Gastronomie
The Good Culture
Une palme en or de 118 grammes et 18 carat figés sur un bloc de cristal, sculptée à la main dans les ateliers de Chopard, sera remise samedi 25 mai par Greta Gerwig, présidente du 77e Festival de Cannes. Dix jours plus tôt, la réalisatrice et son jury avaient déjà eu à faire avec une (autre) Palme d'Or, moins piquante mais tout aussi savoureuse, pour le repas inaugural de la quinzaine, devenu une tradition sur la Croisette.
Depuis 2010, chaque jury du Festival de Cannes se réunit au restaurant gastronomique de l’hôtel Martinez pour diner ensemble avant la cérémonie d’ouverture. Cette année, la tradition fut à nouveau respectée, à ceci près que La Palme d’Or a perdu ses deux étoiles et que son chef ne se nomme plus Christian Sinicropi mais Jean Imbert. L’hyperactif a, en effet, accepté en l’été dernier un nouveau mandat, qu’il cumule désormais avec ses nombreuses autres missions françaises et internationales. Parmi elles, un partenariat avec Nespresso, marque pour laquelle il élabore régulièrement des menus événementiels, comme ce samedi 18 mai, à Cannes — where else?
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Cannes, Paris, Polynésie : comment Jean Imbert fait-il ?
« Comment allez-vous ? — Ça va. — Pas trop fatigué ? — Un peu… » Malgré son débit mitraillette, Jean Imbert sait toujours se rendre disponible. Ce soir-là, c’est après le service des entrées qu’on nous informe que le chef peut nous accorder quelques minutes. Nous sommes un samedi, il est presque 22 heures, on se plaint d’un réveil très matinal alors que lui s’active depuis l’aube entre le Martinez, où il vient d’inaugurer sa nouvelle mouture du mythique restaurant La Palme d’Or, et la plage Nespresso, pour laquelle il a imaginé un menu d’un soir pour fêter la collection événementielle avec la marque Pantone, autour de la Méditerranée.
Disponible est un adjectif qui lui colle à la peau. Un peu trop ? Chef des cuisines d’hôtels de légende (Plaza Athénée à Paris, le Martinez, donc, et le Brando, en Polynésie Française), collaborateur de marques prestigieuses (Nespresso, Dior, Orient Express), celui qui a été révélé par l’émission Top Chef est devenu, depuis la fin du programme, l’un des chefs les plus connus au monde. Sur sa page Instagram, les photos de célébrités défilent au même rythme que les lieux où il officie. Omar Sy, Rihanna, Pharrell vs Cannes, l’île de Tetiaroa et la Bretagne, dont il est originaire : difficile de suivre l’itinéraire de l’insatiable quarantenaire.
« J’ai beaucoup de choses à raconter »
Les projets de Jean Imbert s’enchainent mais ne se ressemblent pas. « La Palme d’Or est l’exact opposé du Plaza Athénée. Ces deux cuisines sont aussi différentes que les gastronomies italienne et japonaise, explique le chef. À Paris, je traduis des siècles de tradition. À Cannes, c’est une autre histoire : huile d’olive/poisson /Méditerranée. » Ces mots-clés sont aussi ceux qui ont guidé le dîner imaginé par le chef pour la plage éphémère de Nespresso au Festival de Cannes, un menu qui a fait la part-belle aux ressources locales, grandies sous le soleil ou en mer. Cette histoire, c’est aussi celle de « Unforgettable Mediterranean Summer« , la nouvelle collection de la marque caféinée imaginée en collaboration avec Pantone, mise en avant sur la terrasse. Aux côtés de Jean Imbert, deux autres chefs ont réinterprété la Méditerranée à leur sauce pendant le Festival, Valentin Raffali, à la marseillaise, et Dina Nikolaou, lors d’un dîner grec.
« La gastronomie a toujours été un pilier pour Nespresso« , souligne Maryline Segato, directrice des relations presse de la marque. A chaque lancement de produits, le café de George Clooney s’illustre en effet dans l’assiette. « Notre collaboration a commencé autour d’une recette, au sortir de Top Chef« , explique Jean Imbert. C’était il y a 12 ans. Depuis, le Breton est parti en Colombie aux côtés des équipes de la marque, à la rencontre de ses producteurs de café, a visité à plusieurs reprises ses usines « pour comprendre comment s’articulent l’élaboration d’un café Nespresso » et a cuisiné d’innombrables dîners à thème.
S’il confesse volontiers s’adonner aux joies du ristretto plutôt que d’en cuisiner les saveurs, Jean Imbert a clôturé son diner cannois par une Tropézienne revisitée au sirop et à la crème de café. Après une dernière révérence devant ses convives, le chef a ensuite filé poursuivre sa soirée non pas sur le dancefloor du Silencio, délocalisé à Cannes pour le Festival, mais sur le plateau de « Quelle époque ! » présenté Léa Salamé. Et demain ?
« Je ne peux pas m’avancer, je risquerais de dire des bêtises« , s’amuse celui qui réalise ses rêves les uns après les autres — « Le Brando, c’était un rêve. J’avais dit à tout le monde que je serai un jour le chef de cet hôtel. On s’était bien moqué de moi, comme pour le Plaza Athénée et… voilà ! » Et de conclure : « J’ai beaucoup de choses à raconter. »
