Horlogerie
Ils pensent, explorent, révèlent, relookent et singularisent nos environnements. Ces magiciens enchantent le monde, en lui redonnant couleurs et poésie… Grâce à eux, la vie est belle !
Jonathan Adler (@jonathanadler), joyeusement fantasque
The Good Life : Quel est votre projet phare actuel ?
Jonathan Adler : Je viens de livrer deux hôtels : le Parker Méridien Palm Springs, où j’ai mixé diverses influences afin de créer une ambiance chic et heureuse ; et l’Eau Palm Beach, où j’ai joué des couleurs maritimes dans les suites. Au final, il s’agit de projets très différents, avec un esprit individuel lié à leur emplacement.
TGL : Comment définissez-vous votre style décoratif ?
J. A. : Modern American glamour. Quoi que je crée, que ce soit un lustre d’inspiration seventies ou une console années 50, une chaise typique du style Palm Beach, j’essaie toujours d’y ajouter ce grain de glamour et de modernisme américain.
TGL : Quelle est votre place dans le monde du design ?
J. A. : Certains me considèrent comme un designer mortellement sérieux. Mais je travaille dur pour que ce design si sérieux hurle de chic et murmure son insolence à qui sait le voir.
TGL : Faites-vous toujours de la poterie ?
J. A. : J’ai commencé en vendant mes poteries. Nos bureaux sont placés entre mon atelier de poterie et le four ! Je suis tous les jours à l’atelier, où je travaille toutes mes idées et où je réalise les moules des objets que j’imagine.
TGL : Préférez-vous évoluer dans un cadre bien défini ou autour d’une carte blanche ?
J. A. : Le design consiste à résoudre un problème. Le produit qu’on réalise doit être fonctionnel, aussi n’y a‑t‑il jamais vraiment de carte blanche. Cela étant, je préfère travailler sur de gros projets dans un cadre défini qui me permettent d’explorer plus d’idées.
TGL : Quelles sont vos influences ?
J. A. : Ma sainte trinité : la créatrice de mode américaine Bonnie Cashin, le décorateur britannique David Hicks et le designer textile américain Alexander Girard.
Sensible à l’intime avec Ilse Crawford
Table cage pour « piapiater » entre soi au restaurant, bibliothèque et salle à manger bourgeoises comme à la maison, mais dans un hôtel, comme à l’Ett Hem à Stockholm, salon première classe Cathay Pacific, où l’on se sent chez soi en plein aéroport d’Hong Kong – en plus, chaque fauteuil est équipé d’une prise USB. L’architecte d’intérieur et designer Ilse Crawford a un don : se mettre dans la peau de l’usager d’un lieu privé, public ou de travail. A l’aide de lampes, de tapis vintage, d’objets d’art, de mini‑îlots, elle installe du bon sens, du détail, une intimité quelle que soit la taille de l’endroit.
Historienne, fondatrice du Elle Décoration britannique, elle a créé son studio à Londres en 2001 et a été élue créatrice de l’année par le dernier salon Maison & Objet. Maître en architecture intérieure, elle a également imaginé mobilier et accessoires en une série de 30 produits successful pour Ikea : la fameuse collection « Sinnerlig », qui l’a fait connaître du grand public. Pour la réaliser, Ilse Crawford a parcouru la planète en quête de petits fournisseurs « green » de liège, de bambou ou de verre. De la main de l’artisan – elle remet d’ailleurs à l’honneur l’artisanat bosniaque sinistré – à l’usager, la valeur humaine est au cœur de ses préoccupations. Environnement, lien entre le produit et l’utilisateur comptent beaucoup pour elle. On la qualifie de scénographe de l’intime et on ajoutera volontiers « chaleureuse » scénographe, seule capable d’insuffler un supplément d’âme partout où elle intervient.