Voyage
Voici une sélection des adresses coup de cœur de The Good Life pour profiter de l'été. Première étape, en France, au bord de la Méditerranée.
Les Roches Rouges, Saint-Raphaël
A l’été 2017, le groupe Les Hôtels d’en Haut (Le Val Thorens et Le Fitz Roy à Val Thorens, Les 3 Vallées à Courchevel et Alpaga à Megève) descendait de ses montagnes pour plonger dans les eaux de Saint‑Raphaël. Au total, 45 chambres pensées par le duo d’architectes Festen et tournées vers les flots et les îles d’Or dans un bâtiment des années 50‑60. Les lignes sont simplifiées, les couleurs terracotta, sable et ocre soulignent le blanc balnéaire et réchauffent le béton. Du coin bar aux restaurants (dont La Terrasse, une étoile au Michelin), les conversations se fondent dans le bruit des vagues. Côté trempette, on hésite entre le bassin d’eau de mer et la piscine chauffée. Et quand les yeux n’embrassent pas l’horizon, ils se perdent dans les œuvres d’art signées Caroline Denervaud et Rosemarie Auberson ou les photos d’Antoine Ricardou, qui signe aussi la programmation artistique et l’identité visuelle des lieux. Membre des Design Hotels.
Les Roches blanches, Cassis
Les (très) discrets propriétaires des Roches blanches étaient clients de cet établissement endormi avant d’en reprendre les clés. Amoureux des lieux, donc. Comment ne pas l’être ? Cette maison de famille de 1887, transformée en hôtel dans les années 20, a gardé les pieds dans l’eau grâce à un escalier creusé dans la roche. Dans son jardin en restanques tourné vers le cap Canaille, le joli petit port de Cassis et le grand large. Le mistral porte les histoires de Pagnol. A la piscine d’origine en forme d’escargot s’est ajouté un long bassin de nage à débordement d’où l’on voit les allées et venues des bateaux. Ouvert l’an dernier, l’hôtel a été entièrement repensé par l’architecte et décoratrice Monika Kappel, qui en a harmonisé les volumes en leur donnant un côté Art déco au travers de ses 36 très belles chambres.
Cheval Blanc, Saint-Tropez
Acquise en 2016 par LVMH Hotel Management, la Résidence de la Pinède vient de passer, en mai dernier, dans le giron des Maisons Cheval Blanc. A cette occasion, elle s’est refait une beauté sous la baguette de Jean-Michel Wilmotte. La demeure intimiste de 30 chambres, s’ouvrant sur la pinède, le village et la mer, fait la part belle à l’art de vivre façon Riviera. Aussi le fil conducteur rend-il hommage au bleu de l’horizon jusque dans les moindres détails – les taies d’oreiller en sont ourlées avec le mot « Sérénité ». Et puis il y a ces fragrances de vacances, inspirées du bord de mer et élaborées par Thierry Wasser, célèbre nez chez Guerlain, qui parfument les espaces. Enfin, la plage de la Bouillabaisse accueille une soixantaine de chaises longues pour bouquiner ou se dorer au soleil. Sans oublier la piscine à débordement. Reste le restaurant emmené par Arnaud Donckele, chef de La Vague d’Or – table triplement étoilée par Michelin – qui revisite le terroir provençal.
Epi 1959, Ramatuelle
Et si le luxe était une forme de simplicité ? Renommé Epi 1959 l’an dernier, ce lieu fréquenté par le gotha des belles années de Saint-Tropez (de Sacha Distel à Audrey Hepburn) renaît avec 10 chambres. Lesquelles appellent au rêve de cabanon au milieu d’oliviers et de sable blanc – la plage de Pampelonne est au bout du chemin. De l’osier en veux-tu, en voilà (dont le fauteuil façon Emmanuelle) donne un air de bohème chic au lieu, étudié à la virgule près. Tout comme le délicieux jardin dessiné par le célèbre Madison Cox – on lui doit, entre autres, le Jardin Majorelle à Marrakech. Au programme : lecture au coin de la piscine, apéro pétanque, partie de Baby‑foot, match de tennis sur le court en terre battue ou encore cinéma en plein air… De vraies vacances qui s’arrêtent mi‑septembre. Attention, la saison est courte.
Le Bailli de Suffren, Le Rayol-Canadel-sur-Mer
La vue n’a pas changé, on découvre ici un panorama sur les îles d’Or (Porquerolles, Port‑Cros et l’île du Levant) absolument époustouflant. L’emplacement non plus. Nous sommes au cœur d’un véritable éden totalement préservé et méconnu des touristes qui se ruent sur ce bout de côte varoise. En revanche, Le Bailli a été entièrement bousculé et magistralement revampé par l’architecte François Champsaur, qui a imaginé là une sorte d’hommage à cette Méditerranée des années 60 et 70. Sublime !
Lily of the Valley, La Croix-Valmer
La Riviera s’offre-t-elle un coup de jeune ? Parmi les nouvelles adresses de cette année, il faut compter sur cet hôtel signé par Philippe Starck : 44 chambres et suites, prolongées par une terrasse, et pensées comme un refuge au milieu d’une nature encore préservée du domaine du cap Lardier. Lequel est, comme chacun sait, le poumon vert de la Côte d’Azur, ourlé d’une plage de 5 km de sable fin. L’hôtel évoquerait les jardins suspendus de Babylone, l’architecture des abbayes provençales et le design des villas californiennes. Peut-être. Plus sûre est son offre « quatre saisons » – il est ouvert à l’année – permettant de goûter aux différentes lumières de la côte. L’adresse, située à quelques encablures de l’effervescence estivale de la plage de Pampelonne, a déjà rejoint deux réseaux hôteliers : The Leading Hotels of the World et Traveller Made.
