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Horlogerie

Photo : 5 expos pour le printemps de Marseille à Tours

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Balade dans les rues de Tokyo et du Paris disparu, portraits d'immigrés d'autrefois, paysages romantiques... Les images sont riches d'histoire(s).

Paris, errances tokyoïtes. Shomei Tomatsu, disparu en 2012, et Daido Moriyama ont tous deux nourri une fascination pour Tokyo. En les exposant conjointement, la MEP propose d’étonnantes dérives urbaines. Tomatsu confirme qu’il est bien le maître de l’avant-garde et des chemins de traverse avec ses images nocturnes de Shinjuku, le quartier des clubs de strip-tease, avec sa série consacrée à l’asphalte des rues qu’il appréhende comme la « peau » scarifiée de la ville. Moriyama souffle, lui aussi, le froid et le chaud. Dans la série Accident, il se réapproprie des photos d’accidents de la route trouvées dans des revues ou capturées sur l’écran de télévision. Près de cinquante ans plus tard, ce sont des silhouettes de femmes saisies dans le chaos des rues et des vitrines qui l’attirent, des « pretty women » japonaises prises dans le filet de ses fantasmagories. Moriyama – Tomatsu. Tokyo, Maison européenne de la photographie, jusqu’au 30 mai. www.mep-fr.org

Paris, Paris photogénique. L’un photographie à la sauvette, armé d’un Leica léger et discret, se faufilant entre les passants ; l’autre disparaît derrière sa chambre photographique et prend son temps pour cadrer les façades et les squares. Deux générations séparent Henri Cartier-Bresson d’Eugène Atget, mais plus encore deux manières d’aborder Paris. Au printemps prochain, le musée Carnavalet présentera les images d’Henri Cartier-Bresson. Pour l’heure, c’est la fondation Henri Cartier-Bresson qui accueille le Paris d’Eugène Atget. Lesté de ses plaques de verre, Eugène Atget engrange la mémoire d’une ville qui se métamorphose, cadrant les venelles pavées, les boutiques de charbon, les ferronneries… On redécouvre les fortifications disparues de la porte de Sèvres ou les entrepôts évanouis de Bercy. Chargés d’âmes, les lieux d’autrefois sont sages comme des images. Eugène Atget, voir Paris, fondation Henri Cartier- Bresson, jusqu’au 25 avril. www.henricartierbresson.org

CABARET DE L’HOMME ARMÉ, 25, RUE DES BLANCS-MANTEAUX, SEPTEMBRE 1900.
CABARET DE L’HOMME ARMÉ, 25, RUE DES BLANCS-MANTEAUX, SEPTEMBRE 1900. PARIS MUSÉES MUSÉE CARNAVALET HISTOIRE DE PARIS

Cannes, belles vues. Depuis vingt ans, l’artiste franco-allemand Elger Esser s’inscrit dans une grande tradition de photo paysagère. Les images présentées ont été notamment réalisées durant une résidence sur l’île Sainte-Marguerite, en janvier 2020. Avec sa chambre photographique, il capture des paysages intemporels. Recourant notamment à une technique d’impression sur cuivre, il parvient à restituer des lumières dorées sublimes, à inscrire ses vues d’étangs ou de pointes maritimes dans une temporalité méditative qui rappelle les tableaux des romantiques allemands. En somme, j’ai vu de l’eau, du soleil, des nuages…, musée de la Mer, fort royal de l’île Sainte-Marguerite, jusqu’au 25 avril. www.cannes.com

Marseille, images du monde. Étonnant projet que celui de l’exposition Civilization. Quelle époque !, qui réunit une centaine de photographes venus du monde entier. Des talents émergents côtoient des pointures telles que Massimo Vitali, Pieter Hugo, Wang Qingsong, Valérie Belin ou Thomas Struth. L’entreprise rappelle celle de The Family of Man, l’exposition du musée d’Art moderne de New York en 1955. Il s’agissait alors, dix ans après la fin de la Seconde Guerre mondiale, de souligner l’appartenance de tous les hommes à une même communauté. Alors que la pandémie affecte aujourd’hui chaque point du globe, cette nouvelle entreprise de vision mondiale a pour ambition de raconter notre temps : comment nous vivons et détruisons d’autres espèces, comment nous travaillons et inventons de nouvelles formes de vie, comment nous partageons nos idées et nos biens… Portrait donc d’une civilisation planétaire avec près de 280 tirages aux cimaises. Civilization. Quelle époque !, Mucem, jusqu’au 28 juin. www.mucem.org

SÉRIE ABOVE ZERO, OLAF OTTO BECKER, 2008.
SÉRIE ABOVE ZERO, OLAF OTTO BECKER, 2008. OLAF OTTO BECKER

Tours, migrants d’autrefois. Kasimir Zgorecki, chaudronnier de formation, employé à la mine comme son père, a quitté la fosse pour se lancer dans une carrière de photographe de studio, en 1924, alors que les migrants polonais affluaient dans l’ancien bassin minier du Nord. Des milliers de négatifs ont été exhumés du grenier d’une maison de Rouvroy. S’y ajoutent des tirages inédits, prêtés par des familles du Pas-de-Calais en réponse à un appel lancé par les commissaires de l’expo. Zgorecki a multiplié les portraits d’identité, mais a aussi documenté la vie sociale et locale d’une communauté déracinée et soudée. Le document devient, aux cimaises, œuvre d’art. Studio Zgorecki, Jeu de paume – château de Tours, jusqu’au 23 mai. www.jeudepaume.org


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