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Bang & Olufsen : pourquoi la marque centenaire ne prend pas une ride ?

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Ce n’est pas parce qu’on a 100 ans qu’on ne peut pas rester trendy. Bang & Olufsen l’a bien compris et cumule les collaborations de prestige, entre Ferrari, Saint Laurent ou Vollebak. Mais à y bien regarder, le secret de son succès pourrait aussi s’expliquer du côté du design, malgré des prix qui n’ont pas peur de monter dans les aigus.

Pour célébrer son centenaire, Bang & Olufsen investit la Galerie Joseph, en plein cœur du Marais, le temps d’une exposition éphémère les 8 et 9 novembre. Dans cette scénographie immersive, la maison danoise retrace un siècle de création sonore et esthétique, entre prouesses techniques et design avant-gardiste.


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Bang & Olufsen : esprit haute couture

Fondée en 1925 à Struer, au Danemark, par Peter Bang et Svend Olufsen, la marque naît d’une ambition technologique : concevoir un poste de radio fonctionnant sur courant alternatif, alors que la plupart des appareils de l’époque marchent encore sur batterie.

Beosystem 9000.
Beosystem 9000.

Dès ses débuts, l’entreprise affiche une exigence technique rare, alliée à une approche esthétique assumée. Un ADN qui, aujourd’hui encore, crée l’exaltation du public, malgré des prix qui franchissent bien souvent le mur du son : « On paie clairement le design, mais le prix est justifié par la qualité des matériaux employés », explique Kevin Rébillard, créateur de contenu spécialisé dans l’audio et la tech, dont le compte TikTok Ibordelais est suivi par plus de 75 000 abonnés. « Cette marque choisit avec un soin extrême les matériaux qu’elle utilise. Les enceintes, par exemple, sont disponibles dans différentes essences de bois, que l’on peut personnaliser selon ses goûts. C’est évidemment un luxe, mais cela confère aux produits une dimension presque artisanale, où la notion de sur-mesure prend tout son sens. »

Un esprit haute couture qui convainc, au printemps dernier, Anthony Vaccarello d’associer Saint Laurent à Bang & Olufsen afin de revisiter la mythique platine Beogram 4000c, l’un des modèles les plus emblématiques de l’histoire B&O. Produite en série ultra-limitée et vendue exclusivement chez Saint Laurent Rive Droite, cette édition spéciale transforme un appareil audio vintage en véritable objet d’art.

Le Beogram 4000c par Saint Laurent et Anthony Vaccarello.
Le Beogram 4000c par Saint Laurent et Anthony Vaccarello.

Chaque exemplaire, restauré à la main par les artisans de Bang & Olufsen, conserve la silhouette épurée et le mécanisme original du modèle des années 1970, tout en l’habillant de bois de zébrano et d’aluminium poli. Le résultat tient de la pièce de collection plus que du simple tourne-disque, pour un modèle facturé à plus de 30 000 €. « Ce que j’apprécie aussi, c’est leur philosophie durable, concède Kevin Rébillard. Ils sont capables de réparer des appareils vieux de plusieurs décennies. Une enceinte ou un poste radio âgé de cinquante ans peut être remis à neuf, modernisé, et même équipé d’une connectivité Bluetooth actuelle. Une manière élégante de faire dialoguer le design d’hier et la technologie d’aujourd’hui. »

Kiss Kiss Bang Bang

On peut dire qu’en matière de design, la marque danoise ne fait pas les choses à moitié. Dès les années 1960, elle comprend que la forme est aussi importante que le fond. Elle s’entoure de créateurs visionnaires, à commencer par Jacob Jensen, qui signera plus de 200 modèles entre 1965 et 1985. Il impose une esthétique minimaliste et intemporelle, faite de lignes pures, d’aluminium brossé et de surfaces noires, à mille lieues du clinquant technologique de l’époque. Son successeur, David Lewis, poursuit cette philosophie avant de passer le relais à une nouvelle génération de designers : Michael Anastassiades, Cecilie Manz ou Benjamin Hubert. Tous sont animés par la même idée : conjuguer élégance, précision et émotion sonore.

L’enceinte A1.
L’enceinte A1.

En 1978, le MoMA de New York consacre même une exposition entière aux créations de la marque, intronisant définitivement B&O au panthéon du design. Mais à force de tout miser sur le physique, on est en droit de se demander si le reste tient la route. Kevin Rébillard nous dresse alors un avis sincère après avoir essayé le casque H100 pendant plusieurs semaines : « C’est un son très équilibré, et c’est ce qui caractérise ce genre de casque premium. La qualité audio peut se rapprocher de celle que l’on trouve chez des marques comme Cabasse ou Focal. Contrairement à un casque Bose, où les graves sont mis en avant, les casques premium proposent une harmonie de sons entre les graves et les aigus. Le son y est de bien meilleure qualité. »

Une qualité qui a conquis les marques automobiles, puisque B&O équipe depuis 2005 les modèles les plus luxueux d’Audi, Aston Martin, BMW ou Mercedes-AMG. En 2023, elle signe un nouveau partenariat avec Acura pour des systèmes sur mesure. Le combo sound system/gros bolides se poursuit avec Ferrari dans une collection Ferrari Edition qui revisite les enceintes Beolab 50, la barre de son Beosound Theatre ou la télévision Beovision dans des finitions rouges et grises inspirées du mythique « Grigio Corsa ». Résultat : la marque nomme l’année dernière Charles Leclerc en tant que Global Brand Ambassador.

Charles Leclerc est Global Brand Ambassador de B&O.
Charles Leclerc est Global Brand Ambassador de B&O. Antoine Truchet

Le pilote monégasque de l’écurie Ferrari, qui est aussi compositeur à ses heures perdues (comme le prouve son titre au piano MON23), sort en mai dernier une édition ultra-limitée à 216 exemplaires du casque Beoplay H100 Charles Leclerc Edition. Un produit haut de gamme dont le design s’inspire des reflets bleus de la Méditerranée, conçu en aluminium sablé et verre trempé. Un casque dont on se souviendra peut-être longtemps du design, comme celui du Beosound 9000, une tour verticale permettant d’insérer plusieurs CD, conçue en 1996 par David Lewis, et qui se revend aujourd’hui à prix d’or : « C’est vraiment un design marquant qui, des années plus tard, vieillit étonnamment bien. Prendre de la valeur avec le temps est rare dans l’univers de la hi-fi et de la technologie », analyse Kevin Rébillard. « Peu de marques high-tech peuvent se vanter d’avoir leurs modèles considérés comme des œuvres d’art. »


Le Temps s’écoute, exposition exceptionnelle par Bang & Olufsen à la Galerie Joseph, 7 rue des Minimes, Paris 3e. Samedi 8 et dimanche 9 novembre 2025 – 10 h à 19 h, entrée gratuite sur inscription.


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