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À Milan, on ne vient pas à la Fondazione Prada par hasard. Créatifs, designers, artistes et grandes entreprises l’ont bien compris, et s’aventurer à SouPra (South of Fondazione Prada), au sud de Porta Romana, devient un must pour les Milanais et les étrangers. Bienvenue aux confins de la ville… là où surgit la campagne !
Parmi un curieux chevauchement de vieux bâtiments industriels et boucheries halal, le studio OMA de Rem Koolhaas a décidé de revamper une vieille distillerie des années 1910 pour en faire l’un des centres d’art contemporain les plus prisés de Milan : la fondazione Prada, inaugurée en 2015, qui a donné son nom au quartier de SouPra (South of Fondazione Prada).
Cette portion de la capitale lombarde, au sud de Porta Romana, coincée entre la gare et le nord du Corso Lodi, était jusqu’alors une banlieue difficile. Aujourd’hui, pas loin de la célèbre boîte de nuit Plastic (via Gargano, 15), on voit surgir les bureaux d’entreprises renommées, comme Bottega Veneta, Fastweb, ou encore l’immense business hub Symbiosis.
De retour de Londres, Davide Allieri était à la recherche d’un espace dans une zone industrielle. Attiré par un marché immobilier compétitif (3000 euros/m2 en 2018) et par ses grandes surfaces, l’artiste originaire de Bergame se tourne vers ce quartier « non-quartier » – ainsi le définit-il – pour s’installer et ouvrir le joli studio DAS.
SouPra, près du cœur de Milan… et de la campagne !
Ses voisins ? Le designer de mode Fabio Quaranta, la rédaction du magazine Nero, le pape de l’électro Lorenzo Senni, et ICA, autre fondation d’art contemporain. Les retrouvailles de quartier se font sur la place Adriano Olivetti, l’un des points névralgiques de ce drôle de quartier. Une certaine dissonance entre le béton et la verdure intrigue tous ces acteurs du secteur créatif, car SouPra vante le mérite d’être dans la ville (à quatre stations de métro du Duomo) et, en même temps, c’est ici que la campagne commence.
« Marcher vers le parc de la Vettabbia et faire des rencontres inattendues avec la faune est ce que j’aime le plus : papillons, hérons, hérissons, renards… on peut tout trouver ! » lâche Davide Allieri. Résidant à SouPra depuis 2012 – une époque à laquelle personne n’aurait parié sur le quartier –, Francesca Spiller abonde : « On y vit l’atmosphère d’un petit village avec les bénéfices d’être à Milan. »
Celle qui a ouvert Readingroom, boutique de magazines pointus, en 2018, nous rappelle que, « historiquement, Milan est plus développée au nord, mais pendant les quinze dernières années, Porta Romana est devenue une zone stratégique. La fondation Prada y joue un rôle majeur et contribue à une requalification impressionnante. Le seul bémol ? L’offre culinaire qui, à [son] avis, mériterait plus d’attention ».
D’autant plus que la gare de Porta Romana abritera le village olympique pour les JO d’hiver 2026. Un projet qui rimera avec l’installation de pistes cyclables, la plantation d’arbres… L’occasion pour quelques restaurateurs de s’y implanter. Milan bouge !
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