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Le scotch eggs.
Ilya Kagan

Tentations // Assiette témoin

Assiette témoin : on a testé Elbi, le nouveau restaurant du chef Omar Diab à Paris

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Assiette Témoin – Dans le 10e arrondissement de Paris, le chef franco-égyptien Omar Diab ouvre Elbi, sa nouvelle adresse gastronomique. Notre avis.

En lieu et place de ce qui avait été le remariage d’Alain Ducasse et Romain Méder, le chef Omar Dhiab ouvre enfin sa succursale. Après avoir conquis les palais aiguisés de Paris avec son restaurant éponyme et gastronomique, très rapidement auréolé d’une étoile dans un écrin d’architecte de luxe, le chef franco-égyptien s’installe dans le populaire 10e arrondissement de Paris pour y dévoiler son Elbi.

Omar Dhiab chez Elbi.
Omar Dhiab chez Elbi. Ilya Kagan

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Mise en situation

Le lieu, imaginé par le duo Mur.Mur, réputé pour sa maîtrise des petits espaces, étonne par sa générosité : hauts plafonds, cuisine ouverte et circulation aérée. Pourtant, un grand couloir central impose aux petites tables de se rapprocher et aux conversations de se mêler. Les séparateurs offrent un peu d’intimité, mais les yeux se promènent facilement sur les choix des voisins — et quel plaisir de les observer. Tout ce qui arrive dans l’assiette attire le regard avant même que les papilles ne se réveillent.

Dans une humeur industrielle, les convives partagent leur repas.
Dans une humeur industrielle, les convives partagent leur repas.

Notre avis sur Elbi de Omar Dhiab

L’expérience commence par les cocktails, Karkadé (boisson rafraîchissante égyptienne ici à mixer au gin ou à la vodka) ou Espresso Martini revisité par une pincée de sel qui change tout. Accompagnés de harissa mijotée et de pain traditionnel à tremper, ils annoncent un repas où partage et découverte priment. Les premières assiettes confirment cette promesse, mais avec des nuances. Le fricassé, revisite tunisienne du chef, est une réussite totale : sauce légèrement piquante, thon d’une justesse parfaite, œufs durs et galette croustillante. Tout s’équilibre à merveille. À l’inverse, le scotch eggs « tameya », falafel égyptien revisité, souffre d’une sauce au tahini trop timide, même si l’œuf, croustillant et moelleux, sauve le plat.

Le partage demeure au cœur de l’expérience. Quelques assiettes, comme les ravioles d’haloumi, manquent de contraste, et le hawawchi, pain égyptien garni de viande, apparaît un peu sec. En revanche, les plats plus copieux — demi-pigeon grillé ou volaille désossée — assurent la note finale, convaincant à la fois par le goût et par la générosité des portions. Le service, attentif et enthousiaste, guide le diner et contribue à l’atmosphère conviviale.

Elbi : le mot de la faim

Elbi n’est pas encore parfait, mais son potentiel est évident. Les irrégularités sont excusables à ce stade : le restaurant vient d’ouvrir, et chaque service semble affiner les recettes et les assiettes. La fréquentation témoigne déjà de son attractivité : tables de Coréens prêts à immortaliser chaque plat, couple d’Américains frustrés par l’absence de réservation, clientèle cosmopolite et attentive. Omar Dhiab passe en fin de service, sourire aux lèvres, récoltant les retours avec simplicité et enthousiasme.

Ambiance et décor influencent la manière de profiter du lieu : la lumière vive et la proximité des tables ne favorisent pas les dîners amoureux mais plutôt les rencontres entre amis, les échanges informels et les découvertes partagées. Elbi s’affirme ainsi comme un nouveau spot parisien, où le talent du chef se lit dans les assiettes, et où chaque visite invite à revenir pour explorer ses nuances et surprises.


Elbi. 54 Rue de Paradis, 75010 Paris. Réservations.


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