The Good Business
Le marché des bureaux partagés ne cesse de croître, et son spectre s'étend du petit loueur indépendant aux géants américains. Pour se différencier, Kwerk, l'un des premiers acteurs français à s'être lancé sur ce secteur, renomme son activité en wellworking.
C’est un petit événement qui pourrait bouleverser les habitudes sémantiques de nombreux acteurs du marché de l’immobilier de bureaux, et plus particulièrement ceux qui exercent dans le coworking. Mi-juillet, Lawrence Knights et Albert Angel, les fondateurs de Kwerk recevaient la presse dans leur espace phare, celui de la rue de la Bienfaisance, dans le 8e arrondissement de Paris. Ils ont annoncé le changement de nom de leur activité. N’allez plus dire aux deux entrepreneurs qu’ils font partie des poids lourds du coworking en France – même si c’est vrai -, parlez-leur plutôt de wellworking.
« Aujourd’hui, l’appellation coworking regroupe des entités très différentes, de la Mutinerie et sa dimension presque sociale à Wework et son côté quasi-industriel et des dizaines d’autres acteurs qui vont d’un bout à l’autre du spectre, explique Lawrence Knights, qui a récemment publié une tribune sur Linkedin à ce propos. Pour éclairer nos potentiels clients dans leurs recherches il était nécessaire de se différencier.» Après plusieurs années d’expansion du marché on assiste à un début de segmentation. Si la démarche est, pour le moment, plus symbolique que révolutionnaire, Kwerk pourrait jouer, une fois encore, un rôle pionnier dans l’évolution du marché des bureaux partagés en France (voir encadré).
Kwerk, le bien-être en étendard
Ce nouveau nom ne vient pas de nulle-part. Kwerk compte, depuis ses débuts en 2015, sur le savoir-faire dans l’hospitality design d’Albert Angel. Les espaces de la firme ressemblent plus souvent à des hôtels qu’à des bureaux. Puis, les expériences balinaises et indiennes du couple de patrons les ont sensibilisés à la notion de bien-être comme levier de productivité.
Ainsi, les quatre espaces Kwerk sont dotés d’un programme Kwerkwell, où les utilisateurs peuvent profiter de cours de yoga, d’une salle de sport et d’un suivi ayurvédique, une médecine traditionnelle indienne reconnue. Contrairement à certains de ses concurrents, Kwerk n’externalise pas ce coaching personnalisé. Les différents coachs et professeurs sont en effet salariés du groupe. Logique, donc, de voir le « well » de « wellness » (« bien-être » en anglais), remplacer le « co » de « coworking » sur les cartes de visite d’Angel et Knights.
Cette nouvelle philosophie s’écrit en cinq chapitres : la sensibilisation au design, la formation des équipes, la conception quasi-thérapeutique des postes de travail, le bien-être physique et mental des abonnés et la création d’une communauté d’utilisateurs, d’abord par étages, puis par espaces. « On ne veut forcer personne à faire du yoga ou de créer du lien social avec l’entreprise qui travaille à côté de la sienne, tempère Albert Angel, mais offrir les bons services aux gens qui ont la volonté de changer leurs habitudes.»
Prochaine étape pour Kwerk ? L’ouverture, en 2019, d’un cinquième espace de cowo… wellworking à Paris.
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