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Incontournable dans la cuisine méditerranéenne, la sauge est aussi une véritable source de bienfaits pour notre organisme. Tour d’horizon de cette herbe aromatique qui sent si bon l’été.
Cette plante originaire de Méditerranée se présente sous la forme d’un arbrisseau à tige quadrangulaire qui mesure environ 80 cm. La sauge appartient à la famille des lamiacées, qui comprend d’autres plantes aromatiques comme la lavande, l’origan, le basilic, le romarin ou le thym. Son nom scientifique est Salvia officinalis, qui vient du verbe latin salvare, qui signifie « sauver », tout simplement !
Poussant essentiellement dans les régions ensoleillées et sèches, elle est emblématique du bassin méditerranéen. Elle produit de petites fleurs violettes ou bleues disposées en épis et on peut la cultiver pour récolter ses feuilles ovales et laineuses d’une couleur gris-vert à la fin du printemps ou en été.
Déjà connue des Egyptiens, elle était utilisée, entre autres, pour améliorer la fertilité. Les pharaons s’en servaient alors comme aliment et comme médicament. Elle a ensuite traversé les siècles et les continents, consommée pour ses propriétés souveraines, notamment pour améliorer la saveur des plats avec son goût amer et légèrement camphré. Mais on l’utilise aussi dans le domaine de la cosmétique et de la parfumerie, soit sous forme d’huile essentielle, soit comme fixateur de parfum. Les Grecs s’en servaient pour favoriser la digestion et pour traiter les infections des muqueuses. En Inde, la médecine ayurvédique préconise d’ailleurs aussi cet usage.
De nombreux composants
Les Grecs et les Romains l’utilisaient pour guérir les morsures de serpent et plus largement pour dynamiser le corps et l’esprit. Ainsi, Pline l’Ancien rapportait déjà que la sauge pouvait améliorer la mémoire. A l’époque des grandes épidémies de peste, au Moyen Age, en Europe, la sauge était l’un des composants du vinaigre des quatre voleurs, censé protéger la population de l’épidémie. Toujours au Moyen Age, on pensait pouvoir traiter les troubles du foie et l’épilepsie grâce au thé de sauge. Depuis, de nombreuses études ont prouvé l’intérêt thérapeutique de cette plante.
Riche en flavonoïdes (apigénine, diosmétine, lutéoline) et en acides phénoliques, la sauge est aussi une excellente source de vitamine K, de vitamine A, de fibres, de folates, de vitamine C, mais aussi de magnésium, de calcium, de potassium et de manganèse. De nos jours, elle a nombre d’indications, aussi bien internes qu’externes, mais, selon le dosage, la plante n’a pas les mêmes effets. Comme elle peut causer de la somnolence, il convient d’éviter d’en consommer en même temps que des sédatifs. Et en raison de la forte teneur en vitamine K et en fer, mieux vaut éviter de l’associer aux médicaments anticoagulants et aux supplémentations en fer.
La sauge capable de réduire le stress
Quoi qu’il en soit, les antioxydants et l’acide rosmarinique qu’elle contient ont une action neuroprotectrice et anti-inflammatoire. La sauge serait ainsi capable de stimuler certains aspects de la mémoire à court terme, mais aussi de réduire le stress et d’améliorer l’humeur. Elle pourrait même aider à soulager certains troubles mentaux tels que la maladie d’Alzheimer et la dépression.
Des études ont été publiées dans les années 1930 pour montrer l’action antisudorifique de la plante, suivie d’une autre en 1989, puis en 1998. Les résultats ont tous été concluants. En Allemagne, la Commission E reconnaît son usage en voie interne pour soulager les troubles digestifs fonctionnels et la transpiration excessive, et en voie externe pour traiter l’inflammation du nez et de la gorge.
La Coopérative scientifique européenne de phytothérapie (ESCOP) reconnaît des indications spécifiques comme les inflammations du pharynx, des gencives et des muqueuses de la bouche. Enfin, les herboristes la conseillent en usage externe pour soigner les entorses, les ulcères et les saignements.
La sauge aurait aussi une action antispasmodique qui réduirait les tensions musculaires, grâce à laquelle on pourrait soulager les crises d’asthme. « Qui a de la sauge dans son jardin n’a pas besoin de médecin », dit-on. Alors, vous reprendrez bien un peu de raviolis au beurre de sauge, non ?
Posologie
• Infusion : faire infuser pendant 5 à 10 minutes de 1 g à 3 g de feuilles séchées dans 150 ml d’eau bouillante. A consommer 3 fois par jour.
• Huile essentielle : en cas d’inflammation, se gargariser ou badigeonner les parties atteintes avec une infusion composée de 2 ou 3 gouttes d’huile essentielle dans 100 ml d’eau ou 5 ml d’extrait liquide dans 100 ml d’eau, 3 fois par jour. Huile essentielle Pranarôm, 12 € environ les 10 ml.
• Gélules : 3 gélules par jour pour le confort digestif. Arkopharma, 5,50 € environ les 45 gélules.
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