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Vivre comme les cowboys de Camargue aux nouveaux Bains Gardians

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Les santiags sont fortement recommandées pour découvrir ce tout nouvel hôtel voisin des Saintes-Marie-de-la-Mer.

Sur le long de la route, on croise plusieurs files de chevaux blancs montés de cavaliers de toute évidence novices — les regards ne trompent pas. Le cheval camarguais nait brun mais son pelage s’éclaircit jusqu’à virer couleur neige à l’âge adulte. C’est Charlotte Maurey, responsable des écuries des Bains Gardians, nouvel hôtel en Camargue, qui le dit.

La Camargue se découvre à cheval.
La Camargue se découvre à cheval. Fanny Liaux Gasquerel

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La Camargue, sauvage

Nous aussi, nous aurons droit à notre balade initiatique. Sur le dos de Fée, vice-championne de France 2018 du concours de modèle et allure, dans la catégorie des chevaux de Camargue (les équidés du domaine ne font pas que des balades pour les touristes, certains sont des compétiteurs, d’autres des artistes), c’est l’âme sauve de la région qui s’offre à nous. Car les Bains Gardians sont bordés directement par le parc naturel qui s’ouvre, un peu plus loin, sur les marais, la mer et, au bout du pèlerinage, sur les Saintes-Marie-de-la-Mer.

« La Camargue est une grande âme », explique Charlotte Maurey qui, en plus de s’occuper des chevaux du domaine joue les guides de balade. A l’instar de la Corse ou du Pays basque, la Camargue convoque un certain imaginaire auxquels répondent des codes et des règles. Ici, alors que le soleil tape plus fort que n’importe où en France en ce mois de juillet qui cherche encore ses couleurs, on porte des chemises colorées aux motifs provençaux et la croix camarguaise signe littéralement tout — parfois n’importe quoi —, à commercer par les murs des chambres des Bains Gardians, le nouvel opus de Jean-Pierre Marois, fondateur de l’hôtel Les Bains à Paris.

Samantha Hauvette et Lucas Madani entourent Jean-Pierre Marois, propriétaire des Bains Gardians.
Samantha Hauvette et Lucas Madani entourent Jean-Pierre Marois, propriétaire des Bains Gardians. Matthieu Salvaing

Les Bains Douches, acte 2

Il a donné une seconde jeunesse à l’immeuble dont son père était propriétaire, celui où les plus belles et folles soirées parisiennes se sont tenues dans les années 90 alors que le couple Guetta était gérant de la boîte de nuit Les Bains Douches, sise au sous-sol. Avec l’aide experte de l’architecte d’intérieur Tristan Auer et de l’architecte Vincent Bastie, l’ex-producteur de cinéma a ainsi écrit une suite à l’histoire tumultueuse des Bains Douches, il y a un peu moins de dix ans, avant d’avoir l’idée d’en écrire le tome 2 dans le sud de la France.

Si l’amoureux de la nuit a calmé ses ardeurs de jeune loup (il s’est surpris lui-même de choisir d’établir son nouvel hôtel en Camargue plutôt qu’à Saint-Tropez), la musique et les arts restent au cœur de la démarche des Bains Gardians qui affichent fièrement sur ses murs de nombreux artistes et proposera tout l’été des soirées animés par des DJs Parisiens, mais pas que !

A quelques heures de train de Paris, ces nouveaux Bains ont véritablement les pieds dans l’eau.
A quelques heures de train de Paris, ces nouveaux Bains ont véritablement les pieds dans l’eau. Fanny Liaux Gasquerel

Car l’idée derrière ce nouvel hôtel en Camargue n’est pas de dupliquer un modèle tout droit débarqué du TGV, mais bien de dépoussiérer un domaine déjà bien connu de la population locale. Le Pont des Bannes, son restaurant, fut longtemps le rendez-vous incontournable des dimanches en famille ou des déjeuners improvisés entre copains. Ses cabanes de gardians, 48 au total, érigées dans la plus pure tradition camarguaise, façade arrondie face au mistral et croix penchée sur un toit de sagne (du roseau séché récolté en hiver), visibles depuis la route, participent à la légende du lieu.

Une cabane de gardian.
Une cabane de gardian. Fanny Liaux Gasquerel

Les Bains Gardians, nouvel hôtel en Camargue

Alors rien n’a changé mais tout a changé. Si l’on se rend encore en chambres par un chemin de terre sinueux enjambant un cours d’eau saumâtre où se reproduisent les poules d’eau, leurs murs ont subi un lifting bienvenu opéré par le duo d’architectes d’intérieur Hauvette et Madani. « Notre idée n’était pas de décorer pour décorer, mais de sublimer l’âme du domaine », explique Samantha Hauvette. C’est pourquoi les cabanes, dont les tailles varient de 30 à 35m2, n’imposent rien d’autre que leur caractère originel à leurs visiteurs, rehaussé d’une belle sélection de mobilier chinée par l’Arlésienne Julie Barrau et du talent du duo à savoir se rendre discret lors de leurs interventions.

L’espace chambre dans une cabane de gardian, par Hauvette et Madani.
L’espace chambre dans une cabane de gardian, par Hauvette et Madani. Fanny Liaux Gasquerel

Les Bains Gardians sont désormais dotés de deux restaurants. L’un se cache derrière la réception, à l’esprit plus cowboy et cosy. L’autre, Le Pont des Bannes, ouvert sur la piscine, est le poumon de l’hôtel, charmant et chaleureux, parsemés de pièces d’art dont celles issues de la résidence de l’artiste Dove Perspicacius qui s’est installée temporairement à l’hôtel pour interroger ses habitués sur les scènes les plus folles dont ils ont été témoins. Du strip tease de Tinkiweeki des Teletubies à la lucarnes du premier étage du restaurant de la réception à des ébats non simulés opérés à la lueur des étoiles, l’artiste a représenté chacun des ragots collectés sous la forme de saynètes humoristiques au trait élégant, une jolie idée qui emphase l’esprit décomplexé et joyeux des Bains Gardians.

La salle du restaurant Le Pont des Bannes.
La salle du restaurant Le Pont des Bannes. Fanny Liaux Gasquerel
L’accueil du restaurant.
L’accueil du restaurant. Fanny Liaux Gasquerel
Une piscine jouxte le restaurant.
Une piscine jouxte le restaurant. Fanny Liaux Gasquerel

Hôtel Les Bains Gardians
Route d’Arles, D570, 13460 Saintes-Maries-de-la-Mer
Réservations


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