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Le 8 décembre prochain à New York, la maison de ventes aux enchères Christie’s réunit une centaine de lots pour sa vente “Important Watches”. Patek Philippe, Audemars Piguet, Rolex… Pour l’occasion, The Good Life a échangé avec Rémi Guillemin, Responsable des montres Christie's Genève.
Avant que ne sonne le glas des fêtes de fin d’année et s’ils avaient besoin d’une bonne excuse, les amateurs d’horlogerie auront l’occasion de s’offrir une montre rare le 8 décembre prochain. A travers une vente aux enchères de 117 lots, Christie’s présente à New York de véritables chefs-d’oeuvre horlogers vintage et modernes, issus des maisons les plus réputées et désirables au monde. En premier lieu, une montre-bracelet Patek Philippe en or rose 18 carats daté 1950, le cadran en émail cloisonné représentant un bateau viking, estimée entre 200 000 et 400 000 dollars… Une merveille entourée de nombreuses pièces rares, dont cette Audemars Piguet Royal Oak en titane de 2021 produite à seulement 35 exemplaires, estimée entre 350 000 et 550 000 dollars. Ou encore une Patek Philippe Nautilus 5711 au cadran vert olive, la dernière montre en acier de la série produit pendantune année seulement, en 2021, en quantité très limitée. The Good Life a rencontré l’expert en horlogerie et directeur du département horloger de Christie’s Genève, Remi Guillemin, pour analyser la collection et l’évolution du marché des horloges.
The Good Life : Pouvez-vous nous parler de la vente et de ses top lots plus en détail ?
Remi Guillemin : Il s’agit de notre dernière vente du 2022. Les lots proposés, très différents les uns des autres, s’adaptent aux goûts d’une clientèle hétérogène et internationale. Parmi toutes les pièces, la pépite est sûrement une montre-bracelet Patek Philippe vintage en or rose 18 carats avec cadran cloisonné. Une pièce unique pour sa haute qualité et sa beauté, fabriquée en 1950 sur commande spéciale. Son cadran a été très probablement livré en France après une production en Suisse, une pratique assez courante des horlogers après-guerre, l’importation de bijoux étrangers étant interdite en France.
« Aujourd’hui, pour chaque vente, 40% des enchérisseurs sont de nouveaux clients » – Rémi Guillemin
TGL : Quels résultats espérez-vous ?
R.G. : Lorsqu’il y a qualité et rareté, l’intérêt des acheteurs est toujours élevé et la réponse toujours positive. Dans le sillage des enchères de Hong Kong et de Genève, nous attendons donc de bons résultats. La précédente vente aux enchères tenue à New York en juin dernier a totalisé quasiment 22 millions de dollars…
TGL : Comment le marché de la montre a-t-il évolué ces dernières décennies ?
R.G. : Quand j’ai commencé à travailler chez Christie’s, en 2013, celui de l’horlogerie était un marché fréquenté par un cercle restreint de collectionneurs. Il arrivait souvent de voir les mêmes visages lors des ventes aux enchères. En dix ans, la connaissance globale sur le monde de l’horlogerie et l’intérêt pour les ventes de montres sont devenus beaucoup plus populaires. Aujourd’hui, pour à chaque vente le 40% des participants sont des nouveaux clients.
TGL : Peut-on parler d’une « bulle » ?
R.G. : Non ! Dans les derniers mois il y a eu une hausse des prix pour des modèles modernes, les collectionneurs se sont fait des illusions sur la rareté de certaines pièces. Mais cette période de frénésie s’est stabilisée. Les montres dont les prix continuent à monter sont plutôt les vintage.
TGL : Rolex, Patek Philippe, Vacheron Constantin… Les grandes maisons semblent demeurer la référence sur le marché des ventes aux enchères. Quid des petites et/ou récentes maisons ?
R.G : Rolex et Patek Philippe ont dominé le marché des ventes aux enchères dans les dernières dix années. Aujourd’hui, il y a beaucoup d’autres marques : Breguet, Cartier, Richard Mille, F.P. Journe… Mais les maisons plus petites et indépendantes occupent une place importante aussi. Elles répondent à la demande d’unicité des clients, on offrant des pièces exclusives et une expérience d’achat très personnalisée. Posséder une montre de ce genre devient spécial.
TGL : Quel facteur influence le plus la valeur d’une montre aujourd’hui ? La manufacture, la provenance, les collaborations inédites…
R.G. : Cela dépend du type de montre. Dans une montre moderne, les caractéristiques les plus importantes sont la qualité et la rareté. Dans une pièce vintage, la qualité compte certainement, mais l’état de la montre et sa provenance pèsent également.
Propos recueillis par L.P.
Christie’s, 20 Rockefeller Plaza, New York, 10020 NY, États-Unis
08 Decembre, 10 AM EST
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