Horlogerie
The Good Life a sélectionné pour vous quatre ouvrages pour comprendre l'économie qui transforme le monde de demain.
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De zéro à un. Comment construire le futur ? – Par l’exemple
Si les start-up avaient un pape, ce serait sûrement lui, Peter Thiel : il a la double qualité d’être à la fois praticien et homme d’idées passionné de philosophie. Fondateur de plusieurs entreprises, dont PayPal, investisseur, innovateur, il est spécialiste de la prise de risque. Encensé par ses pairs, de Mark Zuckerberg (Facebook) à Elon Musk (ce que voit le pilote automatique de Tesla), il est aussi très controversé dans le monde des tech companies pour ses opinions franchement libertariennes, ouvertement transhumanistes et proTrump. De zéro à un reprend les notes des cours qu’il donnait à Stanford. Il fait souffler un vent balayant nombre d’idées reçues sur la question qui hante tous les créateurs de start‑up : comment créer de la valeur en ce monde ? Sachant que Palantir, l’entreprise de big data qu’il a créée, vaut aujourd’hui 15 Mds $… Peter Thiel dénonce deux grandes doctrines : la méthode lean et la notion de disruption. A ses yeux, la première ne permet de faire des progrès que pas à pas, et à partir de l’existant. Quant à la seconde, elle est dangereuse, car elle fait apparaître la start-up comme une menace. A son avis, il vaut mieux être dernier, avec un avantage technologique qui permet de durer, que d’être premier et se faire dépasser par la concurrence. Pour lui, en somme, les ventes sont aussi importantes que le produit.
De zéro à un. Comment construire le futur ?, Peter Thiel, Jean-Pierre Lattès, 2016, 150 p., 18,50 €.
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Le Modèle californien – California dreaming
On l’a chantée, on l’a encensée, on l’a visitée et c’est devenu le modèle de nos sociétés avancées, « un laboratoire politique d’aujourd’hui ». C’est en Californie que tout a commencé : l’informatique et Internet. C’est là que bat le pouls de la modernité et que s’est inventé l’esprit collaboratif. Un seul chiffre : la Californie attire 40 % des 22 Mds $ investis chaque année dans le capital‑risque. Pas besoin de discours, il suffit de décliner les mots pour comprendre l’impact incroyable de cette aventure née dans les années 60 et qui façonne notre présent : Stanford, Hewlett‑Packard, Silicon Valley, Steve Jobs, contre-culture, utopie, hippie, do-it-yourself, start-up, partage, pluralisme, diversité, communauté, génération Y… Monique Dagnaud nous invite à y regarder de plus près. Et ça vaut le voyage !
Le Modèle californien, Monique Dagnaud, Odile Jacob, 2016, 204 p., 22,90 €.
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La Quatrième Révolution industrielle – Imaginer le monde de demain
« Monsieur Davos », c’est lui. Klaus Schwab, fondateur et président exécutif du Forum économique mondial, où se retrouve, depuis plus de quarante ans, le gotha planétaire de l’entreprise, de la politique et des experts. Homme d’organisation et visionnaire, il vient de publier un livre très utile qui fait l’état des lieux de ce que l’économie nous réserve, tant en termes de bouleversements sociaux que d’innovations. L’intelligence artificielle, l’Internet des objets, les plates-formes numériques, la robotique, les capteurs, les nanotechnologies, les véhicules autonomes, l’usine intelligente, l’impression en 3D, le séquençage génétique, l’informatique quantique, le stockage d’énergie, les énergies renouvelables… « Nous sommes loin d’avoir saisi pleinement la rapidité, l’ampleur et la portée de ces changements historiques », annonce-t-il en introduction. Et ces changements sont déjà là ! Grâce à la puissance de l’économie augmentée, la révolution 4.0 ouvre un monde plein de promesses, dont les impacts sur l’emploi, le travail et le partage seront déterminants. L’auteur n’élude pas les dangers, ni les problèmes, ni les paradoxes que cette transformation des rapports entre l’homme et les technologies pose à l’humanité. Sur le plan international, la façon dont la quatrième révolution affectera les économies en développement sera déterminante pour rééquilibrer le monde. L’impact sur les flux migratoires et la relocalisation de la production se jouent dès à présent. L’une des questions clés, pour Klaus Schwab, est de savoir à quel point l’automatisation se substituera au travail humain. Mais aussi quel sera le coût en termes de destructions d’emplois… « Les technopessimistes affirment que la révolution numérique a déjà apporté l’essentiel de ses contributions et que son impact sur la productivité touche à sa fin. Pour les techno‑optimistes, en revanche, la technologie et l’innovation se trouvent à un point d’inflexion et vont bientôt déclencher une brusque hausse de la productivité et faire repartir la croissance. » Il soutient que ces défis ne pourront être relevés que si les hommes sont capables de s’adapter en permanence, d’acquérir de nouvelles compétences pour influer sur le cours de cette quatrième révolution. Et l’homme de Davos d’inviter les citoyens et les décideurs à mobiliser leur sagesse collective. A la croisée des mondes, voici plusieurs axes de réflexion pour penser et façonner notre futur autour de notions de prospérité et d’humanisme.
La Quatrième Révolution industrielle, Klaus Schwab, Dunod, 2017, 208 p., 12,90 €.
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Chroniques du déni français – Déclin… irréversible ?
Il a l’habitude de le marteler au fil de ses publications, interviews et autres éditoriaux : la France va mal. Très mal, même, à en croire Nicolas Baverez… On sortait déjà sonné de la lecture de son livre Danser sur un volcan, publié l’an dernier chez Albin Michel. Chroniques du déni français réunit ses meilleurs éditos parus dans Le Point. C’est cinglant… et ça fait peur !
Chroniques du déni français, Nicolas Baverez, Albin Michel, 2017, 400 p., 12,50 €.