Lifestyle
NonNo vend des pièces de qualité à un prix juste, en utilisant des matériaux de récupération et en suivant les logiques anti-gaspillage et les principes de la mode circulaire.
C’est en suivant la philosophie d’une mode plus responsable que le designer Alberto Zanone a bâti sa boutique expérimentale NonNo, tout comme l’espace d’exposition Opos, décor de notre série mode dans la périphérie de Milan.
On était alors en 1967, Michelangelo Pistoletto – l’un des représentants majeurs de l’Arte Povera – sensibilisait toute une génération trépidante, celle de l’avant-Mai 68, au consumérisme qui devenait de plus en plus exaspérant. Depuis, nous avons assisté à de nombreux changements. Selon l’ONU, l’industrie textile est le deuxième secteur le plus polluant au monde et, entre 2000 et 2014, la production de vêtements a doublé.
Pour satisfaire le marché et céder la place aux nouvelles collections, les grandes marques brûlent des centaines de milliers de pièces invendues. Toujours selon l’ONU, chaque seconde, une quantité de tissus équivalente à la capacité d’un camion poubelle est enterrée ou brûlée. Et pourtant, pendant la dernière décennie, la situation s’est améliorée. Selon une étude Nielsen, plus du 50 % des jeunes entre 21 et 34 ans se seraient lassés des grandes marques de la fast fashion pour privilégier d’autres marques, certes plus chères, mais surtout davantage orientées vers la durabilité.
Les distributeurs automatiques NonNo
C’est une nouvelle sensibilité qui commence à les animer et qui laisse entrevoir un espoir pour le futur. Le mérite va aussi à quelques figures pionnières, tel Alberto Zanone, styliste spécialisé dans la maille qui a eu l’idée d’ouvrir, dans la périphérie de Milan, NonNo, un magasin expérimental situé via Varesina 205, équipé de distributeurs automatiques accessibles 24 heures sur 24, qui fournissent magazines indépendants, vins, bières artisanales et produits alimentaires bio, mais surtout des vêtements réalisés en édition limitée à partir de tissus recyclés ou de récupération, dont le prix ne dépasse jamais 100 €.
Aucun excès de production, zéro gaspillage… on obtient la pièce finie à partir d’une matière première de qualité qui a eu une vie auparavant. À quelques encablures de NonNo se trouve Opos, un espace que Zanone a fondé en 1991 pour y exposer projets de mode, design et photographie. Son souhait ? Valoriser ce qu’on a, tout en évitant de produire de nouveaux tissus qui risquent d’être oubliés dans les entrepôts ou, pire, brûlés. Une stratégie en phase avec le temps présent que The Good Life ne pouvait pas manquer.
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