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C’est la compétition dont tout le monde parle… sans vraiment savoir de quoi il s’agit. Née en Allemagne, propulsée au Grand Palais après les JO, la discipline Hyrox fédère une communauté de sportifs urbains en quête de sueur, de performance et de reconnaissance collective. Un mix de running et d’efforts fonctionnels, déjà mondialisé, bientôt peut-être olympique. À Paris, les billets partent plus vite qu’un concert de Beyoncé. Décryptage d’un phénomène qui muscle les egos autant que les cuisses.
« J’ai dit à mes équipes : on organise la compétition sportive qui suit les JO. C’est dingue, non ? » Max Villalongue, directeur France d’Hyrox, ne cache ni son ambition ni son incrédulité. En mai 2025, la nef du Grand Palais — fraîchement restaurée après des années de travaux — accueillait une horde de runners en débardeur compressé pour une épreuve jusque-là inconnue du grand public.
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Qu’est-ce que Hyrox ?
Hyrox est une discipline créée à Hambourg en 2017 par Christian Toetzke (ancien organisateur d’événements sportifs) et Moritz Fürste (double champion olympique de hockey sur gazon), qui n’avait jusqu’alors circulé qu’au sein d’une micro-élite urbaine. Et voilà qu’elle s’offre le plus beau spot de Paris, juste après les épreuves d’escrime et d’équitation des JO. De quoi faire hausser les sourcils des amateurs de sport, qui peinent encore à cerner les contours de ce concept mi-running mi-muscu.
La compétition se pratique sur un circuit de huit kilomètres, ponctué tous les mille mètres d’une épreuve de renforcement musculaire : burpees, fentes, soulevé de poids, rameur… Toujours dans le même ordre pour comparer (et classer) les temps, un schéma pensé pour séduire les accros à la progression, à la performance. Et contrairement au CrossFit, dont Hyrox se distingue volontiers, ici tout est conçu pour rester accessible. On peut même marcher — littéralement — jusqu’à la ligne d’arrivée. « Le CrossFit exige des années d’apprentissage. Nous, on veut que tout le monde puisse s’y mettre demain matin », défend Max Villalongue.
Ainsi, tout le monde s’y met ! Depuis la pandémie, la planète a adopté un nouvel ethos sportif moins collectif, plus individuel, moins ballon rond, plus trail, marathon et challenge personnel. Les millennials en particulier se prennent au jeu de ces épreuves codées, parfois spectaculaires mais non excluantes. En 2023, pour la première édition parisienne à la Porte de Versailles, les organisateurs attendaient 1000 participants — ils en ont accueilli 2500. Rebelote en 2025 avec des places parties aussi vite qu’un concert de Beyoncé pour l’édition d’octobre.
Les raisons du succès d’Hyrox
150 euros l’inscription, une épreuve calibrée pour durer 1h30 et un petit patch textile floqué en guise de trophée — même pas de médaille, ce n’est pas le propos. Ici, on vient chercher la sueur, l’appartenance, la communauté. Dans les salles affiliées — elles aussi en expansion — un abonnement mensuel de 130 euros donne accès à des sessions Hyrox officielles. Et à une esthétique bien identifiable : Puma, partenaire global, a conçu une ligne dédiée, clin d’œil visuel aux autres adeptes.
Car Hyrox, c’est aussi un lifestyle. Un clin d’œil dans le vestiaire, une tape dans le dos, des codes qui fédèrent. On y vient en solo, en binôme ou en relais à quatre. « On commence pour la performance et on revient avec sa copine ou son meilleur pote pour les motiver », explique Max Villalongue. L’ambiance est bon enfant, mais l’enjeu monte en gamme : certains athlètes, notamment aux États-Unis, se consacrent désormais à plein temps à la discipline. Un premier compétiteur pro, sponsorisé par Puma, a même vu le jour.
Prochaine étape ?
Objectif : Canberra 2038. La reconnaissance olympique est la prochaine étape pour Hyrox, une compétition prestigieuse bien connue de l’un des deux fondateurs. L’écosystème s’organise, les fondateurs allemands activent les réseaux, les compétitions s’exportent. Six villes françaises accueilleront des éditions d’ici 2026. Et les meilleurs tenteront leur chance lors des mondiaux américains après qualification.
Encore faut-il professionnaliser l’organisation pour parvenir aux anneaux olympiques. Les systèmes de qualification restent à affiner, les billets s’arrachent en quelques minutes, faisant monter la frustration sur les réseaux. Le phénomène grossit peut-être plus vite que prévu. À tel point que même les médias, absents au début de l’épreuve au Grand Palais, se sont précipités le dernier jour pour capter un bout de cette frénésie après l’engouement inédit que la compétition provoqua sur les réseaux.
Alors, est-ce que Hyrox deviendra un classique du sport moderne ? Une case en plus dans l’agenda des urbains dopés à l’endorphine ? Un jour, peut-être. En attendant : rendez-vous le 23 octobre à la Porte de Versailles.
Où dormir pour être en forme au prochain Hyrox ?
Mama Shelter Paris West
À deux pas de la Porte de Versailles, le Mama Shelter Paris West s’impose comme le repaire idéal pour les athlètes en route vers l’épreuve Hyrox. Ses chambres confortables et design offrent un cocon où récupérer après l’entraînement ou la compétition. L’ambiance vivante de l’hôtel, entre bar animé et restaurant convivial, permet de décompresser sans quitter le quartier. La localisation stratégique, à quelques minutes à pied du parc des expositions, en fait un choix pratique et efficace. Un allié parfait pour conjuguer performance sportive et plaisir urbain.
20 Av. de la Prte de la Plaine, 75015 Paris. Réservations.
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