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Inspirés par les mille visages de Hong Kong, les street artistes locaux, mais aussi internationaux, s’approprient de plus en plus son paysage urbain, le transformant en une immense galerie à ciel ouvert. Une tendance de fond qui invite à porter un nouveau regard sur la destination.
Un vent de street art déferle sur Hong Kong
Une brésilienne aux cheveux tressés de fleurs multicolores qui rit aux éclats. Un chat géant qui poursuit des papillons. Une végétation luxuriante qui se faufile entre des colonnes… Des fresques qui illustrent bien la joyeuse créativité et l’éclectisme d’un phénomène en plein essor ces dernières années.
Le street art à Hong Kong associe tous les styles, toutes les techniques. Un joyeux mix and match qui regroupe collage, graff, calligraphie, mosaïque, pochoir… Il est incarné par un foisonnant vivier d’artistes internationaux. Ces derniers contribuent à enrichir une collection éclatée et en perpétuel développement. Le Chinois Senk, la Japonaise Shingo Katori, le Sud-coréen Xeva, le Thaïlandais Rukkit, le Danois Christian Storm, l’Anglais Dan Kitchener, l’Espagnole Cinta Vidal Agulló, le Russe Pasha Wais, l’Américain Jerkface en font partie.
La communauté française est largement représentée avec Elsa Jean de Dieu mais aussi Caroline Tronel ou encore Ophélia Jacarini. Invader est venu à plusieurs reprises essaimer plus de 130 œuvres pixellisées ici et là. Un autre Français, Baptiste Droniou, s’est montré très actif en fondant L’Epicerie Fine Art. Ce lieu est dédié à la promotion des arts urbains, dans le quartier de Wan Chai. Enfin, depuis l’année dernière la galerie Villepin fait partie du paysage artistique local. Son co-fondateur, Arthur de Villepin, réside dans la région depuis plus de 10 ans et a développé une connaissance pointue de la scène artistique de Hong Kong et du marché de l’art asiatique.
Un terrain de jeu propice à la création
Qu’ils soient installés sur place ou de passage, les artistes trouvent généralement l’inspiration dans les contrastes saisissants de Hong Kong. Ce territoire de 1106 km2 comprend d’un côté, l’univers urbain, les gratte-ciels, les néons, la frénésie des vieux quartiers, les scènes de rues. De l’autre, les grands espaces naturels, entre mer, montagnes et forêts, faciles d’accès même en transports en commun.
Souvent aussi, ils s’emparent des éléments visuels iconiques et de références culturelles en hommage à Hong Kong. Alex Croft a ainsi peint une enfilade de Tong lau, les bâtiments emblématiques abritant boutique en rez-de-chaussée et logement à l’étage. Ces infrastructures suivent la pente raide d’une rue. Le résultat attire l’attention : un étonnant kaléidoscope multicolore, très apprécié des photographes et des instagrammeurs.
Le street art à l’honneur grâce à HK Walls
La vogue du street art à Hong Kong a réellement débuté avec le festival HK Walls, en 2014. Depuis, chaque année, les artistes participants sortent leurs bombes de peinture et investissent les ruelles, parfois bien cachées, d’un quartier en particulier. Ils habillent alors les murs, les escaliers, les façades. Leurs fresques, pérennes, continuent, longtemps après, d’hypnotiser, d’amuser ou d’interroger les passants.
L’édition 2021, du 8 au 16 mai, se concentrera sur Sai Kung au nord-est de Hong Kong. Caractéristique de Hong Kong, la nature sera très présente cette année. En effet, pour illustrer les murs de la petite ville portuaire de Sai Kung, les artistes peuvent s’inspirer des plages, des îles et des sentiers de randonnées somptueux du parc naturel à proximité immédiate.
En dehors de l’événement, la chasse aux trésors se concentre dans les zones précédemment mises à l’honneur lors de HK Walls. Sheung Wan par exemple, souvent considéré comme le berceau du street art. Ou bien Kowloon où un immeuble entier a été peint par le madrilène Okuda San Miguel. Sans oublier Wong Chuk Hang, prisé pour ses nombreux entrepôts désaffectés, Central, le quartier des affaires, Wan Chai Sai, Sai Ying Pun et plus précisément Artlane. Soho, l’un des quartiers les plus animés et les plus visités, constitue aussi l’un des principaux terrains de jeu des artistes. Ils s’en donnent à cœur joie sur les façades des boutiques et des restaurants.
Hong Kong, centre névralgique de l’art contemporain en Asie
Désormais, la création descend dans les rues de Hong Kong. Une vraie nouveauté pour ce territoire considéré à l’échelle de la planète comme l’une des principales plateformes de l’art contemporain. Lancée en 2010, la version asiatique d’Art Basel l’a propulsé sur le devant de la scène.
D’autres foires et salons ont renforcé son influence. C’est le cas du festival French May consacré à la culture française (musique, théâtre, arts visuels…) mais aussi à la scène artistique locale. Hong Kong entretient son aura grâce à ses nombreuses galeries de renommée internationale (Perrotin, Gagosian, Lehmann Maupin…) notamment dans le Pedder Building et le nouvel espace H Queen’s.
Mais aussi via ses centres culturels et lieux d’exposition (PMQ, Fringe Club…) et ses musées prestigieux (le Tai Kwun, le Musée d’art de Hong Kong…) . À venir, le très attendu M+ ouvrira fin 2021. Le musée sera abrité dans un immense bâtiment dessiné par Herzog & De Meuron. Erigé à West Kowloon, au cœur du quartier culturel, le monument sera sur le bord de mer. Le musée mettra à l’honneur la culture visuelle contemporaine, le design, l’architecture, des XXe et XXIe siècles. Une première en Asie.
Pour plus d’informations sur la destination : www.discoverhongkong.com/fr
Pour plus d’informations sur les événements Arts in HK 2021 : www.discoverhongkong.com/arts