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Parc éolien en mer de Saint-Nazaire
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Éolien en mer, le vent de l’histoire

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Au large de Saint-Nazaire, le premier parc éolien offshore français va entrer en service. En attendant sept autres fermes marines sur les côtes ouest de la France, qui doivent lui permettre de rattraper son retard dans le développement de cette énergie renouvelable. Un enjeu environnemental et économique, et une grande aventure humaine.

À Saint-Nazaire, la capitale de la construction navale, un chantier important est en passe d’aboutir : un parc éolien offshore, sur le deuxième espace maritime mondial. Depuis le mois de mai, après des semaines de tests, de l’énergie en provenance du large alimente le réseau national d’électricité. Un mois plus tôt, le 13 avril, c’est la pose de la toute première éolienne, sur son pieu émergeant 25 mètres au-dessus de la surface de l’eau, qui avait eu valeur de jalon décisif pour les 600 personnes à l’œuvre en mer. « Toutes les équipes ont ressenti une grosse émotion, raconte Olivier de La Laurencie, directeur du parc éolien de Saint-Nazaire depuis le lancement du projet en 2014. D’un seul coup, huit années de travail sont devenues réalité. Construire un parc éolien s’avère déjà gigantesque, alors le premier en mer… C’est une grande aventure ! » À raison de 15 éoliennes par mois, l’ensemble du parc sera en service d’ici à la fin de l’année, fournissant 50 % de la consommation d’électricité domestique de toute la ­Loire-Atlantique.

Parc éolien en mer de Saint-Nazaire, pole logistique.
Parc éolien en mer de Saint-Nazaire, pole logistique.

La France à la traîne de l’Europe
Sur un banc de 78 km2 localisé à une quinzaine de kilomètres des côtes, jusqu’à plus de 20 bateaux travaillent simultanément pour l’installation des 80 éoliennes. Les mâts sont espacés de 1 000 mètres les uns des autres, alignés pour être les moins visibles possible depuis la terre. « Ce genre de projet demande de la concertation avec la population du territoire, les collectivités locales, les associations environnementales », poursuit Olivier de La Laurencie. Comme sur terre, les recours viennent de riverains inquiets pour les effets sur le paysage, ainsi que des acteurs de la mer, comme les pêcheurs. « Il peut y avoir un impact sur les fonds marins au moment des travaux, donc pour la pêche, avec une diminution de la population de poissons, mais pas au-delà des travaux selon les retours d’expérience en Europe du Nord », assure-t-on au Syndicat des énergies renouvelables. Avec le deuxième espace maritime mondial, la France aura installé quelques centaines d’éoliennes offshore d’ici à 2028, si tout va bien. Le Royaume-Uni en a déjà 2 300 en service et vient de lancer, en Écosse, le plus grand projet jamais attribué en Europe pour quadrupler sa production. La Belgique même possède un parc de 2,2 gigawatts sur ses 60 kilomètres de côtes ! Nos voisins ont compris tôt les avantages de l’éolien en mer : avec des vents plus forts et plus réguliers, et des unités plus puissantes pour les transformer en énergie, le gain peut atteindre jusqu’à 60 % par rapport à une éolienne terrestre. Ce retard au démarrage a permis au moins d’éviter que les industriels étrangers s’imposent dans le secteur comme ils l’avaient fait sur l’éolien terrestre : une filière française de l’éolien marin se développe. EDF ­Renouvelables y prend sa part avec des fermes maritimes sur le point d’entrer en service – ou en chantier – à Fécamp, Courseulles-sur-Mer et Dunkerque. Un parc de 62 éoliennes est lancé près des îles d’Yeu et de Noirmoutier, mené par un consortium incluant Engie.

Parc éolien en mer de Saint-Nazaire.
Parc éolien en mer de Saint-Nazaire. Parc éolien en mer de Saint-Nazaire – Production CAPA Corporate

Parc éolien en mer de Saint-Nazaire, une aubaine pour les industriels
« Tout le monde voudrait une cadence plus soutenue d’attribution de parcs en France, afin d’éviter que l’expérience industrielle se dilue », estime Olivier de La Laurencie, qui a vu passer environ 200 entreprises françaises ­sous-traitantes à Saint-Nazaire. Un peu plus loin dans l’estuaire, à ­Montoir-de-Bretagne, une usine de ­General Electric est sortie de terre. Autant d’emplois pérennes avec ceux également de la base de maintenance qui sera bientôt ouverte à La Turballe. Même les Chantiers de l’Atlantique ont pris leur part en fabriquant les sous-­stations électriques qui concentrent l’électricité des éoliennes pour la renvoyer au réseau terrestre. Une activité que l’industriel a développée en complément de son métier d’origine. Il n’y a plus seulement les paquebots géants qui prennent la mer à Saint-Nazaire.

Parc éolien en mer de Saint-Nazaire.
Parc éolien en mer de Saint-Nazaire. Parc éolien en mer de Saint-Nazaire – Production CAPA Corporate

 

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