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The Good Guide
À Nardò, dans la péninsule du Salento, le chef étoilé aux rênes du restaurant parisien Le Grand Véfour et son épouse Katherina Marx ont acquis et transformé en maisons d’hôtes les Palazzi Maritati et Muci, datant des XVe et XVIIe siècles. Une escale artistique au coeur des Pouilles.
Sur les terrasses des deux palais, les bougainvilliers répandent leurs tonalités estivales, les roses et le jasmin, leurs fragrances poudrées. À l’entrée du Palazzo Maritati de Guy Martin, deux statues d’anges en bois immergent le lieu dans une atmosphère monacale, pièces aux volumes généreux, décoration minimaliste sans être austère, inclination au vide pour laisser planer le rêve.
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Même sérénité au Palazzo Muci, avec ses colonnes doriques et ses voûtes sur croisées d’ogives accueillant une collection d’arts premiers. Les deux demeures que Guy Martin et Katherina Marx, productrice de télévision et décoratrice, ont acquis, se trouvent dans le centre historique de Nardò, non loin de la Piazza Salandra, là où l’on boit les meilleurs cafés glacés au lait d’amande du monde.
Aux portes de la ville, entre les mers Adriatique et Ionienne, les plages sont nombreuses et la garrigue se mêle aux herbes sauvages. La région est connue pour ses églises baroques, son activité agricole, ses artisans locaux, ses oliveraies, ses vignobles, ses ateliers de broderie et surtout sa lumière, son climat, la douceur du temps qui passe.
Tout le littoral est classé, les parcs naturels sont légion, mais l’hôtellerie est rare, d’où la nécessité de restaurer des bâtiments anciens afin de les faire revivre.
Guy Martin rénove sans gommer l’âme du Salento
« Nous étions en vacances dans les Pouilles quand nous avons entendu parler de deux demeures historiques à rénover, raconte Guy Martin. L’une des deux, le Palazzo Muci, était vraiment en ruine. Ce fut un coup de foudre immédiat. En Italie, lorsque l’on acquiert des biens patrimoniaux, une aide de 40 % est accordée par l’Union européenne à condition de louer ces lieux durant cinq ans. Une aubaine pour relancer le tourisme et pour les artisanats locaux. »
Le couple dépose alors un dossier à la mairie de la ville, qui le soumet à la commission des bâtiments historiques. Après six mois d’attente, les travaux, supervisés par Katherina Marx, débutent. « Je n’ai jamais prétendu être architecte d’intérieur, confie-t-elle, j’adore la déco depuis mon enfance, ma mère a été une formidable inspiratrice. Avec Guy, nous avons toujours beaucoup échangé à propos de nos projets, mais pour Nardò, il m’a laissé avoir le dernier mot sur tout. »
Trois ans plus tard, les travaux de rénovation, auxquels se sont greffées des contraintes de normes antisismiques, sont terminés. Les meilleurs artisans locaux ont oeuvré sur ces deux lieux, ravis de participer à la sauvegarde du patrimoine de leur région, et de redonner à ces palais une âme qui avait disparu sous des couches de plâtre.
Ils ont d’ailleurs découvert des fresques du XVIIe siècle en grattant certains plafonds, laissant apparaître un décor de chapelle, gardé la forme de voûtes en étoile et retrouvé les patines d’origine. Un travail d’autant plus émouvant que les propriétaires ont même rencontré des descendants de certaines des familles qui avaient travaillé dans ces palais, voire qui y sont nés.
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Design et culture locale
Pour décorer ces demeures, Katherina Marx a travaillé avec Luigi Ripa, architecte des bâtiments historiques, et avec des artistes locaux – la mosaïste Manco, la céramiste Enza Fasano, mais surtout avec Jérôme Faillant-Dumas, directeur de création et fondateur de Love Editions.
Et s’il plane sur ces palais une atmosphère particulière mélangeant design contemporain, créations vintage et culture locale, c’est parce que leur travail à quatre mains s’est déroulé en totale sérénité. « Nous nous concertions régulièrement sur tout, dit-elle, les dessins des mosaïques, les teintes des murs… »
Et depuis, partagée entre ses nombreux chantiers privés internationaux, Katherina Marx se rend à Nardò en moyenne deux fois par mois, parfois pour tester tout simplement de nouveaux pigments pour les murs.
« Dès que j’y pose un pied, je me sens légère et joyeuse, comme si j’avais des ailes qui me poussaient dans le dos. C’est un lieu baigné par la lumière, l’insouciance, la gentillesse des gens. »
Ici, l’autre grand atout est la décoration par les collections personnelles des deux maîtres de maison, signées Claudine Drai, Paolo Buffa, Alvar Aalto, Tobia Scarpa…
« Le Palazzo Maritati dispose de quatre chambres, le Palazzo Muci, de six, reprend Guy Martin, et nous proposons uniquement des petits déjeuners. En Italie, on mange divinement bien partout. La région est remplie de potagers bio, le port est tout proche. Nous souhaitions avant tout faire de nos deux maisons d’hôtes des lieux de vacances sans ostentation. »
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