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En se lançant dans l’électrique, Harley-Davidson a opéré un virage technologique mais aussi symbolique. L’affaire a fait grand bruit : beaucoup ont rigolé, d’autres ont pesté, certains ont crié au scandale. N’empêche que la LiveWire, avec ses performances étonnantes, s’inscrit comme une référence de son époque. Et bougre, qu’elle est bien née !
Sur le popotin ! Tout le monde est tombé dessus à l’annonce faite par la mythique marque US Harley-Davidson de s’aventurer dans l’univers de l’électrique. L’affaire aurait pu tourner au simple concept ou à l’élaboration d’un modèle bricolé sur la base d’une moto existante. Eh bien non ! L’américain n’a pas ménagé ses efforts et a lancé un vrai défi à son département R&D, dès 2010. Lequel s’est plongé dans ce projet pour concevoir un deux-roues, avec une proposition mûrement réfléchie, préparée et développée. Rien ne pouvait laisser imaginer que cette fameuse LiveWire, qui fait couler beaucoup d’encre et essuie beaucoup de critiques soit aussi aboutie.
H-D LIVEWIRE
Puissance : 78 kW (105 ch)
Couple : 116 Nm
Batterie : 15,5 kWh
Poids : 249 kg
Autonomie : jusqu’à 235 km
Vitesse maxi : 177 km/h
Accélération : 0-100 km/h 3 s
Prix : 33 900 €
Harley-Davidson a pour cela pris son temps et rassemblé les plus belles forces. La LiveWire symbolise les prémices d’un projet d’avenir, porté surtout vers les jeunes et la mobilité du futur. Elle s’inscrit en tête de la stratégie « More roads to Harley-Davidson », qui s’articule autour de la propulsion électrique afin de proposer de nouvelles sensations à tous, sur toutes les routes. Aujourd’hui, avec cette moto, mais aussi demain, avec un vélo tout-terrain haut de gamme, un scooter au design étonnant et une trottinette… Pour le moment. Car l’américain n’est pas près de s’arrêter en si bon chemin.
Les prototypes de la LiveWire ont été présentés en 2014. Depuis, la marque a peaufiné son modèle et sa commercialisation est désormais effective. L’occasion de pouvoir tester de façon conséquente la bête et d’en absorber tout le potentiel. Dans le hangar de la division Harley-Davidson, à Barcelone, la LiveWire ne détonne pas au milieu de ses sœurs thermiques. Faire le tour de la moto est excitant. Déjà parce qu’elle est belle : ligne racée, codes stylistiques de la firme américaine bien présents et qualité de finition très soignée. Magnifique carter moteur, axe de bras oscillant ou arrière tronqué… les détails étonnent.
Une alternative surprenante
La curiosité se mêle d’une teinte d’impatience, l’envie de tout savoir sur la technique le dispute à celle d’aller rouler pour découvrir ce que réserve cette Harley électrique. L’étonnement premier passe bien sûr par l’absence de bruit. Presque un non-sens pour cette marque dont le bicylindre en V a forgé la légende. Toutefois, rien n’est laissé au hasard sur cette moto. Et ce petit battement de cœur, à peine perceptible, est pourtant bien présent dès le contact mis et bien utile pour prévenir que la moindre rotation de la poignée droite lancera le mouvement. Car ce silence à l’arrêt est déroutant, et la première accélération surprend et de belle façon.
Le moteur à aimant permanent, nommé Revelation, pousse instantanément et fort. Gare au sol mouillé, surtout avec des pneus froids. L’électronique, très pointue, et les réglages sur différents niveaux empêchent les glissades. Au pilote de choisir le bon mode de conduite parmi les quatre proposés – route, sport, pluie et économie – ou de s’en créer jusqu’à trois personnalisables. Au programme : réglages des niveaux d’intervention du système de conduite défensive Reflex (RDRS), qui agit sur la puissance, le contrôle de traction, le concours de l’ABS et le frein moteur pour la régénération. Rien à redire : cette Harley, c’est du sérieux, et son équipement d’assistance électronique de pilotage s’aligne sur les références en la matière.
