Voyage
The Good Life vous donne les clés des lieux qui font bouger Rotterdam. Passages obligés.
Héroine, sophistiqué. Beaucoup d’herbes et de fleurs, des légumes à foison : ici, le chef propose une assiette champêtre dans un cadre sophistiqué. Entraîné par Eva Eekman, la propriétaire des lieux, dans cette friche industrielle édifiée en 1952 par Hugh Maaskant – un architecte emblématique de la reconstruction de Rotterdam –, le chef Michael Schook a pris ses marques dans une cuisine ouverte sur une salle chic.
Une aventure gastronomique
Les cicatrices du passé y sont mélangées aux boiseries par le cabinet Modiste, qui a pioché dans les immenses jardinières et le chrome décadent des années 70 de Warren Platner. Le résultat est un cocktail architectural équilibré de simplicité et de spectaculaire.
Tout comme les assiettes déclinant le sucré mélangé à l’acide, les saumures et les émulsions, les flocons de champignons déshydratés et les infusions d’herbes. Une aventure gastronomique fraîche et décalée.
De Matroos en Het Meisje, hybride. Mathieu Roza et Sergio Kross se relaient dans la cuisine de cette salle à manger de grand-mère pour lâcher leur inspiration selon l’humeur du jour. Le restaurant caché dans le port dresse ses nappes à carreaux sur fond de fresque traitée comme du street-art dans des tons bleu de Delft.
Rotterdam décontractée
Le lieu se présente comme une table d’hôtes, bien que les saveurs de ce menu surprise en 3, 4, 5 ou 6 services valsent dans toutes les directions. Parfois, l’enthousiasme déborde et les goûts s’entrechoquent un peu, mais sur fond de Dire Straits et de service réglé sur la bonne humeur, tout passe.
Dans la salle, des dîners d’anniversaire en famille côtoient ceux des jeunes cadres sup de la tech locale. Bref, des soirées placées sous le sceau de la mixité, plutôt décontractée.
FG Restaurant, étoilé. Figure charismatique de la scène culinaire néerlandaise, François Geurds a installé un petit empire sous les arches d’une ancienne gare, dans le nord de la ville. Son laboratoire et sa chocolaterie voisinent avec un Food Labs déjanté couronné d’une étoile au Michelin.
Mais le graal se cache derrière une porte discrète un peu plus loin. Le restaurant gastronomique, qui a glané deux étoiles, cultive une atmosphère plus intime dans un cocon de bois et de sièges coque en cuir sable.
Deux étoiles, 35 euros
On y sert traditionnellement le déjeuner et le dîner, mais le chef a aussi eu la bonne idée de proposer un petit déjeuner. Il propose, dans un ballet orchestré par des serveurs en tablier de cuir, une sorte de brunch à l’assiette, aux goûts classiques et aux présentations sophistiquées à partir de ces produits sourcés qu’il mixe avec humour et précision.
S’offrir au réveil un passage dans un 2-étoiles pour 35 € c’est amusant. Une manière de prendre la température avant le grand saut dans les étoiles.
Foodhallen, décontracté. « Sumatra », « Java » ou « Borneo » sont encore inscrits au fronton de l’un des anciens entrepôts de brique du port, où les bateaux déversaient jadis leurs cargaisons de sucre et de café. Au pied de l’hôtel Nhow dessiné par Rem Koolhaas, et voisin du Room Mate Bruno, la vaste halle est devenue un food court chic, éclairé aux bougies et aux lumières tamisées.
Faune branchée
Du matin au soir, les cadres des buildings voisins viennent s’offrir un petit voyage gastronomique en piochant aux différents comptoirs tacos, spécialités indonésiennes, dim sum, viande fumée américaine, phô vietnamien, fruits de mer, tapas espagnoles…
On se balade de corner en corner pour faire son marché et venir s’asseoir aux longues tablées conviviales qui permettent de rencontrer toute la faune branchée de la ville.
Restaurant De Jong, Valeur sûre. Fils d’un célèbre critique gastronomique, Jim De Jong est tombé en cuisine quand il était tout petit. Il poursuit son bonhomme de chemin avec sincérité et concentration, renouvelant chaque jour son inspiration, ce qui lui a valu d’être proclamé Jeune grand chef de l’année par l’édition néerlandaise du guide Gault & Millau.
Une institution à Rotterdam
Ici, pas de carte, mais un « set menu », où fruits et légumes, soigneusement choisis chez les producteurs locaux, ont la part belle. La salle est simple et claire et la cuisine ouverte, pour donner toute la place aux assiettes limpides, nées de cuissons lentes et de sauces serrées, avec une mise en scène qui ne fait pas d’esbroufe. Seuls comptent le goût et la redécouverte d’une simplicité oubliée.
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