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stylo BIC 4 couleurs
Olivier Lecomte

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Les 75 ans du BIC® : la grande histoire écrite au stylo bille

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Il tient dans une poche, coûte moins qu’un café et a pourtant conquis le monde : depuis 75 ans, le stylo BIC Cristal incarne bien plus qu’un simple objet du quotidien. Symbole d’efficacité, de simplicité et d’ingéniosité industrielle, il est devenu le stylo le plus vendu au monde. Prenez note : les secrets d'une success story française se racontent ici.

On a beau chercher autour de nous : impossible de trouver un collègue ou un ami qui n’a jamais tenu un jour entre ses mains un stylo BIC®. Peu d’objets ont su, dans la société, se forger une place à part dans nos mémoires. Si, pour certains, le stylo au capuchon bleu évoque l’apprentissage de l’écriture, pour d’autres, il rime avec « sarbacane » (aka le cauchemar de tous les profs), un jeu qui consiste à se servir du stylo pour envoyer des boulettes de papier mâché (allez, avouez, on l’a tous fait !). Une activité qui ne prend pas une ride, puisqu’il existe même aujourd’hui des tutos TikTok pour réussir un lancer parfait.

Mais comment ce petit tube de plastique rempli d’encre, dont 4 000 unités sont vendues chaque minute dans le monde, a-t-il réussi à se tailler une place à part dans nos vies ? Tout commence en 1950, lorsque Marcel Bich, industriel franco-italien, rachète la licence du stylo à bille inventé par le Hongrois László Bíró. Son idée : démocratiser cet outil d’écriture encore balbutiant, en l’optimisant pour qu’il soit fiable, accessible et durable. Il lance alors le BIC Cristal®, un stylo au design simple, à l’encre fluide, dont le prix modique va séduire les écoliers comme les PDG. Le stylo devient immédiatement un succès. Reconnaissable entre tous avec son corps hexagonal transparent, il s’impose dans les trousses et les bureaux du monde entier, et entre officiellement dans les salles de classe françaises en 1965, reléguant le stylo plume au rang d’antiquité. En 1969 survient une nouvelle révolution : celle du BIC quatre couleurs®, une invention qui ira jusqu’à faire tourner la tête de certains passionnés.

Marcel Bich, impasse des Cailloux à Clichy, dans les années 50.
Marcel Bich, impasse des Cailloux à Clichy, dans les années 50.

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Écris l’histoire

Ils s’appellent Patrick Dubois, Maxime Thomas ou Céline Dubois, et possèdent respectivement plus de 500, 1 900 et 1 600 stylos BIC quatre couleurs. Ce trio de choc fait partie d’un club très fermé : celui des stylobiliophiles, dont la passion est de collectionner les stylos BIC. S’ils font le bonheur des coupures de presse de la PQR, qui ne manque jamais de leur consacrer un portrait, ils se retrouvent aussi sur un groupe Facebook de plus de 3 200 membres : « Bic 4 Couleurs Collection – Le Groupe ». Les membres y vendent ou échangent de précieux items pour enrichir leur collection, car cette passion peut coûter cher.

Maxime Thomas confie au Républicain Lorrain, en 2022, que sa collection avoisine les 12 000 €. Celui qui vit à Jarny n’hésite pas à se procurer les coffrets de collections officiels tout comme les raretés. Et à ce jeu, BIC est devenu un as du marketing, puisqu’en parallèle de ses best-sellers, la marque multiplie les collaborations artistiques. De Jean-Charles de Castelbajac à Pierre Hermé, en passant par Kenzo Takada ou Paul Smith, la marque française n’a cessé de dévoiler de prestigieux partenariats, comme l’édition Louvre inspirée de chefs-d’œuvre du musée, mêlant art et papeterie, ou encore l’édition Roland-Garros dédiée au célèbre tournoi de tennis. Monopoly, Pokémon, émoticônes Smiley : le carnet d’adresses du célèbre stylo est aussi long que votre jogging du samedi matin, puisqu’on estime qu’un BIC Cristal peut écrire jusqu’à 2 à 3 kilomètres de traits en continu.

Et si vous avez envie de faire exploser votre PEL, la marque a édité, en 2021, une version spéciale du stylo quatre couleurs en collaboration avec la maison de joaillerie Tournaire et l’artiste Richard Orlinski. L’exemplaire en or et diamant, fabriqué dans les ateliers de l’entreprise à Montbrison (Loire), était disponible pour la modique somme de 24 500 euros. Le BIC Cristal, lui, a eu droit à un relooking extrême en octobre dernier, paré de bronze, d’or et de diamant. Une édition limitée à 24 exemplaires, facturée 25 600 euros l’unité.

Même les 4 couleurs se réinventent.
Même les 4 couleurs se réinventent.

Toujours à la pointe

Depuis 75 ans, le stylo BIC a connu plus de 25 versions (allégeant son poids de 4,4 à 3,1 grammes), mais il reste aux yeux de tous un objet de design à part entière, au point d’intégrer les collections permanentes du Centre Pompidou et du MoMA de New York. Sachant se remettre en question, BIC® n’a pas hésité à percer son capuchon pour assurer notre protection. En effet, ce petit trou a été ajouté en 1991 afin de réduire les risques d’étouffement en cas d’ingestion accidentelle, notamment chez les enfants. Ce détail, devenu une norme de sécurité, permet à l’air de circuler même si le capuchon bloque les voies respiratoires.

Aujourd’hui, la marque poursuit son engagement en intégrant un maximum de matériaux recyclés. Ses collaborations, elles, restent inédites puisque l’enseigne vient de s’associer à l’artiste Thomas Lélu, connu pour ses jeux de mots graphiques, pour une collection exclusive de stylos 4 Couleurs. La marque profite également de la sortie de la série animée d’Alain Chabat Astérix et Obélix (sur Netflix) pour lancer une nouvelle gamme de stylos, histoire de rappeler que malgré la concurrence, le stylo BIC reste lui aussi un irréductible Gaulois.


bic.com


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