The Good Guide
The Good Life vous donne les clés des maisons-musées qui font bouger Milan, entre passages obligés et adresses plus confidentielles.
Voici notre sélection de maisons-musées pour profiter de Milan cet automne.
Villa Necchi Campiglio, Art déco. Necchi est, pour la plupart des Italiens, le nom d’une machine à coudre, l’équivalent de notre Singer. Mais c’est avant tout le nom d’une famille d’industriels de la fin du XIXe siècle. En 1932, les héritières Edda et Gigina Necchi, avec son mari, Angelo Campiglio, firent construire – avec un budget illimité – cette villa conçue par l’architecte star de l’époque, Piero Portaluppi. Avec sa piscine – la première privée de la ville –, son court de tennis, ses salons, chambres et vastes salles de bains, cette maison est une pure merveille d’élégance, iconique du genre Art déco. Propriété de la fondation privée Fondo Ambiente Italiano (FAI) depuis 2001, la villa Necchi est sous bonne protection, mais elle requiert pour son entretien un budget énorme : 2 000 € par jour, nous apprend la guide – bénévole – qui assure la transmission de son histoire. Via Mozart, 14. Tél. +39 02 76340121. Fondoambiente.it/luoghi/villa-necchi-campiglio
Museo Bagatti Valsecchi, néo-Renaissance. C’est une incroyable demeure dans laquelle les Bagatti Valsecchi habitèrent jusque dans les années 70, témoin de la passion de deux frères, Fausto et Giuseppe, pour le style néo-Renaissance. Un décor créé de toutes pièces à la fin du XIXe siècle, constitué de meubles, œuvres et objets des XVe et XVIe ou scrupuleusement reconstitués. Il est amusant d’imaginer cette famille vivant au milieu de ces meubles richement sculptés, sous les plafonds à caissons et frises peintes, sans qu’absolument rien du monde moderne ne transparaisse – eau courante et chauffage étaient entièrement masqués dans les boiseries ou le marbre. Des photos montrent les enfants roulant dans leurs petites voitures dans la galerie des armures.
Museo Poldi Pezzoli, collection. Même s’il fait partie du circuit des Case Museo, ce palais est un musée plus qu’une demeure. C’était déjà l’intention de Gian Giacomo Poldi Pezzoli qui y vivait peu, mais y invitait étudiants, chercheurs, artistes… Grâce à une immense fortune héritée de son père disparu alors qu’il était enfant, et un goût de l’art transmis par sa mère, il a commencé tôt à collectionner – sans modération – antiquités étrusques, peintures de la Renaissance, armes et armures, horloges, bijoux, verres de Murano… Cluny fut son modèle, un lieu d’échange et de savoir destiné aux jeunes gens d’une nation naissante, car Poldi Pezzoli fut aussi un fervent patriote supportant l’insurrection de 1848 contre les Autrichiens, prémices de la création, en 1861 du royaume d’Italie. En 1881, trois ans après sa mort, sa maison a été ouverte au public et l’est restée depuis, excepté pendant la Seconde Guerre mondiale, au cours de laquelle elle a été endommagée, contrairement aux collections, qui avaient été mises à l’abri. Via Manzoni, 12. Tél. +39 02 794889. Museopoldipezzoli.it
Casa Boschi di Stefano, vertigineux. Au deuxième étage de cet immeuble vécurent Antonio Boschi et son épouse Marieda Di Stefano. C’est le père de Marieda qui l’avait commandé à l’architecte Piero Portaluppi afin d’y loger sa famille ; un étage pour chacun des enfants. Le couple de collectionneurs y vécut toute sa vie, accumulant les œuvres – plus de 2000 –, essentiellement des peintures, sculptures, dessins italiens de la première moitié du XXe siècle. La visite de cet appartement, de taille modérée, beau sans être grandiose, est surprenante, car l’abondance d’œuvres y est vertigineuse. C’est en 1974 qu’Antonio Boschi, veuf depuis six ans, a légué une première partie de sa collection à la ville de Milan. Son appartement-musée fut inauguré en 2003, quinze ans après sa mort. En descendant l’escalier, l’émotion est encore plus grande quand on sait qu’au premier étage de cet immeuble vivait aussi le neveu de Marieda, le designer Alessandro Mendini.
Case Museo, ce sont quatre maisons-musées qui non seulement incarnent l’art de vivre à la milanaise, mais reflètent aussi ce que les grandes fortunes ont apporté à la ville. Distinctes dans leurs styles et dans les collections qu’elles abritent, elles ont chacune un système de gestion différent, appartenant à la ville, à la région ou à des fondations. Elles sont les ancêtres de ces grandes fondations milanaises mises sur pied aujourd’hui par des marques plus que par des individus, reprenant le flambeau du mécénat d’art et comblant dans ce domaine le manque de moyen ou de volonté des pouvoirs publics. Casemuseo.it
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