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Coup de cœur : Cavale, vélo électrique urbain et low-tech
Coup de cœur : Cavale, vélo électrique urbain et low-tech
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Coup de cœur : Cavale, vélo électrique urbain et low-tech

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Sur le marché en pleine croissance du vélo électrique, il y a un acteur qui a tapé dans l’œil de la rédaction : Cavale, une toute jeune marque née de l’association de trois passionnés de cycle.

Salon Vélo in Paris, en mars dernier. Martin Bouche et Nicolas Prado font sensation, noircissent leur carnet de commandes et échangent des cartes de visite : ce salon marque le « vrai » début commercial de Cavale, la marque qu’ils ont créé en février 2018, aidés d’Olivier Csuka, patron des cycles Alex Singer et troisième associé. Une semaine plus tard, rideau ! Le confinement enferme (presque) tous les Français chez eux et la jeune marque stoppe net son développement jusqu’au 12 mai, date des premières livraisons.

Depuis, ils ont fait parler d’eux dans la presse et attiré l’attention de clients curieux – du « hipster trentenaire dans la publicité au passionné de vélo plus âgé qui veut se remettre en selle » – qui viennent frapper à la porte de leur showroom, dans la cour du 43, rue Laffite dans le 9e arrondissement de Paris 9e, intéressés par ces vélos électriques « simples, légers, élégants, fiables et fabriqués en France » (80 % de la valeur du vélo est originaire des quatre coins du pays).

Cavale, modèle Rivage. www.cavale.cc
Cavale, modèle Rivage. www.cavale.cc DR

C’est le cas de The Good Life, qui craque pour ces bicyclettes urbaines, faciles à transporter – elles pèsent 15 kg – qui affichent 40 kilomètres d’autonomie et qui se débarrassent des écrans, modes de conduite et tout ce qui peut polluer l’expérience d’une balade à vélo. Un seul bouton et une assistance électrique qui s’ajuste en fonction de la force de pédalage. Simple et efficace.

Rencontre, masquée, avec Martin, le gestionnaire et ancien distributeur de cycles, et Nicolas, le directeur artistique ex-publicitaire, dans leur showroom, alors que le vélo électrique et le made in France sont voués à prendre plus d’ampleur après la pandémie qui vient de nous submerger.

Cavale, modèle Messager. www.cavale.cc
Cavale, modèle Messager. www.cavale.cc DR

5 questions à Martin Bouche et Nicolas Prado, fondateurs de Cavale :

The Good Life : Proposer des vélos fabriqués en France semble ancré dans votre ADN. C’était votre idée dès le départ ?
Nicolas Prado :
En réalité, nous avons cherché des partenaires partout dans le monde, en Asie et en Europe. Finalement, ça avait plus de sens de produire en France. On préférait proposer un vélo plus cher et réduire notre marge, que de vendre des vélos qui avaient déjà fait le tour du monde dont le transport présentait la même empreinte carbone qu’une voiture… Aujourd’hui ça fait partie de notre philosophie.
Martin Bouche : Nos délais de livraison sont également plus courts que certaines marques qui fabriquent en Asie. C’est très compliqué de trouver des partenaires en France. Pour le cadre, qui se font de moins en moins en France, nous avons dû former des soudeurs pour retrouver ce savoir-faire ! Et c’est aussi très agréable de rencontrer les fournisseurs, mettre un visage sur les gens qui fabriquent nos vélos, à la Guerche-de-Bretagne pour les roues, à Saint-Etienne pour le pédalier, à Villeurbanne pour la batterie… La mise en avant de ce patrimoine industriel, ça plait aux gens qui achètent nos vélos.

Cavale, modèle Messager. www.cavale.cc
Cavale, modèle Messager. www.cavale.cc DR

TGL : Quel est votre modèle de distribution ?
M.B.
 : Privilégier la vente en direct depuis notre showroom. Nous affichons un positionnement haut-de-gamme (les vélos Cavale sont disponibles à partir de 3450 €, NDLR), et essayons de nouer un lien avec nos clients. On les reçoit sur rendez-vous, on prend au moins une demi-heure avec chaque client, on discute de leur pratique du vélo, des trajets qu’ils vont effectuer, puis on adapte le vélo à leurs pratiques. Surtout, nous n’avons pas cherché à aller là où le marché voulait nous emmener. On a imaginé le vélo qu’on voulait pour nous. Donc on ne court pas après les gros volumes : on veut faire moins mais mieux.

TGL : « Un bouton, et c’est tout » : vous nagez à contre-courant d’un marché qui tend à jouer la carte de la technologie…
N.P. :
Dans notre entourage, nous avions beaucoup de retours négatifs sur les boitiers, les vitesses, les modes d’assistance électrique. Certains vélos ne démarrent pas si l’on n’a pas de batterie sur son téléphone ! Pour nous, un vélo on monte dessus et on pédale. Ce côté très low-tech, avec un seul bouton on/off, prend à contrepied le marché grand public mais il fait sens pour la plupart des gens qui viennent nous voir qui veulent retrouver des vraies sensations de vélo. En fait, avant de faire un bon vélo électrique, on voulait faire un bon vélo tout court… Ajouter de la tech ça ne collait pas à notre philosophie.

Cavale, modèle Rivage. www.cavale.cc
Cavale, modèle Rivage. www.cavale.cc DR

TGL : Les études se multiplient concernant l’engouement des Français pour le vélo post-confinement. Quel est l’impact sur les ventes de Cavale ?
N.P. :
C’est un moment historique pour le vélo. Mais étant inconnus au bataillon, nous n’avons pas ressenti d’effet sur nos ventes… Malgré tout, des parisiens qui roulaient en scooter et ne s’intéressaient pas au vélo avant le confinement ont commencé à venir nous voir… C’est bon signe…
M.B. : Début mars, on prenait des commandes à Vélo in Paris et une semaine après, tout le monde à la maison. C’était frustrant. Mais quelques publications dans la presse et le bouche à oreille commencent à fonctionner. On plaît, il faut capitaliser là-dessus.

Cavale, modèle Messager. www.cavale.cc
Cavale, modèle Messager. www.cavale.cc DR

TGL : Justement, à quoi devrait ressembler l’avenir de Cavale ?
N.P.
 : Profiter de la petite notoriété gagnée cet été et continuer à créer du contenu pour faire parler de la marque, montrer les vélos et, bientôt, les ateliers. Aussi, on prévoit, pour l’automne, le lancement d’un configurateur sur notre site pour permettre aux gens de se faire une idée avant de venir. L’objectif, en 2021, c’est d’avoir pignon sur rue et d’ouvrir notre première boutique-atelier. Enfin, on prépare aussi notre première gamme de vélos sans assistance électrique.
M.B. : Le e-shop n’est pas encore d’actualité. Ce sera l’étape d’après, on attend d’avoir les moyens de faire les choses bien et de créer une communauté, une marque installée. Et on imagine déjà de nouveaux modèles, pour répondre à d’autres usages… Mais la ville restera dans notre ADN.


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