Horlogerie
Difficile d’imaginer que cette montre Panerai Luminor de prestige, réalisée en platine et offrant les indications d’un calendrier perpétuel, est la descendante directe d’un modèle conçu pour les nageurs de combat italiens de la Seconde Guerre mondiale.
L’histoire de Panerai est de celle qu’apprécient particulièrement les amateurs d’horlogerie. Des racines anciennes – le nom est apparu à Florence, en Italie, au cours de l’année 1860 –, un passé empreint de noblesse – les premiers utilisateurs des montres furent les nageurs de combat d’un commando d’élite placé sous les ordres d’un prince –, un parcours quelque peu mystérieux – il fallut attendre 1993 pour voir apparaître des Panerai « civiles », les montres étant jusqu’alors exclusivement réservées à l’armée italienne –, une mythologie liée à une star – c’est l’acteur américain Sylvester Stallone qui, en décidant de porter à l’écran un modèle de la marque, lui assura une notoriété foudroyante – et, enfin, des spécificités hors norme : Panerai a forgé sa réputation et écrit sa propre légende en ne concevant initialement que deux modèles, restés plus ou moins inchangés depuis leur création, en 1938 pour l’un, en 1950 pour l’autre : Radiomir et Luminor.
Ces termes ayant servi à baptiser les deux collections (toujours présentes aujourd’hui) sont liés à l’une des principales caractéristiques techniques de ces montres : l’exceptionnelle lisibilité de leur cadran. Dans le cahier des charges établi en 1936 par l’amirauté italienne figurait, en effet, une exigence forte en matière de simplicité de lecture.
Du Radiomir au Luminor, la mutation technique de Panerai
Ces montres étant destinées avant tout à des plongeurs chargés de combattre dans les profondeurs aquatiques obscures, un rapide regard devait suffire pour connaître l’heure. Chez Officine Panerai, on répondit à cette demande en recouvrant les index et les aiguilles de la meilleure matière phosphorescente disponible à l’époque, fabriquée à partir du radium. Donnant au passage son nom à la montre qui en bénéficia, ce Radiomir se révéla efficace, mais fut remis en cause quelques années plus tard en raison de sa radioactivité.
Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, il fut donc décidé de faire appel à un autre composé plus inoffensif, nommé cette fois Luminor. Brevetée en 1949, cette nouvelle matière luminescente à base de tritium fut utilisée par Panerai pour concevoir sa seconde collection de montres. Ainsi naquit, un an plus tard, la Panerai Luminor qui, au-delà de cette mutation technique, se caractérisa par l’ajout d’un impressionnant pont protège-couronne.
Les Panerai restèrent encore longtemps l’apanage des militaires, plus soucieux de robustesse et d’efficacité que de glamour ou de sophistication horlogère. La fin des années 90 sonna le glas de cette discrétion assumée et la marque put émerger au grand jour avant de commencer sa mutation.
On vit ainsi apparaître au fil des années des versions au diamètre moins imposant, en métal précieux, à complications.
Si les collectionneurs les plus avertis se souviennent des anciennes Panerai animées par des mécanismes Rolex, la marque communique aujourd’hui sur la qualité de ses propres mouvements et sur la recherche poursuivie au niveau des matériaux.
Les nageurs de combat italiens d’autrefois seraient probablement ébahis de retrouver « leur » montre sous le visage de la Panerai Luminor Calendrier Perpétuel Platinumtech, une montre en alliage hightech de platine affichant la plupart des indications au dos de son boîtier afin de préserver la sobriété du cadran.
Et si son prix en fait une montre de prestige, elle conserve de son passé militaire des chiffres et des index parfaitement visibles dans l’obscurité, ainsi qu’une étanchéité lui permettant d’évoluer dans son milieu marin naturel.
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