Culture
De lanternes japonaises en costumes à paillettes, de design populaire en architecture durable, les musées proposent d’étonnants parcours.
• Thierry Mugler de A à Z, Montréal. Consacrer une exposition à Thierry Mugler, c’est s’attaquer à forte partie, tant le créateur a développé de facettes. L’histoire du vêtement l’associe à des tailleurs aux épaules surdimensionnées, à des robes en latex et, de façon générale, à une érotique ludique. Mais c’est sans compter l’homme de spectacle, puisque Mugler, après avoir été dans sa jeunesse danseur classique, a toujours gardé le goût de la scène. Versant mode, l’exposition présente 140 tenues jamais exposées, dont des costumes réalisés pour Mylène Farmer, Beyoncé, Lady Gaga ou encore David Bowie, pour qui il a créé une robe de sirène pailletée ! Versant spectacle, l’accrochage revient sur ses clips, ses courts métrages, ses revues et, bien sûr, ses défilés décoiffants. Thierry Mugler : Couturissime, musée des Beaux-Arts de Montréal, du 2 mars au 8 septembre. www.mbam.qc.ca
• Fiat lux, Bordeaux. Chaque année, en août, la ville d’Isshiki, au Japon, s’orne de gigantesques lanternes de papier mesurant jusqu’à cinq mètres de diamètre et dix mètres de haut. Le soir venu, les bougies posées à l’intérieur des lanternes sont allumées et le public découvre les scènes colorées dont elles ont été décorées. A Bordeaux, le musée des Arts décoratifs et du Design reconduit la magie des chōchin, avec une exposition qui présente, à travers des objets, des films, des estampes et des photos, l’histoire de leur fabrication, l’évolution de leur usage, leur place dans les rituels japonais et leur influence sur les designers contemporains tels qu’Isamu Noguchi, qui fut l’un des premiers, dans les années 50, à revitaliser les luminaires de papier. As Movable as Butterflies, les Chōchin du Japon, MADD Bordeaux, jusqu’au 19 mai. www.madd-bordeaux.fr
• Architecture durable, Weil am Rein. En 2018, Balkrishna Doshi a été le premier architecte indien à remporter le prix Pritzker. Le Vitra Design Museum consacre sa première rétrospective internationale à ce doyen de 91 ans, dont le vocabulaire architectural a été influencé par Le Corbusier, avec lequel il a travaillé sur Chandigarh, et par Louis Kahn, qu’il a assisté sur le campus de l’Institut indien de gestion. Outre ses bâtiments modernistes, Doshi est connu pour son engagement en faveur de logements peu coûteux comme ceux d’Aranya (1989), à Indore, où un système modulaire permettait à chaque habitant d’adapter son logement à ses propres besoins. En soixante-dix ans de carrière, Doshi a été l’un des premiers en Asie à faire valoir une architecture sociale et durable. Balkrishna Doshi : Architecture for the People, Vitra Design Museum, jusqu’au 8 septembre. www.design-museum.de
• Good design, New York. Quel rapport entre la première télévision Sony, l’appareil photo Werra baptisé Wolkskamera (caméra du peuple) en RDA, ou la cafetière Chemex ? Ce sont tous des objets produits entre les années 30 et 50, et qui voulaient placer le design à la portée de tous. Le concept de good design a essaimé en Europe, et a surtout pris son essor aux Etats-Unis, où le MoMA, à New York, a soutenu, un programme d’appel à projets pendant des années, et auquel ont participé Charles and Ray Eames, Lazlo Moholy-Nagy ou Hans Wagner. Le MoMA revient sur la notion de good design, en posant la question d’un design abordable au XXIe siècle. The Value of Good Design, MoMA, jusqu’au 27 mai. www.moma.org
• L’électro au musée, Paris. Une structure qui rappelle les scénographies de concerts, une bande-son signée DJ Laurent Garnier, une installation dont les sculptures de lumière réagissent aux samples et aux boîtes à rythmes, l’expo Electro de la Philharmonie de Paris promet d’être festive. Instruments, photographies, graphisme, BD, environnements musicaux et visuels jalonnent un parcours qui remonte aux sources de la techno à Détroit. Kraftwerk y propose une installation de ses vidéos en 3D, Jean-Michel Jarre présente un « studio imaginaire », et Daft Punk prête casques, costumes et instruments. Electro, Philharmonie de Paris, jusqu’au 11 août. www.philharmoniedeparis.fr
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