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Ce nouvel hôtel germanopratin réussit le tour de force d'inviter sous son toit les happy few adeptes du confort d'un penthouse comme les citybreakers on a budget.
Le Grand Hôtel Cayré, dernier-né de la frénésie hôtelière parisienne, a fait son entrée discrète en juillet, dans un quartier où il se fond presque dans le paysage, comme s’il avait toujours été là. Pourtant, cet établissement, anciennement connu sous le nom de K+K Hôtel Cayré, a opéré une métamorphose remarquable. Racheté par le géant indien Interglobe, parent de la compagnie aérienne Indigo (un EasyJet local, mais en version XXL), le lieu s’offre aujourd’hui une nouvelle identité sous la marque Miiro, fraîchement lancée début 2024.
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L’hôtel qui a tout bon
L’histoire de cette renaissance n’a rien d’anodin. Autrefois propriété de deux frères autrichiens, le K+K n’évoquait guère plus qu’un vague souvenir pour les riverains. Mais dans la vision d’Interglobe, le projet se veut bien plus ambitieux : transformer un hôtel de taille moyenne (123 chambres tout de même) en un point d’ancrage chic et moderne, destiné aux voyageurs en quête d’une expérience « ancrée » dans le Paris contemporain. Un concept qui, au-delà du jargon marketing, a pris forme grâce à une équipe éclectique.
Le chef Bruno Brangea, ancien de chez Alain Ducasse, y orchestre une cuisine de « comfort food » à la française. Un menu simple et raffiné pour une clientèle locale, habituée des tables du quartier. Quant à l’esthétique du lieu, elle se joue dans le détail : des collaborations avec des artistes comme Mathias Kiss (maître des ciels suspendus) et le curateur Gilbert Kahn, habitué du Bon Marché, viennent affirmer l’âme parisienne de l’hôtel.
Une façon d’opérer résolument contemporaine
Le Grand Hôtel Cayré a aussi opté pour une montée en gamme subtile, jouant sur une répartition astucieuse des espaces et des services, sans pour autant viser les standards contraignants du 5 étoiles. Ainsi, l’Appartement du Collectionneur, entièrement pensé par Gilbert Kahn, trône au septième étage comme un penthouse discret dans lequel on s’endort sous un authentique mobile de Calder. Dans les étages inférieurs, des suites spacieuses dotées d’un service de chambre digne d’un 5-étoiles avoisinent des chambres singles bien plus abordables, et donc dépourvues de la plupart des services, l’idée étant de permettre aux porte-monnaies les plus serrées de jouir d’un environnement privilégié sans se mettre dans le rouge. Sympa !
La vue, elle, fait le reste : depuis les étages supérieurs, Paris s’étend à perte de vue, de Montmartre au Grand Palais, dans un calme inattendu pour un établissement situé en plein cœur du boulevard Raspail. Une gym discrète, une « refresh room » pour les clients venus de loin, et une petite brigade agile pour offrir un service personnalisé complètent l’offre de cet hôtel contemporain.
Le premier-né de la collection Miiro en France réinvente ainsi l’hôtellerie 4 étoiles, alliant élégance, praticité et une certaine dose de charme local. Un exercice périlleux, que le groupe semble avoir réussi, en attendant de voir ses autres établissements européens (Londres, Barcelone, Vienne) suivre le même chemin.
Le Grand Hôtel Cayré
4, boulevard Raspail, Paris 75007
Réservations
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