Culture
De Londres à Florence, en passant par Paris et Francfort, panorama éclectique des expos à ne pas manquer pour stimuler votre curiosité.
Les grands rendez-vous d’art contemporain du printemps : de Bacon à Ceija Stojka, artiste rom autrichien. Voici une sélection d’expos à ne pas rater.
Londres, le top 10 des peintres British. Lorsque la Tate Britain entreprend d’exposer les peintres de la scène britannique du XXe siècle, les noms de Francis Bacon et de Lucien Freud sont les premiers qui viennent à l’esprit. Les œuvres de ces deux monstres sacrés sont en effet présentes, chacun traitant, à sa manière, de la cruauté de la condition humaine par le biais de corps écorchés pour l’un; d’anatomies défaites, pour l’autre. Mais l’exposition vaut tout autant pour les toiles de Frank Auerbach, de R. B. Kitaj, de Michael Andrews et, surtout, pour celles de l’unique femme de l’accrochage, Paula Rego. Ses peintures, qui traitent de l’avortement, du trafic sexuel des femmes ou de l’excision, n’ont jamais été autant d’actualité.
All Too Human. Bacon, Freud and a Century of Painting Life,
Tate Britain, Londres, du 28 février au 27 août.
www.tate.org.uk
Saint-Paul- de-Vence, maître du zen. Lee Bae est né en 1956 en Corée du Sud, mais il vit aujourd’hui à Paris, où deux grandes galeries – RX et Perrotin – le représentent. Ancien assistant de Lee Ufan, adepte de Pierre Soulages, dont il admire les Outrenoirs, il travaille depuis trente ans la profondeur du charbon, matériau lié au feu, qui symbolise l’énergie. Ses tableaux-reliefs, ses sculptures et ses installations de charbon témoignent à la fois de l’influence de l’Occident, à travers l’art abstrait ou l’arte povera, et de la prégnance des codes artistiques traditionnels de la culture coréenne. La fondation Maeght lui dédie tous ses espaces.
Lee Bae,
fondation Maeght, du 24 mars au 17 juin.
www.fondation-maeght.com
Paris, survivre et peindre. La Maison rouge nous fait découvrir l’œuvre méconnue de Ceija Stojka, grande figure de la communauté rom autrichienne, qui a été déportée à l’âge de 10 ans et a survécu à trois camps de concentration. C’est à partir des années 90 qu’elle s’est mise à produire des centaines d’œuvres sur papier, carton et toile, où se mêlent visions cauchemardesques – barbelés, cadavres, neige, corbeaux – et paysages colorés, synonymes de retour à la vie.
Ceija Stojka, une artiste rom dans le siècle,
La Maison rouge, du 23 février au 20 mai.
www.lamaisonrouge.org
Francfort, Basquiat on stage. Il est mort en 1988, à 27 ans, mais sa brève carrière de graffeur, puis de prodige de la peinture, témoigne d’une rare capacité à métaboliser la culture d’une époque. Il a tourné dans un clip de Blondie, collectionné des milliers de vinyles, produit un single de rap, fondé le groupe de noise-rock Gray, tenu des carnets couverts de poèmes, collaboré avec Keith Haring et Andy Warhol. Cette exposition consacrée à Basquiat réunit, pour la première fois, en plus de ses œuvres majeures, des archives sonores, des carnets de notes, des films et des photographies qui font revivre la folle énergie des années 80.
Basquiat. Boom for Real,
Schirn Kunsthalle, du 16 février au 2 mai.
www.schirn.de
Florence, Fontana, Pistoletto, Boetti et les autres...
Après avoir visité le Duomo, la galerie des Offices et le Ponte Vecchio, précipitez-vous au Palazzo Strozzi, qui ouvre régulièrement ses salles à une programmation contemporaine. Toutes les stars de la scène italienne – Lucio Fontana, Alberto Burri, Piero Manzoni, Alighiero Boetti, Michelangelo Pistoletto, Mario Merz – sont réunies dans un accrochage qui dresse le panorama des mouvements artistiques phares du pays : l’art informel, l’arte povera, le pop art, l’art conceptuel… L’occasion de revoir des œuvres modernes dans un écrin de la Renaissance. Birth of a Nation. Italian Art from the Postwar to 1968, Palazzo Strozzi, du 16 mars au 22 juillet. www.palazzostrozzi.org
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