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Nice la Belle se réinvente à toute allure pour devenir, aussi, Nice l'attractive. Ces quatre personnalités l'y ont aidé.
À la tête d’entreprises, de fondations ou de départements clés, ces quatre personnalités sont des figures majeures dynamisme économique et de l’essor de Nice.
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1. Christian Estrosi
Maire de Nice, président de la métropole Nice-Côte d’Azur
Il faut voir Christian Estrosi se balader à pied dans Nice pour prendre la mesure de sa popularité. Alors qu’il déambule sur la promenade du Paillon, pour présenter la prolongation sur un kilomètre de cette coulée verte qu’il a créée et qui a changé la ville, il s’arrête chaque minute pour des selfies avec des mamies chic ou des ados dépenaillés. Même ses opposants admettent que ce fils d’immigrés italiens, qui a abandonné le lycée pour devenir pilote de moto (quatre fois champion de France) est bosseur, enthousiaste et surtout amoureux fou de Nice.
Auteur de deux ouvrages fourmillant d’anecdotes sur l’histoire de sa ville, Estrosi a commencé sa carrière grâce à l’ancien maire, Jacques Médecin, qui l’a nommé conseiller municipal en 1983. On surnomme alors ce « motodidacte » le « bébé Médecin ». Cinq ans après, il est député. Trois fois ministre durant la présidence Sarkozy, cette figure majeure à été élue maire de Nice en 2008. Depuis, il n’a quitté son fauteuil que onze mois, pour cause de cumul de mandats.
Dirigeant aussi la métropole Nice-Côte d’Azur, l’omnipotent édile profite de ses connexions à Paris et à l’étranger, ainsi que de sa proximité avec le pouvoir actuel, pour décrocher des événements d’envergure mondiale : arrivée du Tour de France, conférence de l’ONU sur les océans… Son bilan ? ll a transformé la mobilité en créant deux lignes de tramways (deux autres vont suivre) et en lançant le futur pôle multimodal de l’ouest de Nice (aéroport et gares TGV, TER, tramways et bus).
Il a aussi verdi le centre-ville et fait construire les nouveaux quartiers de la plaine du Var. Enfin, sa conception de la sécurité (caméras partout, arrêtés anti-mendicité…) n’est plus contestée et semble plutôt efficace. « Il faut trois ou quatre mandats pour qu’un maire puisse transformer sa ville en profondeur », estime-t-il. Gageons qu’il se représentera à l’échéance 2026 pour tenter de décrocher le quatrième…
2. Hélène Guenin
Directrice du musée d’Art moderne et d’Art contemporain (Mamac)
Depuis sept ans, elle a réveillé ce musée dont la collection permanente de 1 500 œuvres comporte des chefs-d’œuvre d’artistes niçois (Yves Klein, Arman, Ben…), une donation très importante de Niki de Saint Phalle et de belles pièces des stars américaines du pop art.
Afin de faire du musée d’Art moderne et d’Art contemporain (Mamac) l’un des phares de la vie culturelle niçoise, Hélène Guenin a mis en place une programmation axée sur deux thèmes : les années 60, « en proposant des relectures de ce moment de création dont témoignent les collections du Mamac », par exemple, avec Les Amazones du POP ou Quand l’Op Art électrise le cinéma…
Et l’appropriation de la nature par les artistes, avec des expos comme Cosmogonies ou Devenir fleur… La fréquentation a suivi, avec 135 000 visiteurs par an, dont 50 % d’étrangers. Hélène Guenin a aussi élargi l’ouverture du Mamac à d’autres publics, en accueillant 10 000 scolaires par an, en créant pour les étudiants des soirées « Remix ta culture » (art et concert avec DJ) et en établissant des liens avec la maison d’arrêt et la Mission Handicap.
Elle a réactivé les coopérations avec d’autres institutions, présentant les collections du Mamac à Hong Kong et en Italie, et collaborant sur des expositions avec la villa Arson et le musée national de Monaco. Alors que le musée va fermer pour deux ans, pour une rénovation complète dans le cadre de l’extension de la promenade du Paillon, sa directrice imagine de présenter des expositions itinérantes à la fois en Europe et dans les villages de l’arrière-pays niçois.
