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Derrière certains objets se cachent des inventeurs passionnés, des designers ingénieux, des visionnaires, des petites révolutions technologiques ou industrielles. Nous avons choisi dix entreprises que nous côtoyons sans vraiment les connaître. Leurs produits sont de petits bouts de la France qui se baladent sur la planète. Coup de projecteur sur le groupe Pernod Ricard, l'un de ces ambassadeurs discrets qui font partie de notre patrimoine.
Une vodka Absolut, un whisky Glenlivet, un cognac Martell, un verre de rhum Havana Club, un gin Beefeater… Lorsque vous commandez un verre, vous avez de grandes chances de croiser sans le savoir la route du groupe Pernod Ricard. Tout a commencé, d’un côté, dans le Doubs, avec la distillerie Pernod, en 1805, de l’autre, à Marseille, en 1932, chez Paul Ricard, entrepreneur et créateur de génie.
L’un produit de l’absinthe, l’autre est sans cesse à la recherche de la sublimation de l’anis. En 1975, les deux entreprises concurrentes unissent leur destin, donnant naissance à ce que l’on baptisera « l’empire du Pastis ». Très vite, le nouveau groupe commence à diversifier son portefeuille et à acquérir des producteurs de vins et de spiritueux, se constituant un portefeuille unique de marques premium de dimension internationale, soit, à ce jour, 250 dans le monde.
Pernod Ricard, 90 % des ventes à l’export
Dernier venu : un vermouth espagnol. Même si l’on change son packaging et qu’on diversifie ses formules pour conquérir les plus jeunes, le pastis cher à Paul Ricard n’est plus au sommet du podium. Hors concours aussi le Lillet, un apéritif à base de vin, de liqueurs de fruits macérés et de quinquina. Alors qu’en 1975 les ventes des anisés et autres apéritifs étaient à 90 % réalisées dans l’Hexagone, la France ne pèse plus aujourd’hui que 6 % des près de 9 Mds € de ventes annuelles du groupe, qui réalise 90 % des ventes à l’export.
Numéro 2 mondial des vins et spiritueux, Pernod Ricard cumule les positions de leader des spiritueux dans bon nombre de pays, dont la Chine, avec des cognacs et des whiskies importés, et l’Inde, qui pourtant produit ses propres whiskies à usage local. Les États-Unis restent néanmoins en tête du podium, amateurs du whisky irlandais Jameson, de la vodka Absolut et de bourbons américains.
Quatre-vingt-cinq filiales directes sont réparties sur le globe, employant 19 000 salariés, tandis qu’à Paris 900 collaborateurs viennent d’investir un long bâtiment d’une centaine de mètres de longueur, le nouveau siège mondial de Pernod Ricard, amarré le long de la gare Saint-Lazare. Un paquebot pour naviguer sur un océan d’or liquide.
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