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Aftonbladet, le journal qui a tout compris au web, dès 1994
Aftonbladet, le journal qui a tout compris au web, dès 1994.
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The Good Business

Aftonbladet, le quotidien suédois le plus lu de toute la Scandinavie

The Good Business

Malgré l’influence croissante d’Internet, les Suédois aiment la presse : 84% des plus‐de‐15‐ans lisent un quotidien (ça fait rêver…). Créé en 1830, l’Aftonbladet est le plus lu de toute la Scandinavie. A la fois quotidien d’actu engagé et tabloïd, il fait aussi le grand écart entre le web et le papier. Visite The Good Life dans les locaux de l’un des plus gros titres du pays.

Friand de titres sensationnels

Parmi les sujets étrangers de prédilection d’Aftonbladet : les coups de théâtre de Poutine, mais aussi les interminables rebondissements du conflit israélo‐palestinien. Particulièrement délicate à exercer pour les médias en toute période, mais plus encore en ces temps où le terrorisme islamiste favorise les amalgames, la couverture des événements au Proche‐Orient est une autre illustration de l’engagement éditorial du journal suédois.

« C’est un sujet très explosif », note Karin Lindblom, la blonde et battante rédactrice en chef des news qui a créé un service de politique étrangère on‐line en 2015. Elle explique : « Lorsque nous couvrons l’actualité à Gaza ou en Cisjordanie, nous faisons le choix de ne pas publier de courrier des lecteurs sur ce thème, car c’est beaucoup trop passionnel, trop polémique. »

Karin Lindblom, rédactrice en chef des news, consacre 80 % de son temps à l’édition numérique.
Karin Lindblom, rédactrice en chef des news, consacre 80 % de son temps à l’édition numérique. Pär Olofsson - Photofoyer

Il faut dire que l’Aftonbladet, qui se reconnaît volontiers Palestinian friendly, n’hésite pas à braver les foudres du gouvernement israélien dès que l’occasion s’en présente. A cet égard, le quotidien ne détonne pas avec les prises de position souvent très critiques de Stockholm envers la politique israélienne.

En octobre 2014, lors de la reconnaissance officielle par la Suède de l’État de Palestine, la ministre suédoise des Affaires étrangères, Margot Wallström, proposait d’envoyer un kit Ikea à son homologue israélien Avidgor Lieberman pour qu’il saisisse bien l’utilité de disposer d’« un partenaire, du sens de la coopération et d’un bon manuel »

Plus encore, l’incroyable scandale qu’a révélé Aftonbladet, en 2009, sur le prélèvement d’organes qui aurait été opéré dans les années 90 par l’armée israélienne sur des Palestiniens, fait ainsi encore des vagues. Surtout depuis la récente diffusion télévisée, en Israël, d’une interview du docteur Yehuda Hiss, ancien chef d’un important institut médico‐légal de l’État hébreu, confirmant en grande partie les informations du quotidien suédois…

Friand de titres sensationnels, d’informations et de photos chocs sur son édition papier, l’Aftonbladet est‐il pour autant de la même veine que les tabloïds britanniques ? Ce n’est pas l’avis de son directeur de la rédaction, Jan Helin, mais Karin Lindblom est un peu plus nuancée : « Qu’on en convienne ou non, nous sommes un tabloïd. Notre lectorat est populaire, et bien que nous nous intéressions à la politique intérieure, nos lecteurs se passionnent pour les shows télévisés ou pour les faits divers sensationnels », précise‐t‐elle comme à regret. Mais elle ajoute aussitôt : « Je suis particulièrement fière de notre édition online, dans laquelle je me reconnais davantage. Avec une vingtaine de journalistes, nous y consacrons 80% de notre temps. J’avoue que je suis plus attachée sentimentalement à l’édition numérique qu’à l’édition papier. »

L’Aftonbladet digital en chiffres

(Internet et applications pour tablettes et smartphones).

  • 100 000 clics pour un article politique au moment des élections.
  • 3,2 millions de visiteurs uniques par jour.
  • 69 millions d’euros de revenus publicitaires on-line.
  • 8 millions d’euros de revenus en abonnements on-line.
  • 205 000 lecteurs payants pour Aftonbladet Plus.

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