Deux-roues en ville : électrique ou essence ?

Par Nicolas Valeano, le 23 novembre 2022

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Pétarades old school ou silence puissant ? Essence ou électrique ? Il y a mille façons de traverser une ville, et probablement aucune aussi opposée que ces deux expériences-là, mises dos à dos. Moteur !

Les hasards des essais organisés pour les journalistes mènent parfois à des voyages entièrement différents, qui peuvent être autant de beaux souvenirs. Jugez plutôt. Se retrouver à Bangkok rouvert au tourisme pour un ride nocturne à 100 à l’heure sur les boulevards au guidon d’un roadster indien rétro dans la chaleur moite du mois d’août. Et aussi : traverser Barcelone en silence sous un doux soleil d’hiver juché sur un scooter allemand futuriste et surpuissant, s’arrachant les bras à chaque accélération au fur et à mesure des feux. La nuit et le jour, en somme.

Royal Enfield Hunter 350 dans les rues de Bangkok

Petite présentation : Royal Enfield est une marque en plein essor et investit de plus en plus de segments de marché. Avec le Hunter 350, c’est le tour des petits roadsters rétro, dans une cylindrée autrefois très populaire. Réservoir arrondi, bloc moteur à ailette de refroidissement, gâche de démarreur façon bakélite, tout est fait pour titiller la nostalgie.

Simples concessions au monde moderne, le freinage ABS et l’option d’écran affichant les flèches de guidage GPS. Le “poum-poum” du petit mono-cylindre signale notre présence et c’est peut-être une bonne chose se dit-on, se dit-on fonçant au travers de la mégapole thaïlandaise et ses grandes avenues au terre-plein central séparant les chaussées.

Les locaux conduisent avec anarchie (et du côté gauche), mais la grande progressivité de leurs manœuvres permet de bien anticiper les choses. D’un coup, bouchon au passage de Chinatown, overdose de tuk-tuks, klaxons, néons, mobylettes… Petite suée mais le roadster est agile et assez vif pour s’extraire de tout avec son moteur souple et son comportement facile.

Il faut juste s’occuper un peu de sa douce boîte 5, histoire d’être toujours sur le bon rapport. Piloter, quoi, juste assez pour être dans le flow local, avant de finir par faire des tours d’une piste de karting au milieu de la nuit : surnaturel.

BMW CE 04 en silence à Barcelone

Pas besoin de permis moto en revanche pour accéder au vaisseau si spécial signé BMW : le CE 04 joue de l’ambiguïté des réglementations, avec une sage puissance de 15 ch pour se passer de permis, portée au double d’une généreuse rotation du poignet droit. Dans un sifflement vif, le placide scooter joue alors les dragsters. Presque trop facile ! L’électronique gère les manques d’adhérence, l’écran indique la direction à prendre et, dans le plan de rues perpendiculaire à la new-yorkaise de la capitale catalane, on file de feu en feu.

Autant de tentations de sprints. Mais le scoot électrique offre différentes façons de le mener et des positions de conduite à la carte avec sa longue (et raide) selle et son immense repose-pieds. En mode balade, on laisse une chance aux autres deux-roues de l’admirer en roulant, avant les inexorables questions posées au prochain stop. Dont l’autonomie : attention, après 100 km, il faudra prévoir une pause de 45 minutes pour recharger. La modeste indienne, presque 3 fois moins cher, serait déjà loin…

N.V

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