La Fondation Beyeler et le Vitra Campus sont deux institutions dans la région de Bâle. Si la première se trouve en Suisse et l’autre en Allemagne, à Weil-am-Rhein, elles ne sont séparées que par cinq kilomètres de rase campagne et de charmantes maisonnettes typiquement germaniques.
Depuis juin 2016, cette promenade entre Suisse et Allemagne est encore plus agréable… à condition d’avoir l’œil ! Ce sont ainsi 24 œuvres d’art de Tobias Rehberger qui tracent le chemin entre les deux attractions locales, au sol, sur les murs et même accrochées aux gouttières !
Suivant un parcours sinueux d’abord à travers les champs, puis les vignes, puis la forêt, ces oeuvres forment la Rehberger-Weg, sous le mécénat de Swatch. À Bâle tout tourne autour du design, de l’art et de l’horlogerie.
Gare cependant à ne pas se laisser distraire par les fresques street-art sur le pont qui enjambe le Rhin ou les bâtisses élégantes sans âge, car une fois la frontière passée, ça se complique ! Les œuvres peuvent se faire plus discrètes, allant jusqu’à se camoufler à même le sol.
Pour éviter de se retrouver sur la place principale de Weil-am-Rhein, à se demander pourquoi toutes les rues semblent avoir le même nom et pourquoi ils n’ont pas fléché ce parcours – toute ressemblance avec des situations existantes ou ayant existé est purement fortuite – les instigateurs du projet 24 Stops ont prévu une carte et une application.
Une fois sorti du village, le visiteur se retrouve dans les vignes (très) réputées du sud de l’Allemagne – à l’origine du vin australien. Ça grimpe, mais la vue une fois en haut est imprenable. Pas un hasard si Rehberger a choisi cet endroit pour installer sa paire de Jumelles colorée.
Tout est bon à être transformé pour l’artiste allemand, des réverbères aux nichoirs en passant par les poubelles. Jusqu’à l’Affût perché sorte d’immense chaise pour bébé taille adulte, de loin le meilleur moment de la balade.
Après quelques cinq kilomètres, le Vitra Campus et son extraordinaire musée du design signé Herzog et de Meuron – ses ventes d’usine aussi, pour les plus courageux – se dessinent et on peut alors entamer sereinement la troisième partie de son trip arty au cœur de la campagne helveto-germanique.