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Alors que Devialet vient de lancer la première édition limitée de son enceinte Phantom II, Sage Green, The Good Life a rencontré Emmanuel Nardin, designer et co-fondateur de cette firme au succès fou !
Pierre-Emmanuel Calmel, Mathias Moronvalle, Emmanuel Nardin et Quentin Sannié ont créé Devialet en 2007. La suite, on la connaît : la firme enchaîne les levées de fonds, la présentation de la Phantom en 2014 est un tremblement de terre dans le monde de l’audio et, depuis, la marque s’est lancée à l’international et a diversifié sa gamme avec l’arrivée de la Phantom II, version compacte du best-seller de la marque, et les Gemini, des écouteurs sans-fil. Plusieurs produits et un point commun : un design qui tranche avec celui des produits concurrents, simple, efficace, anti-stéréotypes et chic.
Le design est d’ailleurs un pilier de la marque. La preuve ? Emmanuel Nardin, le designer, est aussi l’un des fondateurs de Devialet. A l’occasion de la sortie de Phantom II Sage Green, première édition limitée d’une Phantom, habillée d’une couleur vert sauge, The Good Life a pu échanger avec celui qui a dessiné cette enceinte iconique.
5 questions à Emmanuel Nardin, designer et co-fondateur de Devialet :
The Good Life : Quel est l’intérêt d’une édition limitée de la Phantom II ? Pourquoi du vert ?
Emmanuel Nardin : Lorsque l’on donne plus de choix, notamment dans les couleurs, on touche davantage la sensibilité des gens et on s’approche de leurs préférences. Et Phantom II s’y prête bien car c’est l’équipement d’une petite pièce comme la chambre, plus discret et intime que Phantom, adapté aux salons. Le vert convient aux hommes comme aux femmes, dans l’air du temps, mais pas forcément mode, qui donne de la personnalité à Phantom II, sophistiquée mais pérenne, loin des réflexions de marketeux…
TGL : Aujourd’hui, on reconnaît la Phantom au premier coup d’œil… Ce n’est pas le cas pour la majorité des enceintes. C’est quoi le secret ?
E.N. : La simplicité permet la pérennité d’un objet. Moins il y a de fioritures et d’éléments stylistiques gratuits, plus le design est robuste et s’inscrit dans le temps. Il faut savoir combiner quelque chose d’expressif, qui a de la force, et quelque chose qui est assez simple dans son expression pour pouvoir être robuste et traverser les époques. Notre objectif pour la Phantom était de dessiner un objet sonore sans pouvoir « lire » une enceinte acoustique avec son design stéréotypé de caisse avec un haut-parleur. Pour sortir du cadre, il faut user de pas mal de ruses, d’astuces, de créativité et adapter la quête du designer aux contraintes imposées par les éléments techniques : pas de vis apparentes, pas de joints, un haut-parleur quasi invisible…
TGL : Et chez Devialet, le plus important c’est le son ou le design ?
E.N. : Le design, c’est le signe que vous envoie l’objet. Si l’objet n’envoie pas de signe on ne s’y intéresse pas… C’est l’élément qui fait qu’on tourne la tête et qui donne envie de tendre l’oreille. Mais ce qui vous touche et amène jusqu’à déclencher l’achat, c’est l’émotion liée au son et à sa qualité, tellement proche de la réalité que c’en est troublant.
TGL : Après les écouteurs sans fil, une édition limitée… qu’est-ce que ça dit de la stratégie de Devialet ?
E.N. : Notre stratégie c’est de créer l’appétit pour la marque en donnant de la profondeur aux gammes. Par de la spécificité, avec les séries limitées par exemple, et le lancement de produits mass market, comme les écouteurs sans fil Gemini. Si on est capables de faire ça, c’est que notre produit phare est devenu iconique, un basique qui fait référence sur le marché. Mais il faut conserver l’ADN design, très important chez Devialet, pour élargir notre catalogue sans dénaturer notre identité. Et pour ça, je vais prêcher pour ma paroisse, il faut garder les mêmes designers ! (rires) On sélectionne et on déroule les projets qui nous semblent être cohérents et faire sens par rapport à la marque. Passion détermination exigence pour donner de la cohérence entre tous nos produits. Sur un petit produit comme Gemini, transmettre notre ADN était un vrai défi, à cause des contraintes ergonomiques d’un produit dont la plus grande partie se cache dans une oreille…
TGL : A quoi s’attendre de la part de Devialet dans les prochains mois ?
E.N. : Depuis deux ans, on suit une « roadmap » qui s’est accélérée. On devrait voir des choses plus fréquemment et dans des segments produits nouveaux… Ensuite, cela dépendra aussi du succès de sage green, nous allons continuer d’explorer les séries limitées pour donner de la profondeur à notre marque et toucher un plus grand nombre.
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