Culture
C’est le moment de (re)découvrir des artistes rares et des courants culte qui ont écrit l’histoire de l’art. Point sur les expositions d'art moderne et classique à ne pas rater.
Houston
Outsider
William N. Copley (1919-1996) est une découverte récente. Autodidacte, ce peintre new-yorkais a produit des images ultra-irrévérencieuses et très drôles dès le milieu du xxe siècle, alors que la tendance était à l’abstraction dans les milieux parisiens. Longtemps confidentielle et connue d’une poignée de fans dans la capitale française, dont ses amis surréalistes, sa peinture s’inspire de l’art populaire mexicain, des comics américains et du cinéma muet (René Magritte, Marcel Duchamp, Man Ray…). William Copley s’est fait collectionneur, conseiller, galeriste et éditeur d’une revue (S.M.S. pour « Shit Must Stop »), préfigurant en douce l’avènement du pop art et de ses suites. Aujourd’hui, cette première rétrospective américaine organisée par la fondation Prada de Milan dévoile quel extraordinaire personnage se cache derrière le pseudonyme de CPLY.
William N. Copley : The World According to CPLY, The Menil Collection, jusqu’au 24 juillet. www.menil.org
Paris
Rebelles
Allen Ginsberg, Williams S. Burroughs et Jack Kerouac jettent les bases de la Beat Generation dès leur rencontre, en 1944. Ce mouvement littéraire, avide de spontanéité, de curiosité et de décloisonnement artistique et sexuel des couches créatives de l’underground s’étendra à une clique de plasticiens, musiciens et cinéastes pour nourrir le mythe américain de la liberté jusqu’à la fin des années 60. Le Centre Pompidou imbrique ces points d’orgue pour restituer cette dynamique sociétale au travers de lectures, de concerts…
Beat Generation, Centre Pompidou, du 22 juin au 3 octobre. www.centrepompidou.fr
Vienne
Bohème
A l’écart des développements modernistes animant le xxe siècle, Balthasar Klossowski de Rola, alias Balthus (1908-2001), s’est constitué une œuvre énigmatique et nouvelle, créant ainsi sa propre avant-garde. Celle‑ci continue de fasciner, comme un roman à rebondissements (comme ces Polaroïd retrouvés, exposés à la galerie Gagosian de New York puis censurés au musée Folkwang, à Essen, en 2013). Cette nouvelle rétrospective du peintre d’origine polonaise évoque ses inspirations (du Quattrocento au romantisme, des arts asiatiques au surréalisme) et ses bases littéraires (Walter Benjamin, André Gide) qui ont probablement structuré le propos de compositions aux figures récurrentes de femmes félines et d’autoportraits en chat.
Balthus, Balthasar Klossowski de Rola, Kunstforum Wien, jusqu’au 19 juin. www.kunstforumwien.at
Venise
Sceptique
Peintures, dessins, sculptures, mais aussi photographies et films, l’hétérogénéité de l’œuvre de Sigmar Polke (1941-2010) est liée à sa formation d’alchimiste, à ses rencontres artistiques (Gerhard Richter en tête) et à son grand sens du scepticisme qui lui font saisir le réalisme socialiste, promu par le communisme de l’Est européen, et par le matérialisme américain, lui-même brandi par le pop art. Il crée des œuvres entre figuration et abstraction, à la recherche d’une nouvelle trivialité et de techniques novatrices comme l’application d’arsenic sur ses toiles. Collectionné par François Pinault, l’artiste avait supervisé l’installation d’Axial Age (2005-2007) à la Punta della Dogana. C’est cet ensemble monumental qui ouvre cette rétrospective.
Sigmar Polke, Palazzo Grassi, jusqu’au 16 novembre. www.palazzograssi.it
New York
(Ré)ouverture : le Whitney Museum of American Art, déménagé par l’architecte Renzo Piano en mai 2015, garde son édifice brutaliste initial de l’Upper West Side conçu par Marcel Breuer en 1966 pour rouvrir, rénové, sous le nom de « The Met Breuer ». La première exposition aborde l’esthétique de l’inachevé, du non finito de la Renaissance italienne jusqu’à Jackson Pollock et Robert Rauschenberg. A suivre : l’œuvre de genèse inédite de la photographe Diane Arbus (1923-1971)…
Unfinished : Thoughts Left Visible, The Met Breuer, jusqu’au 4 septembre. www.metmuseum.org
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