Horlogerie
L'objet comme œuvre d'art, du simple ustensile du quotidien devenu iconique jusqu'aux accessoires de luxe, en passant par les textiles travaillés ou aériens.
Saint-Etienne, chers objets de mon enfance. Le MAMC a puisé dans ses vastes réserves pour monter une exposition qui prend, sur un mode pongien, « le Parti pris des choses », en célébrant les objets devenus familiers depuis la seconde moitié du XXe siècle. Gloire, donc, non pas aux laques précieux ou aux marqueteries virtuoses, mais au plastique, à l’acier, à la toile, à la fibre de verre. Chaque objet résonne comme un marqueur culturel, témoin des métamorphoses de notre société. Les gobelets gigognes Duralex et les tabourets Tam Tam s’empilent dans des intérieurs toujours plus réduits ; le couteau électrique Moulinex et le hachoir SEB répondent au besoin de gagner du temps… Plus de 300 objets que l’on redécouvre comme une madeleine de Proust. Déjà-vu. Le design dans notre quotidien, musée d’Art moderne et contemporain Saint-Étienne métropole, jusqu’au 22 août. www.mamc.saint-etienne.fr
Toulouse, le tissu dans tous ses états. Le grand collectionneur Daniel Cordier, décédé en novembre dernier, possédait des pièces textiles rares. Il en avait fait don au musée national d’Art moderne, qui les a déposées aux Abattoirs dès leur ouverture en 2000. Le musée expose une vingtaine de ces tissus historiques réalisés par des artistes inconnus de tous les continents. Ils sont parfois très fragiles, comme cet ikat d’Ouzbékistan qui déploie ses motifs floraux sur de la soie doublée de coton ou cette couverture de futon en boro, d’un bleu nuit intense, qui date de la fin de l’ère Edo. Le musée les associe à des œuvres contemporaines, réunissant une pièce de feutre suspendue de Robert Morris, un tapis de Lawrence Weiner ou un tableau tressé de François Rouan, jouant avec les notions de tissé, cousu, tendu, coupé, déchiré, détourné, brodé, peint, façonné, designé, porté… Sous le fil : l’art tissu dans les collections de Daniel Cordier et des Abattoirs, Les Abattoirs, musée – Frac Occitanie Toulouse, jusqu’au 30 mai. www.lesabattoirs.org
Sèvres met le couvert. Pour fêter les 280 ans de la Manufacture de Sèvres, cette expo raconte l’histoire des pratiques alimentaires et des modes de vie, et convie le visiteur à un tour de tables mettant en scène près de 1 000 œuvres provenant en majorité du musée national de céramique de Sèvres et du musée national Adrien Dubouché, à Limoges. Est notamment présenté le service Bleu Élysée commandé par Emmanuel Macron en 2018. Il est l’œuvre d’Évariste Richer, choisi parmi 30 artistes proposés par la Manufacture pour réaliser le décor d’un service destiné aux repas officiels de la Présidence. L’artiste s’est inspiré d’un plan très ancien du rez-de-chaussée du palais de l’Élysée, qu’il a fragmenté en 300 assiettes dont les motifs géométriques flirtent avec l’abstraction. À table ! Le repas, tout un art, Sèvres – Manufacture, jusqu’au 16 juin (accès en ligne). www.sevresciteceramique.fr
Metz, du vent dans les voiles. Cette expo « gonflée » retrace l’histoire des structures pneumatiques qui ont vu le jour depuis les premiers dirigeables jusqu’aux expériences artistiques. Nombreux en effet sont les créateurs qui ont rompu avec l’idée de s’inscrire dans le marbre et le temps long, choisissant de jouer plutôt du vide, de la légèreté et de l’impermanence. Ces expérimentateurs se nomment Frei Otto, le maître des voilures et des toits convertibles, Quasar Khanh, le créateur de mobilier gonflable, ou encore Kengo Kuma et son « architecture respirante ». Aerodream. Architecture, design et structures gonflables 1950-2020, Centre Pompidou Metz, jusqu’au 23 août. www.centrepompidou-metz.fr
Paris, le top 100 du luxe. Quel rapport entre une perle d’Abou Dhabi, un paravent en laque des années 30 semé de motifs délicats, une malle Pullman du fabricant Goyard ayant appartenue au duc de Windsor ou encore un collier Lalique associant or, diamants, émail et verre ? Une certaine idée du luxe, si l’on en croit le MAD qui a réuni 100 objets exquis. L’idée-force de l’expo est de ne pas réduire le luxe aux seules grandes marques. Elle rappelle qu’une cuillère coquillage avec un manche en argent ciselé était d’un luxe inouï au XVIe siècle et que les Japonais ne trouvent rien de plus rare que des céramiques élémentaires qui ont été brisées puis réparées avec les coutures d’or du kintsugi. Luxes, musée des Arts décoratifs, jusqu’au 2 mai. www.madparis.fr
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