Vive, puissante et bien affûtée
Sur la route, la surprise saute… aux oreilles. Sans la sonorité du moteur, l’attention se porte sur les bruits qui accompagnent la conduite. Les crissements des pneus, les plaquettes qui mordent les disques… bref, sur tous ces petits sons habituellement couverts par celui du bicylindre. Et la LiveWire n’en manque pas, sauf à rouler en mode détente, comme sur la majorité des autres Harley. Mais celle-ci n’y incite pas vraiment. Car ce roadster invite à envoyer du lourd, chose inconcevable auparavant avec un modèle de la marque. Elle accélère fort, freine vigoureusement, tient la trajectoire et se prête aux changements d’angle rapides. A son guidon, le rythme augmente rapidement, preuve que cette moto donne confiance à son pilote. Les soubresauts dus aux bosses sont bien atténués, les enchaînements s’opèrent avec aisance.
Ses capacités surprenantes lui permettent à coup sûr de donner la réplique à bon nombre de ses concurrentes thermiques bien affûtées. Reste ce mode de conduite encore inhabituel, sans bruit ni passages de vitesses. Les sensations de la vieille école en prennent un coup au premier abord. En conclusion, ce saut technologique permet d’apprécier pleinement son environnement et de se concentrer totalement sur ses trajectoires. A l’attaque sur les routes sinueuses, le poids se fait sentir, mais la conception générale de la moto a réussi à en gommer les effets. Deux problèmes majeurs de l’alimentation électrique pour les deux-roues sont ainsi atténués : la masse et l’encombrement de la batterie qui entraînent un poids haut perché dans le cadre, en général défavorable à la maniabilité.
Une nouvelle ère
Cette batterie ne se veut ni trop haute, pour un centre de gravité assez bas, ni trop large, pour profiter d’une moto à la silhouette affinée. Elle n’oublie pas, au passage, d’offrir une autonomie correcte, (235 km en circulation urbaine ou 152 km de combiné route-ville). Pour repartir avec le jus nécessaire, le pilote peut utiliser le chargeur intégré et son cordon d’alimentation afin de se raccorder à n’importe quelle prise électrique. Une nuit assure une charge complète sur une prise standard. En station, sur un Combo CCS, 40 minutes suffiront pour remplir 80 % de la batterie, le plein complet étant assuré en 1 heure. Peur de tomber en rade de jus ? La fée électricité demande juste de revoir ses habitudes.
Pour aider, rien de tel que la technologie mobile : l’appli H-D Connect, une connexion Bluetooth GSM/moto et le tour est joué. Toutes les informations sont indiquées sur l’écran numérique. Niveau de charge de la batterie, autonomie disponible, qui s’adapte en fonction du mode de conduite sélectionné, notifications GPS renvoyées, alertes sur l’état de la machine en cas de heurt ou de déplacement, enregistrements des trajets… Une liste qui s’allonge au gré des mises à jour. Car comme un téléphone portable, la LiveWire doit savoir aussi évoluer dans le temps, même si son constructeur ne l’évoque pas pour le moment. Son logiciel interne doit pouvoir être mis à jour, tout comme sa batterie doit se conformer aux prochaines innovations dans ce domaine, afin de gagner en autonomie et en rapidité de charge.
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N’oublions pas que la LiveWire est la première moto électrique conçue par l’un des grands constructeurs mondiaux de motos. Les capacités d’évolution de ce modèle se doivent d’être à la hauteur des presque 120 années de production des modèles thermiques de la marque. D’ailleurs, le slogan original datant de 1910 le rappelle bien : « The Harley-Davidson makes good because it is made good » (les Harley‑Davidson marchent bien parce qu’elles sont bien faites). La LiveWire en est une très belle preuve.
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