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L’angélique, marquise des dunes.
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Lifestyle

L’angélique, marquise des dunes

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Plante endémique du littoral atlantique souvent considérée comme une mauvaise herbe, l’angélique est devenue incontournable en cosmétique et en confiserie. On en oublierait presque ses nombreux usages médicinaux.

L’angélique officinale (Angelica ­archangelica, dérivé du grec aggelos, qui signifie « messager ») est une plante bisannuelle proche du céleri, de la carotte, du fenouil et de l’anis, qui donne des ombelles blanches aisément identifiables. Elle est considérée comme l’une des rares plantes médicinales originaires de l’hémisphère Nord et il semble qu’elle ait survécu à la période glaciaire. Naturalisée avant la Renaissance dans le nord de l’Europe, elle y prospère encore un peu partout, en particulier sur le littoral atlantique. L’angélique raffole en effet des sols humides et d’irrigation facile, comme les bords de ruisseaux ou les prairies. Elle est souvent considérée comme une mauvaise herbe. Pourtant, les pétioles de ses feuilles sont employés en pâtisserie et en confiserie et dans les recettes de certaines liqueurs, comme la Bénédictine et la Chartreuse. On aromatise les plats avec les jeunes feuilles et on l’utilise même en cosmétique pour fabriquer savons, shampoings, crèmes et autres onguents. La tige est largement utilisée dans la préparation des conserves de fruits et des confitures.

Posologie

L'angélique est une plante endémique du littoral atlantique.

• En infusion : de 2 à 5 g de feuilles séchées ou de 1 à 2 g de racines séchées dans 25 cl d’eau bouillante. Laisser infuser 10 min. Boire de 1 à 3 tasses/jour après les repas.
• Décoction : de 1 à 2 g de racines finement hachées dans 250 ml d’eau froide. Amener à ébullition. Laisser mijoter 10 min et filtrer. Boire de 1 à 3 tasses/jour après les repas.
• Extrait liquide (1,1 g/ml d’éthanol à 25 %) : entre 0,5 et 2 ml d’extrait de racines séchées ou de 2 à 5 ml d’extrait de feuilles séchées, 3 fois/jour.
• En huile essentielle : en usage externe, 2 gouttes diluées dans une huile végétale, Pranarôm, 25 € les 5 ml.
• En gélules : 1 par jour. Arkopharma, 5 € les 45 gélules.
• En graines séchées : de 1 à 2 g, de 1 à 3 fois/jour.

L’angélique, une plante aux divines vertus

Plusieurs légendes circulent au sujet de cette plante aromatique. On dit que les sorcières, au Moyen Age, s’en servaient pour sa protection contre l’empoisonnement. Mais la plus tenace est celle qui avance que, lors d’une épidémie de peste, au XVIIsiècle, un ange, ou l’archange Gabriel en personne, aurait soufflé à un moine d’utiliser cette « racine du Saint‑Esprit » comme remède : ses propriétés curatives auraient sauvé des milliers de victimes. « L’herbe du Nord » était cependant déjà connue des Grecs, des Hébreux et des Romains, puisque les gladiateurs se frottaient les membres d’huile essentielle d’angélique avant de combattre pour assouplir et renforcer leurs muscles. Car la plante renferme une résine particulière, l’angélicine, qui stimule les poumons et la peau. Enfin, jusqu’aux alentours de 1500, la plante représentait un élément important d’exportation en Islande et a même été utilisée comme monnaie d’échange. D’ailleurs, on la trouve dans la plupart des fermes islandaises encore aujourd’hui. Quoi qu’il en soit, sa popularité a été établie en Europe à partir du XVsiècle, notamment pour ses vertus médicinales, et ce malgré le manque criant d’études à son sujet. Des analyses pharmacologiques ont seulement permis de mettre en évidence la composition de la plante, très riche en coumarines, tandis que la racine et les rhizomes contiennent de l’huile volatile et notamment du linalol, du bornéol et quatre lactones macrocycliques. On y retrouve également des acides, de la résine, de l’amidon, des sucres, etc. L’angélique renferme en outre des substances pigmentantes et photosensibilisantes, c’est pourquoi il vaut mieux éviter de la consommer associée à du millepertuis ou lors d’expositions intensives aux rayons UV. Méfiance aussi en cas de diabète, l’angélique aurait la particularité d’augmenter les niveaux de sucre dans le sang. Il n’empêche que la Commission E allemande, s’appuyant sur l’usage traditionnel, a reconnu en 1990 l’efficacité de la racine d’angélique pour stimuler l’appétit, soulager les malaises et les spasmes gastro-intestinaux, les ballonnements et les flatulences. Elle entre donc maintenant dans la composition de plusieurs remèdes destinés à faciliter la digestion ou à soulager les troubles digestifs.

Les feuilles écrasées d’angélique amélioreraient l’appétit et activeraient le métabolisme et l’absorption, comme la plupart des aliments amers, d’ailleurs, qui ont la réputation d’agir sur trois niveaux : activation des sécrétions gastriques et d’autres enzymes digestives comme la bile, augmentation de la force et du tonus du système nerveux, et activation du système immunitaire. Enfin, l’angélique serait un bon remède contre le rhume, la toux, les rhumatismes et les maladies des organes urinaires. Ses racines, feuilles et fruits posséderaient des vertus carminatives, stimulantes, sudorifiques, stomachiques, toniques et expectorantes. L’angélique n’est donc pas une mauvaise herbe !

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