Les Bords de Mer, Marseille
A cinq minutes du Vieux-Port, avec la plage des Catalans à son pied et les îles du Frioul à l’horizon… L’hôtel Les Bords de Mer a de quoi attirer vacanciers, businessmen et Marseillais. Ouvert fin 2018 par Frédéric Biousse et Guillaume Foucher (Le Domaine de Fontenille), l’hôtel, qui a gardé sa façade classée Art déco, accueille 19 chambres tournées vers les flots. Leur palette gris, vert et bleu pastel répond à celle des flots quand le terrazzo au sol évoque les vacances de l’enfance. Autre ajout, un nouvel étage pour accueillir sur le toit une piscine chauffée et un bar, délicieux point de vue pour un coucher de soleil. Membre des Small Luxury Hotels of the World.
Le Delos, Bandol
« Bendor, cette île m’a passionné : en y construisant un monde miniature, tout m’était permis, je n’avais qu’à tenir compte de la superficie, du ciel et de la mer comme seules limites de mes rêves », disait l’entrepreneur et mécène Paul Ricard (1909-1997) devenu le propriétaire de l’île en 1950. Surplombant les eaux azurées, l’hôtel Delos et son annexe, Le Palais, ont planté 55 très jolies chambres baignées de la lumière de la Méditerranée. Coup de cœur pour la piscine chauffée en extérieur. La journée se déroule entre pétanque, tennis, plongée, petite randonnée ou plage. Une jolie robinsonnade face à Bandol. Comme quoi le bonheur est presque à bout de bras(se).
La Plage Casadelmar, Porto-Vecchio
Conçu en 2012 par l’architecte Jean-François Bodin, cet hôtel de luxe se fond dans la presqu’île du Benedettu. Aussi, le metteur en scène des lieux s’est-il inspiré du côté minéral de la Corse, usant de la pierre et de la lave, tout en ajoutant du bois qui s’accorde parfaitement aux couleurs naturelles des intérieurs (terre battue, vert de gris, gris orage et absinthe). De grands noms du design se sont associés au projet, Paola Navone (Gervasoni), Lissoni (Bonacina), Alvar Aalto… et ont discrètement unifié les quatre villas et les 19 chambres et suites comme les espaces communs. Tout ici est fait pour encadrer et sublimer la vue sur la baie, exceptionnelle. L’adresse fait partie du réseau Châteaux & Hotels Collection. B. D. Presqu’île du Benedettu.
Grand Hôtel de Cala Rossa, Porto-Vecchio
Quand Toussaint Canarelli achète une pension de famille en 1977, il est sans doute loin de se douter que ses trois enfants reprendront l’affaire près de quarante ans plus tard. Le domaine les a vus grandir, tout comme les enfants des clients revenant année après année. L’adresse est familiale, chaleureuse et ultrachic dans un cadre de carte postale : paillotes sur le sable, ponton en bois, bar-restaurant sur la terrasse suspendue et, bien sûr, vue sur le golfe de Porto‑Vecchio. Une belle maison.
Murtoli, Sartène
Du maquis à la vague, de la nature sauvage au chic champêtre et rugueux… Le domaine de Murtoli est un îlot sur une île. Un lieu rare, à l’écart, bousculant les reliefs – ou plutôt s’y fondant – sur 2 500 hectares. Là, des moulins en ruine ou des bergeries oubliées ont été transformés avec brio en 19 maisons de pierre (dont trois côté mer), toutes coiffées de toits en tuiles séculaires. Derrière ces vieux murs remontés : un design simple et sans chichi, en écho au lieu. L’esprit insulaire souffle jusque dans les assiettes égayées par les produits de la ferme et du potager où les hôtes sont d’ailleurs invités à faire leur cueillette. La journée ? Plongée, pêche en mer ou en rivière, chasse, partie de golf, balade à cheval, randonnée… Et baignade le long des 10 km de plage. On touche au paradis.
Misincu à Cagnano, Cap Corse
Il y a dans l’air des effluves d’oranger, de myrte et de cédrat. Il y a aussi le sel de la mer et le chant des criquets. Les 28 hectares du domaine de Misincu sont un havre de paix où poussent des palmiers d’Amérique latine – héritage des marchands capcorsins – au milieu des restanques en pierre. C’est aussi une maison de 28 chambres où l’on se réveille, dans les étages, face à la mer et où l’on s’offre un plongeon dans la piscine pour démarrer la journée. Ce sont encore 5 villas dans un hameau au cœur du maquis, toutes équipées d’un bassin d’eau en pierres volcaniques. Enfin, c’est la plage A Spartera qui déroule ses transats à la façon Rock The Kasbah. Partout l’élégance se fait sans prétention. Les enfants sont les bienvenus au club, au grand bonheur des parents. Nouveauté 2019, le restaurant est orchestré par les chefs Paul Bertheau et Georgiana Viou, et l’hôtel, adepte de l’écologie, passe à la permaculture. The good address in Corsica !
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