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Au tournant des années 1970 et 1980, le disco fait danser la planète et inspire les graphistes. À l’heure où le vinyle règne sur les platines, les pochettes d’albums et de maxis brillent des codes qui lui sont associés et reviendront à chaque réappropriation du genre. Suivez le rythme !
Dans le New York des années 1970 en proie à la crise économique, le disco ouvre une échappatoire d’émancipation, comme le relate l’exposition « Disco. I’m Coming Out », à la Philharmonie de Paris jusqu’au 17 août.
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La fête, sans distinction…
Les clubs de Manhattan attirent une faune nocturne qui rassemble des membres des minorités noire, latino et homosexuelle. L’innovation visuelle suit le rythme de la production musicale de ce phénomène vite devenu mondial.

Omniprésente, l’invitation à danser se traduit par divers symboles, parfois associés, aux caractéristiques souvent grossies. L’image, emblématique du genre, de tout ou partie d’un corps féminin vise à érotiser une atmosphère empreinte de séduction et de luxe.
« Ces représentations très suggestives de femmes tendent au mieux à l’affirmation de leur sexualité, au pire à leur objectification », décrypte Jean-Yves Leloup, commissaire de l’exposition.

Un danseur en mouvement, habillé de vêtements scintillants, permet de s’identifier à John Travolta, héros de La Fièvre du samedi soir (1977), qui ouvre le disco au grand public. Côté graphisme, couleurs vives héritées du pop art, néons, halos lumineux, effets métalliques dorés ou argentés en relief… éblouissent, telles des lumières dans la nuit.
Les progrès technologiques et la conquête de l’espace inspirent des décors futuristes avec robots et vaisseaux spatiaux, ainsi que des formes géométriques audacieuses. « L’imaginaire de la science-fiction est très présent grâce à l’immense succès de la saga Star Wars », poursuit le spécialiste des musiques électroniques et populaires. Des références plus exotiques révèlent une quête d’identité dans le disco : « L’appropriation de mythes anciens, comme l’Atlantide ou l’Égypte antique, permet de décliner le thème de l’afrofuturisme. »

Tombé en désuétude dans les années 1980, le disco opérera des retours réguliers et nourrira d’autres styles, de la pop de Madonna à celle de Juliette Armanet, en passant par l’électro-rock de LCD Soundsystem ou la French touch version Daft Punk. Avec sur leurs pochettes des clins d’œil à l’âge d’or du disco, celui où la boule à facettes tournait rond.
Disco, l’expo
« Inviter à la fête, mais surtout à la mémoire d’un combat pour la justice et l’égalité, où la piste de danse était, et demeure encore, un espace d’utopie et de révolution. » Ce credo des commissaires de l’exposition pose d’emblée une volonté forte d’expliquer le disco par le biais du contexte social et politique de l’époque. Celui du droit pour les minorités à l’émancipation, le tout raconté avec moult documents et archives, sans jamais oublier l’esprit festif. Mission accomplie !
« Disco. I’m Coming Out », musée de la Musique de la Philharmonie de Paris, jusqu’au 17 août.