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3. Éric Abihssira
Président de la Fédération de l’hôtellerie, de la restauration et du tourisme Nice-Côte d’Azur, vice-président de l’Union des métiers et des industries de l’hôtellerie (UMIH)
Après avoir fait commerce de cacao et de café en Afrique, Éric Abihssira, figure majeure de l’économie à Nice, a épousé la fille d’un hôtelier de Nice et fait son entrée dans une profession qu’il trouve passionnante. « À un moment, j’ai même créé une agence de voyages pour amener à Nice, par charter, des touristes d’Israël et d’Europe de l’Est. » Aujourd’hui il possède le bistrot chic Côté Lounge et dirige le 4-étoiles Best Western Nice Cosy. En 2022, il a été élu patron des hôteliers–restaurateurs niçois et vice-président de l’Union des métiers et des industries de l’hôtellerie, le président étant le chef Thierry Marx.
« Durant l’été 2022, l’hôtellerie à Nice a fait mieux qu’avant la pandémie, avec des prix en hausse de 15 à 20 %. Et 2023 a démarré en trombe… Les ouvertures de 4 et 5-étoiles – avec un investissement de 100 millions d’euros pour l’Anantara Plaza et de 130 millions pour le Victoria de Maison Albar Hotels – montrent que la ville bouge, et la clientèle le perçoit. Nice devient très attractive. » Seuls bémols : la formation et le logement des employés. « Si l’arrivée des écoles Vatel et Ferrandi va permettre de former des responsables, il manque des cursus de trois mois pour les petites mains, du service d’étage au commis de cuisine. »
Quant à la pénurie de logements, elle contraint les restaurants à ne pas pourvoir tous les postes saisonniers de l’été. Dernier sujet d’inquiétude : les deux tiers des établissements qui avaient obtenu un prêt garanti par l’État durant la pandémie ne l’ont pas remboursé, car la hausse des prix de l’énergie et de l’alimentation a rogné leurs marges. Il faudra une fabuleuse saison 2023 pour les sortir d’affaire.
4. Marc Barani, une figure majeure de Nice
Architecte
Parmi les architectes stars, Marc Barani, né à Menton, ayant étudié l’architecture à Marseille et la scénographie à la villa Arson de Nice, est surnommé l’Azuréen. « La côte méditerranéenne, c’est votre code génétique et celui de votre travail », a résumé son collègue Jacques Rougerie en le recevant à l’Académie des beaux-arts. L’Atelier Barani se partage entre Paris et l’agence niçoise, où l’aventure a commencé – à l’issue d’un séjour d’un an au Népal. L’extension du cimetière de Roquebrune–Cap-Martin, avec ses lignes verticales et ses plates-formes donnant sur la grande bleue, met son travail en lumière.
Suivront la restauration du cabanon de Le Corbusier, la passerelle du Millénaire à Contes et d’autres réalisations dans les Alpes-Maritimes, jusqu’au chantier du pôle multimodal / gare des tramways de Las Planas, à Nice. Ce « concentré de difficultés » connecte harmonieusement les modes de transports (tramway, bus, voiture, marche), désenclave le quartier et lui offre son esthétique douce et ses vues sur la ville. Il vaut à son auteur le prix de l’Équerre d’argent.
Devenu célèbre, Barani, qui s’entoure de scénographes, socio-logues et paysagistes, construit surtout en France – école de la photographie à Arles, tribunal de grande instance d’Aix-en-Provence… – et en particulier à Nice : l’Institut Alzheimer Claude-Pompidou, le parking de l’aéroport, un immeuble de bureaux, des logements sociaux, l’Institut méditerranéen du risque, de l’environnement et du développement durable… Avec toujours des lignes épurées, immatérielles, qui jouent avec le paysage, et jamais de redite ni d’effet de style superflu.
Grand Prix national d’architecture en 2013, Marc Barani n’a pas « pris le melon », comme on dit ici. Son intégrité et sa simplicité en font une référence intellectuelle pour les jeunes architectes.
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