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Chanel et MB&F : fusion de deux mondes horlogers opposés

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La maison Chanel, géant du luxe mondial, poursuit son ascension dans l’univers horloger en acquérant une participation majoritaire dans MB&F, une marque suisse réputée pour ses créations avant-gardistes. Cette alliance marque un tournant stratégique pour Chanel, qui renforce son positionnement dans la haute horlogerie en misant sur l’innovation et l’artisanat, tout en offrant à MB&F les moyens d’étendre sa vision singulière.

L’univers de l’horlogerie a récemment été secoué par une annonce majeure : Chanel, géant du luxe mondial, a acquis une participation majoritaire dans l’atelier horloger suisse MB&F. Cette acquisition s’inscrit dans une stratégie de diversification et d’expansion du secteur horloger de la maison parisienne, qui voit en MB&F une opportunité d’élargir son influence dans le monde de la haute horlogerie.


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MB&F et Chanel : l’horlogerie aux antipodes

Fondée en 2005 par Maximilian Büsser, MB&F (Maximilian Büsser & Friends) s’est rapidement distinguée dans le paysage horloger suisse. La marque a su imposer son style avec des créations innovantes, souvent décrites comme des œuvres d’art horlogères. Chaque montre est issue de collaborations entre artisans et ingénieurs, réunis pour repousser les frontières du design et de la technique.

Parmi les modèles phares de la marque, la « Horological Machine No.6 » et la « Legacy Machine No.1 » incarnent cette approche radicale. La première est inspirée de la science-fiction et présente une esthétique biomécanique unique, tandis que la seconde revisite la montre de poche du XIXe siècle avec un design avant-gardiste. MB&F, avec un chiffre d’affaires estimé à environ 10 millions de francs suisses en 2022, se positionne comme une marque de niche, plébiscitée par les collectionneurs et les passionnés d’horlogerie.

Chanel, maison de couture fondée en 1910, a intégré l’horlogerie à son offre en 1987 avec la création de la montre « Première ». Depuis, la marque a su s’imposer dans ce secteur en développant des modèles emblématiques comme la « J12 », qui, avec son design en céramique, a marqué l’histoire récente de l’horlogerie.

Le chiffre d’affaires du secteur horloger de Chanel, bien que modeste par rapport à ses autres divisions, a atteint environ 300 millions d’euros en 2022, avec une croissance stable de 5 % par an ces dernières années. Cette diversification horlogère s’est également accompagnée de prises de participation stratégiques dans des maisons suisses telles que G&F Châtelain et Romain Gauthier, renforçant ainsi la maîtrise de Chanel sur l’ensemble de la chaîne de production horlogère.

La Première, de Chanel.
La Première, de Chanel.

Un partenariat stratégique

Le rachat de MB&F par Chanel s’inscrit dans une dynamique où les grandes maisons de luxe cherchent à élargir leur influence dans des secteurs très spécialisés. Chanel, avec cette acquisition, intègre dans son giron une marque reconnue pour son esprit avant-gardiste et son approche artisanale de l’horlogerie. Ce partenariat offre à MB&F la stabilité financière nécessaire pour poursuivre sa croissance, tout en bénéficiant de l’expertise et du réseau mondial de Chanel.

Pour Chanel, cette opération représente une opportunité d’élargir son portefeuille de produits horlogers haut de gamme, dans un marché où l’innovation et l’exclusivité sont de plus en plus recherchées. En 2022, la maison parisienne a généré un chiffre d’affaires global de 15,6 milliards d’euros, avec une croissance de 8 % par rapport à l’année précédente, malgré un contexte économique mondial incertain.

L’acquisition de MB&F par Chanel pourrait avoir des répercussions importantes dans le secteur de la haute horlogerie. D’un côté, elle illustre l’intérêt croissant des grandes maisons de luxe pour des marques indépendantes capables de repousser les frontières de la création horlogère. De l’autre, elle pose la question de la place des maisons de niche dans un marché de plus en plus dominé par les grands groupes.

L’avenir de MB&F sous l’égide de Chanel sera suivi avec attention par les observateurs de l’industrie. La maison suisse continuera-t-elle à produire des pièces aussi audacieuses, ou verra-t-elle son approche évoluer pour s’adapter aux stratégies de croissance de Chanel ? Ce rachat, au-delà des chiffres, symbolise une évolution du marché où tradition et innovation se rencontrent pour définir les contours de l’horlogerie de demain.

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