sources, des délégués de l’OPEP avaient laissé entendre ces dernières semaines que le Nigeria et l’Angola étaient les pays les plus susceptibles de prendre la tête du cartel pour cette raison éminemment diplomatique.
Cependant, le secrétaire général de l’OPEP ne dispose pas d’un large pouvoir décisionnel. Le rôle principal de Mohammed Sanussi Barkindo sera de faire l’intermédiaire dans l’élaboration des futurs accords entre pays producteurs et de médiateur entre les différents membres du cartel à propos des politiques à adopter. Le secrétaire général veillera également à souder le groupe autour de valeurs communes (pourquoi pas l’écologie ?…). Reste à voir si cette mise au vert représente une incohérence ou un progrès pour une organisation qui gère la production mondiale d’or noir…
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