Chaussures made in France : Heschung, l’avenir en marche

Par Elisa Morère, le 30 avril 2022

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Lifestyle

Basée en Alsace, à Dettwiller, depuis 1934, la marque historique Heschung nous éblouit par ses chaussures cousu norvégien rustiques et élégantes.

Après un passage à vide, la voici soutenue par le French Legacy Group, dont l’objectif est de la redéployer en cinq ans sur notre territoire et à l’international. En 2019, l’entreprise rencontre des difficultés. Pour lui redonner du souffle, son business-modèle est repensé et la fabrication des chaussures Heschung regroupée en Alsace après la fermeture de l’atelier en Hongrie. Cela ne suffit pas. Pour booster l’export et la numérisation, il lui faut des financements, donc des partenaires.

C’est alors qu’intervient Renaud Dutreil, ancien ministre des PME et président du French Legacy Group (FLG). Adossé au fonds d’investissement Mirabaud Patrimoine Vivant (appartenant à la banque suisse Mirabaud), FLG a déjà racheté un ensemble de marques de patrimoine, dont Mauboussin, Clergerie, Le Coq Sportif ou Ducasse. Et enfin Heschung, complémentaire du portefeuille, auquel le nouvel actionnaire majoritaire apporte, depuis novembre 2021, ses compétences et ses moyens financiers. Il s’agit désormais de donner de l’envergure à une marque d’héritage qui, certes, perd son indépendance, mais qui pourra ainsi continuer de fabriquer ses souliers emblématiques.

Deux questions à Pierre Heschung :

Désormais actionnaire minoritaire de l’entreprise familiale, quel est votre ressenti ?
Pierre Heschung : À titre personnel, je pense qu’il s’agit d’un engagement autour d’un projet sain, pertinent, car il inclut la production, le savoir-faire et les valeurs de notre entreprise. Il n’y aura aucun plan de restructuration. Mieux, on songe à renforcer les effectifs, et je reste directeur général de l’entreprise. Tout a été très réfléchi à long terme pour affronter l’avenir. Ces dernières années, les leaders de la chaussure se sont renforcés, et les autres, en grande difficulté, se recroquevillent face aux enjeux. Avec le French Legacy Group, Heschung conserve son caractère propre et la maîtrise du développement, tout en bénéficiant du réseau et des compétences du groupe : développement des collections, marketing, communication et digitalisation, par exemple, où nous sommes absents.

Quels sont les projets à venir ?
Nous étudions encore les synergies les plus efficaces, comme mutualiser les marques dans nos boutiques dès cet été – Heschung en apporte 12. Nous réalisons entre 10 et 15 % de notre chiffre d’affaires à l’export, nous comptons monter à 50 % rapidement. Un directeur export attaché à Heschung sera chargé de développer des marchés en synergie avec les autres marques du groupe. Idem pour l’activité digitale (20 % aujourd’hui), que nous voulons porter à 50 %. Des moyens nous sont alloués. De son côté, Heschung s’engage à encadrer toutes ses activités : budgets, reporting comptable régulier, suivi des développements, mise en place des collections. Le virage pris est très agréable, et l’idée de travailler avec des gens qui ont des valeurs, qui connaissent notre métier et qui partagent leurs stratégies est vraiment excitant !

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