Horlogerie
Le starchitecte britannique Norman Foster joue les curateurs le temps de l’expo Motion : Autos, Art, Architecture au musée Guggenheim Bilbao, qui revient sur l’histoire de l’automobile et ses liens étroits avec le design et l’architecture.
Au crépuscule de sa vie, l’automobile thermique, comme toutes les espèces en voie de disparition, fascine même les profanes, et s’invite dans de plus en plus de showrooms et musées. La dernière expo en date, Motion : Autos, Art, Architecture, au Guggenheim Bilbao jusqu’au 18 septembre prochain, a été réalisée sous la houlette de Norman Foster, architecte (et superstar) britannique.
Ce dernier, lui-même passionné d’automobile – et tout ce qui roule, vole ou glisse – a sélectionné une quarantaine de voitures, imaginé la mise en scène et dessiné leurs supports. Il a même fourni une petite dizaine de voitures de sa collection personnelle.
Les autos sont disposées par ordre chronologique et réparties en différents thèmes : Beginnings, Sculptures, Popularising, Sporting, Visionaries, Americana et Future. Elles voisinent avec des études architecturales – les progrès réalisés pour améliorer l’aérodynamique des automobiles ont notamment aidé au développement du design industriel et des architectures futuristes et modernistes – et des œuvres d’art d’Andy Warhol et Christo, entre autres.
La galerie Beginnings abrite notamment la Benz Patent-Motorwagen de 1886, première « vraie » automobile de l’histoire, une Porsche Phaeton de 1900, premier véhicule du constructeur allemand et déjà électrique et la Bugatti Type 35, symbole du luxe automobile des années 30. Puis la salle Sculptures fait la part belle aux œuvres d’art roulantes, qui ont connu leur âge d’or de la fin des années 30 au milieu des années 50 : Bugatti Type 57SC Atlantic, Delahaye 165, Pegaso Z-102 Dôme et Bentley R-Type Continental.
Norman Foster expose les visionnaires de l’auto au Guggenheim Bilbao
Viennent ensuite les galeries Popularising (de la Coccinelle à la 2CV en passant par la Renault 4) et Sporting (Porsche 356, Jaguar Type E et Aston Martin DB5) qui prouvent que, pour la course ou au quotidien, le design a toujours joué un rôle prépondérant dans la conception des automobiles. La salle Visionaries – la plus spectaculaire ? – abrite des véhicules qui ont révolutionné le design automobile et/ou ont fait le choix de sortir des sentiers battus.
C’est le cas des trois Firebird de General Motors, entre l’avion et la voiture, de l’étrange et sculpturale Lancia Stratos Zero et de la monoplace Mercedes du championnat du monde 2020 de Formule 1 mais, surtout, de la Citroën DS, un objet roulant non identifié qui a marqué au fer rouge l’industrie automobile française (et internationale). Pour ceux qui préfèrent Elvis à Charles de Gaulle, Americana abrite, entre autres, une Ford Mustang PRJCT50 de 1965 et une Cadillac Eldorado Biarritz de 1959.
Enfin, pour Future, Norman Foster a demandé aux étudiants de 16 écoles de design et d’architecture d’imaginer le futur de l’automobile – électrique, forcément – et de la mobilité urbaine. Une conclusion pleine d’espoir et la preuve que si l’automobile comme on la connaît est vouée à disparaître, elle a encore de beaux jours devant elle et continuera de s’inspirer (et d’inspirer) du (le) travail des architectes.
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