The Good Boost
Depuis deux ans à la tête de cette maison à la fois musée et entreprise d’État, Marc Schwartz souhaite en valoriser le site historique et réorienter les expositions autour des métiers d’art et de la monnaie.
Dirigée par Marc Schwartz, la Monnaie de Paris, vénérable institution âgée de 1 157 ans, propose un programme riche en découvertes et activités. On s’y donne rendez-vous autour des nombreuses expositions qui y sont présentées, et les amoureux de Paris y flânent dans les cours intérieures, ravissants havres de paix où l’on peut prendre un verre.
The Good Life : Que représente pour vous la Monnaie de Paris ?
Marc Schwartz : C’est un musée, mais aussi une entreprise avec un site industriel à Paris et un autre à Pessac, en Gironde. Rappelons qu’elle est la manufacture la plus ancienne du monde, frappant monnaie depuis douze siècles pour l’État en France, ainsi que pour des États étrangers, produisant environ 1 milliard de pièces par an ! De plus, elle crée des monnaies de collection, des médailles, des décorations, des objets d’art vendus dans le monde entier.
« La Monnaie de Paris est la manufacture la plus ancienne du monde »
TGL : Comment expliquez-vous cet attrait du public pour vos monnaies de collection ?
M. S. : Il se justifie par le goût de la collection, la dimension d’épargne et la volonté de transmission. Mais aussi par la réorientation dans le choix des thèmes traités. Réalisées par nos ateliers qui occupent 50 % des bâtiments à Paris – 15 métiers d’art y travaillent –, certaines de nos pièces prennent 10 fois leur valeur. En fait, l’attrait pour le métal précieux n’a jamais été aussi fort. La totalité du tirage à 5 000 exemplaires du nouveau Laurier or à valeur faciale de 1 000 euros s’est vendue. Du jamais-vu dans l’histoire de la Monnaie de Paris.
TGL : Le bâtiment inauguré sous Louis XV est très intimidant…
M. S. : Car il a été conçu comme un coffre-fort… où l’on n’entre pas ! Aujourd’hui, l’enjeu est de le rendre accessible, en engageant, par exemple, des partenariats avec l’école Boulle, l’École nationale supérieure des arts décoratifs et les Beaux-Arts : l’été, leurs étudiants exposeront dans nos cours. Avec l’Éducation nationale, nous développons des visites de classe.
TGL : Quelles sont vos nouvelles orientations ?
M. S. : Nous développons des thématiques grand public, comme avec nos pièces Harry Potter en or et en argent, qui rencontrent un très grand succès, et un projet avec Netflix, via La Casa de papel, pour créer un escape game baptisé « Venez braquer la Monnaie de Paris ! ». L’annonce a entraîné des milliers de réactions sur les réseaux sociaux. Ce virage stratégique a pour but de gagner un public jeune.
« Le musée occupe une place centrale »
TGL : Et du côté du musée ?
M. S. : Depuis sa restauration en 2017, il occupe une place centrale. Il est fait pour que les visiteurs voient nos ateliers à l’œuvre. J’ai décidé de privilégier une ligne artistique plus en lien avec notre identité séculaire et nos métiers, en valorisant l’innovation et la créativité qui caractérisent la Monnaie de Paris. Nous inviterons des designers et des plasticiens et nous prévoyons des expositions qui traiteront les thèmes de la monnaie et des métiers d’art.
TGL : Quelle est la politique environnementale concernant l’activité industrielle de la Monnaie de Paris ?
M. S. : La protection de l’environnement a toujours été une préoccupation majeure de la Monnaie de Paris. Notre site parisien se doit d’être irréprochable. Ainsi, notre manufacture est « zéro rejet » et n’a aucun impact négatif sur son environnement direct. Depuis 2010, notre usine de Pessac a la certification ISO 14001, qui garantit que les risques de ses activités sur l’environnement sont minimisés. Nos exigences et nos engagements sont revus à la hausse tous les deux ans. Cette politique fixe une ligne de conduite à nos salariés et est partagée avec les parties prenantes.
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