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Utilisé depuis des millénaires par les médecines asiatiques et, plus récemment, dans certains produits de la pharmacopée occidentale, le gotu kola aurait, entre autres, la faculté de repousser les seuils de la vieillesse physique et mentale.
Issue de la famille des ombellifères (ou apiacées), la Centella asiatica connaît bien d’autres appellations. Toutes se réfèrent à ses propriétés : « herbe du tigre », dans laquelle le félin se roulerait pour guérir ses plaies, et « fontaine de vie », pour ses facultés à contre-carrer les symptômes de la vieillesse. Plante vivace rampante des régions marécageuses tropicales et subtropicales, le gotu kola est relativement commun en Afrique du Sud, au Sri Lanka, en Inde, en Chine, en Indonésie et en Australie.
Ses feuilles arrondies sont portées par des groupes de fines tiges amassées le long de minces tigelles, près de la surface du sol. On y trouve de petits bouquets de fleurs blanches, puis de petits fruits verdâtres de forme ovale. Dans de nombreux pays d’Asie, les propriétés médicinales du gotu kola sont connues depuis au moins deux millénaires pour soigner les blessures, les coupures, les brûlures, les inflammations et autres troubles cutanés, ainsi que pour traiter les problèmes veineux (insuffisance, varices, hypertension, microangiopathie, œdème).
Mais la plante a aussi été pendant longtemps recommandée pour soulager les troubles nerveux, aider à la mémorisation, traiter l’épilepsie ou pour stimuler les fonctions du cerveau, notamment chez les personnes âgées. La plante faisant partie du régime alimentaire des éléphants, un proverbe populaire sri-lankais prétend même que « deux feuilles par jour éloignent la vieillesse ». En Chine, on raconte qu’un certain Li Ching-Yuen consommait quotidiennement du gotu kola au XVIIIe siècle et qu’il aurait vécu quelque… deux cents ans.
Outre ces vertus, le gotu kola présenterait des propriétés digestives et traiterait les infections respiratoires, la syphilis, les rhumatismes, la fièvre et même la lèpre. Au XIXe siècle, la pharmacopée indienne a reconnu l’action régénératrice de la plante, tandis qu’en France le statut de médicament pour la prévention et le traitement des troubles veineux lui était accordé presque au même moment. De nombreuses études ont d’ailleurs, depuis, confirmé ces bienfaits.
Gotu kola, un anxiolytique naturel
Riche en alcaloïdes, en saponines et en minéraux, comme le fer, le gotu kola renferme surtout de l’acide asiatique, aux effets antioxydants et régénérants pour la peau, de l’acide madécassique, anti-inflammatoire et restructurant, et de l’asiaticoside, un glycoside utilisé pour reconstruire le derme et isolé dans les années 40.
Dès lors, les chercheurs ont entamé des essais cliniques visant à utiliser la plante dans le traitement de l’insuffisance veineuse. En effet, l’extrait de la plante est très efficace pour tonifier les parois des vaisseaux sanguins, il donne même des résultats incomparables dans le traitement des varices, 80 % des patients constatant une amélioration après un traitement à base de Centella.
En 2001, des chercheurs britanniques ont montré qu’un extrait de gotu kola pourrait même prévenir l’œdème des jambes pendant les longs vols, mais la méthodologie a été contestée. Par ailleurs, l’asiaticoside présenterait aussi des propriétés anxiolytiques : des essais menés sur des rats ont permis d’observer que ce composant ralentit l’activité motrice et réduit l’anxiété, tout en favorisant la concentration. Un autre essai, mené cette fois auprès de 40 individus en bonne santé, a permis d’observer que le réflexe de sursaut, à la suite d’un bruit soudain, était nettement moindre chez les sujets ayant pris le gotu kola que chez ceux ayant pris le placebo.
Posologie
• En salade : feuilles fraîches, crues ou cuites.
• En teinture mère : de 80 à 90 gouttes par jour dans un verre d’eau, en trois prises, pour les troubles de la mémoire et de la concentration. Pour les affections cutanées, appliquer directement
en compresses imbibées.
• En poudre : de 2 à 3 g par jour en infusion, notamment contre les rhumatismes.
• En gélules : de 30 à 60 mg par jour, maximum, pour l’insuffisance veineuse et l’hypertension. Centella, Solgar, environ 20 € les 100 gélules.
• En crème de jour : Revitalift CicaCrème, L’Oréal, 40 ml, 12,90 €.
Un bémol, toutefois : au cours d’une autre étude, menée sur des souris, on a observé que l’asiaticoside pouvait avoir eu un effet cancérigène sur l’un des cobayes qui avaient reçu un traitement topique à base de cet ingrédient. Et, en 2005, deux médecins argentins ont rapporté trois cas de jaunisse chez des femmes qui prenaient, ou avaient pris, du gotu kola.
Quoi qu’il en soit, grâce à ses propriétés vasodilatatrices et régénérantes et à sa capacité à produire du collagène, les industries médicale et cosmétique utilisent fréquemment la plante dans le traitement des varices, dans les soins anti-âge et cutanés, les shampoings et les revitalisants capillaires. En tout état de cause, il semblerait que toutes les études n’aient pas encore été menées : le gotu kola posséderait aussi des vertus aphrodisiaques, diurétiques et sédatives lorsqu’il est consommé en grande quantité. A suivre, donc.
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