The Good Business
The Good Life s’est offert un very scottish trip, à Dufftown, dans les Highlands, le temps de visiter la distillerie où Glenfiddich produit son whisky de caractère, de traditions séculaires en expériences surprenantes... et délicieuses.
Bienvenue en Écosse
L’aéroport d’Aberdeen désert, la pluie battante, le vent glacial, une nuit sans lune et la perspective d’une grosse heure de route jusqu’à Dufftown n’entachent pas notre bonne humeur, ni celle des influenceurs invités pour l’occasion, trop heureux de visiter, le lendemain matin, l’une des distilleries les plus célèbres du monde, celle de Glenfiddich.
Au réveil, il neige. Au moins, il ne pleut plus… Après un tour dans le bourg de ce petit village en pierres grises – l’une des capitales mondiales du whisky, malgré son apparente humilité – qui a vu grandir William Grant, le fondateur de Glenfiddich, les choses sérieuses peuvent commencer.
Plus on s’approche, plus l’odeur (réconfortante) du malt et des levures prend au nez. La distillerie englobe les visiteurs d’une chaleur salutaire en cette fin d’automne. Cette immense bâtisse, sortie de terre en 1887, après 371 jours de travaux à empiler quelques 750 000 pierres, a vu la première goutte de whisky sortir des alambics le 25 décembre de la même année. Le tout alimenté par la source Robbie Dhu, toujours utilisée aujourd’hui.
En 1909, Glenfiddich part pour un tour du monde et envoie ses premières bouteilles à l’international, signant contrat sur contrat, à Hong Kong, en Inde et aux États-Unis. Depuis, la petite entreprise à fait du chemin. Elle produit plus de 17 millions de litres d’alcool et écoule ses bouteilles dans 180 pays. Ses chais hébergent près d’un million de fûts.
Des chiffres qui donnent le tournis, alors qu’on n’a encore rien bu. Mais le groupe William Grant & Sons, auquel appartient Glenfiddich, a su garder son ADN familial, artisanal, authentique. Un caractère que l’on retrouve dans l’utilisation des 32 cuves de fermentation en bois (où les levures agissent pendant 72 heures) ou de la trentaine d’alambics en cuivre, toujours chauffés à la flamme.
La distillerie est également équipée, chose rare, de sa propre tonnellerie, qui assemble et répare 16 fûts par jour, et l’ancienneté de ses salariés est, en moyenne, de 30 ans. « Et ce n’est pas seulement parce qu’au bout de 30 et 50 ans, les collaborateurs reçoivent une bouteille du même âge ! », plaisante Vincent Assié, brand ambassador de la marque pour la France.
Les Experimental Series, une initiative détonante
Vincent a participé, avec 19 de ses collègues, à l’élaboration du Project XX. Un whisky élaboré à partir de jus tirés de vingt fûts sélectionnés par vingt brand ambassadors, des experts enrôlés par la marque qui viennent de partout dans le monde. Une édition spéciale qui fait partie de la collection Experimental Series, aux côtés du Winter Storm, un single malt fini dans des fûts de vin de glace canadien, ou encore du IPA Experiment, fini en fûts de bière.
C’est l’une des spécificités du whisky écossais façon Glenfiddich : il ne vieillit pas dans des fûts neufs mais dans d’anciens fûts de bourbon, de porto ou de vin de xérès. Cette finition « exotique » dans des casks qui sortent de l’ordinaire ajoute au whisky des arômes qui s’additionnent à ceux qui font la marque de fabrique de la maison au cerf : les fruits compotés, la poire et la vanille, notamment. Ainsi, l’IPA Experiment est parfumé par les agrumes amers de la bière et le Winter Storm, grâce à la sucrosité du vin de glace, gagne des arômes de fruits confits.
Fire & Cane, le dernier as du carré
Pour la dernière dégustation, rendez-vous au Maltbarn, le bar-restaurant de la distillerie, ouvert au public, autour d’un haggis (la fameuse panse de brebis farcie). Dans le verre, le dernier né des Experimental Series : Fire & Cane.
Un single malt fini en fûts de rhum – un spiritueux que la distillerie s’est résolue à fabriquer elle-même faute de fournisseurs –, ce n’est pas une première pour Glenfiddich. En effet, il existe déjà au catalogue un 21 ans Rum Finish (moelleux, on le mange presque plus qu’on ne le boit) qui a achevé lui aussi sa transformation en fûts de rhum.
La différence ? C’est le premier « tourbé » du genre chez Glenfiddich. Son malt, séché à la tourbe, lui offre des notes fumées, boisées qui viennent s’ajouter au caramel, aux épices et au sucre du rhum. Une dichotomie délicieuse, une pièce en deux actes qui se joue sur le palais, une bataille entre le doux et le rustique qui en font un jus incroyablement sophistiqué qui se boit tout seul (avec modération, of course).
A peine notre verre de « 30 ans » terminé, il est temps de quitter ce lieu chargé d’histoire – dont les travaux d’agrandissement sont en cours – et de fragrances viriles, pour retrouver Aberdeen, son aéroport, la pluie, et la perspective d’une paire d’heures dans l’avion…