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Derrière certains objets se cachent des inventeurs passionnés, des designers ingénieux, des visionnaires, des petites révolutions technologiques ou industrielles. Nous avons choisi dix marques françaises que nous côtoyons sans vraiment les connaître.
Les produits de ces 10 marques françaises sont de petits bouts de la France qui se baladent sur la planète. Coup de projecteur sur ces ambassadeurs discrets qui font partie de notre patrimoine.
Briquets, chaises, couteaux… des morceaux de France partout dans le monde
Répondre à un besoin fondamental : c’est souvent ainsi que l’on fait fortune. Dans l’histoire de Bic, l’idée géniale fut de démocratiser le stylo. En 1940, Marcel Bich et Édouard Buffard montent une entreprise de fabrication d’instruments d’écriture. Dix ans plus tard, celui qui se fera appeler le baron Bich lance son propre stylo, un outil simple et accessible pour écrire facilement et en douceur. Le Bic est né. Lire : → Bic, consommables ingénieux
Vous vous y posez sans vraiment y prêter attention, et pourtant, la chaise Gatti est la reine des terrasses françaises. Son rotin tricoté de rilsan multicolore fait partie du paysage. Devenus objets culte, ces sièges et guéridons de bistrot essaiment désormais dans le monde comme autant de petits cailloux pimpants. → Lire : Gatti, rotin haute couture
C’est une histoire de montagne, de feu, d’acier et d’Aveyronnais têtus. Un objet à la lame longuement polie et fuselée comme un bateau. à Laguiole, on a commencé à fabriquer des couteaux en 1829. Le savoir‑faire s’est transmis de père en fils jusqu’à la Première Guerre mondiale, qui a mis les forges à terre. La première manufacture à redécoller fut la Forge de Laguiole. → Lire : Laguiole, manufacture pointue
Cocottes et soucoupes
L’Américaine Ave Abe se définit comme une « Creuset girl », et ne poste que des vidéos de cocottes sur Tik Tok, où les ados sont devenus addicts de Le Creuset. Le hashtag dévolu à la marque a déjà réuni plus de 19 millions de vues. Voilà le résultat d’un marketing très offensif d’une maison née durant les années folles dans un village picard. Bientôt centenaire, la cocotte Le Creuset, imaginée par deux industriels d’origine belge, a très vite poussé les feux à l’international, faisant alors du made in France un argument de vente à l’étranger. → Lire : Le Creuset, cocotte nomade
Une petite soucoupe volante lustrée, craquante dehors, soyeuse dedans, aux couleurs pastel et aux 119 parfums… C’est… C’est ? Le macaron Ladurée, bien entendu, celui que dégustait Marie-Antoinette dans le film de Sofia Coppola. Tout commence en 1862, lorsque Louis Ernest Ladurée crée une boulangerie à Paris, au 16, rue Royale. → Lire : Ladurée, exil sucré
Les marques françaises de la terrasse à la chambre
La Bistro en métal pliable, qui s’écoule, chaque année, à 200 000 exemplaires, la Luxembourg, dans les jardins du Sénat… Tout le monde s’est déjà assis un jour sur une chaise Fermob. Lorsqu’en 1989 Bernard Reybier reprend cet atelier presque centenaire, il fabrique du mobilier de jardin en fer avec 14 salariés. → Lire : Fermob, outdoor inspiré
La maison Yves Delorme est la marque phare du groupe Fremaux-Delorme, basé à Haubourdin, en périphérie lilloise. En 180 ans, l’entreprise fondée en 1845 par Ernestine Fremaux est devenue la référence internationale du linge de maison français. Start-uppeuse avant l’heure, cette femme de tête a lancé le tissage du lin à Lille, plus d’un siècle avant que les femmes n’aient le droit d’ouvrir un compte en banque sans l’accord de leur conjoint. → Lire : Yves Delorme, du beau linge
Poêles et poêles
En 1961, Jackie Kennedy sort d’un magasin new-yorkais avec une poêle Tefal à la main : de 4 500 poêles par semaine, les commandes américaines grimpent dès le lendemain à 7 500… Dix jours plus tard, la demande est de 1 million d’unités par mois ! Ce sera le début de l’internationalisation de la marque. → Lire : Tefal, poêle baladeuse
Le parcours de Jean-Baptiste Godin est complètement atypique. Industriel français né dans le Nord, il a non seulement créé, en 1840, la société des poêles en fonte Godin, mais il tenta de concrétiser une utopie en construisant son Familistère, dans le jardin duquel il est enterré. Ce fils d’artisan serrurier, sensible à l’idée de la redistribution des richesses industrielles aux ouvriers, décida de leur offrir le confort dont seuls les bourgeois pouvaient alors bénéficier. Autour de son usine de Guise, dans le département de l’Aisne, un « palais social » offrait ainsi un confort inédit à tous les acteurs de l’entreprise. → Lire : Godin, flamme et convictions
Marques françaises culte : l’empire du Pastis
Une vodka Absolut, un whisky Glenlivet, un cognac Martell, un verre de rhum Havana Club, un gin Beefeater… Lorsque vous commandez un verre, vous avez de grandes chances de croiser sans le savoir la route du groupe Pernod Ricard. Tout a commencé, d’un côté, dans le Doubs, avec la distillerie Pernod, en 1805, de l’autre, à Marseille, en 1932, chez Paul Ricard, entrepreneur et créateur de génie. L’un produit de l’absinthe, l’autre est sans cesse à la recherche de la sublimation de l’anis. En 1975, les deux entreprises concurrentes unissent leur destin, donnant naissance à ce que l’on baptisera « l’empire du Pastis ». → Lire : Pernod Ricard, or liquide