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Angus et Julia Stone forment une fratrie plutôt originale dans le monde du rock. Loin de défrayer la chronique comme les frères Davies (The Kinks) ou Gallagher (Oasis), ces Australiens ont réussi, depuis 2006, à élaborer en famille une recette imparable : une pop teintée de folk, où leurs deux voix font mouche à chaque fois. Un an et demi après la sortie de leur troisième opus, Julia Stone s’est livrée à The Good Life sur ses projets en cours.
The Good Life : Vous avez grandi tout près de l’océan. En quoi cela a-t-il influencé votre approche de la musique ?
Julia Stone : Habiter et grandir près de l’océan – quasiment dans l’océan ! – signifie beaucoup pour moi. Cela reste synonyme de paix intérieure. Je ne saurais dire exactement en quoi cela a influencé la musique que je produis avec mon frère, mais il est certain que cela a eu un impact profond sur la façon dont nous abordons nos compositions. Quand je chante nos titres, j’ai l’impression de vivre le même type d’expérience que quand je plonge dans le Pacifique.
TGL : Vous venez de passer un an sur la route pour promouvoir votre troisième album studio. Quels sont vos plans pour les prochaines semaines ?
J. S. : Après notre grande tournée mondiale, je suis partie en Inde où j’ai pu vivre des expériences musicales dingues et totalement différentes ! Ensuite, nous enchaînons avec une tournée en Australie, notre pays dont j’apprécie toujours autant les paysages fabuleux. Puis ce sera au tour de la Nouvelle-Zélande, qui elle aussi nous réserve – j’en suis sûre – de belles surprises…
TGL : Avez-vous réécouté cet album depuis sa sortie ? Quel regard portez-vous dessus ?
J. S. : A vrai dire, je n’ai pas voulu m’y replonger depuis les dernières phases de l’enregistrement. Vous savez, après des semaines passées en studio, on éprouve toujours un certain ras-le-bol… J’aime toujours -autant ses chansons, mais ce qui me plaît en ce moment, c’est de les réinventer chaque soir sur scène pour le public, de les réorchestrer, de modifier les arrangements… Je suis très fière de cet album assez différent des deux premiers grâce au producteur Rick Rubin, et j’aimerais qu’un maximum de personnes le découvre.
TGL : Où puisez-vous votre inspiration en ce moment ?
J. S. : Cela risque de vous surprendre, mais actuellement, je suis plongée dans l’univers des carreaux de ciment, car je refais ma maison. Et je trouve leurs dessins très inspirants !
TGL : Quand vous n’êtes pas sur la route ou en studio avec votre frère, cultivez-vous d’autres projets ?
J. S. : Je travaille ces jours-ci sur un projet parallèle passionnant. Je compose la musique d’une pièce de théâtre qui, après Broadway, est montée à l’Old Fitz Theatre de Sydney par un ami metteur en scène, Andrew Henry. Il s’agit d’une relecture contemporaine des Métamorphoses, d’Ovide, une vaste fresque historique et romantique du début de notre ère. Ma musique doit accompagner chaque variation d’intensité d’une narration qui oscille entre beauté et mélancolie, puisqu’elle décrit tous les aspects d’une relation amoureuse en se focalisant sur le jeu des ego. Dans la bande-son que j’ai écrite, j’ai pu introduire de nombreux éléments très personnels, injecter un peu de ma propre expérience dans cette valse des sentiments. Ce travail m’a également permis de sortir des sentiers battus du songwriting, car j’ai dû me projeter dans le jeu des acteurs et dans la mise en scène très originale puisque toute l’action se déroule autour d’une piscine installée sur scène.
TGL : Est-ce la première fois que vous vous lancez dans une telle aventure ?
J. S. : Presque ! Quand j’étais petite, j’adorais me mettre au piano et improviser par-dessus les films ou les séries à la télé. Et mes parents, qui étaient tous deux musiciens, m’ont toujours encouragée dans cet exercice.
TGL : Avez-vous parlé à votre frère récemment ? Avez-vous des projets ?
J. S. : Justement, on a pris un café ce matin même et nous venons de décider de faire un nouvel album ensemble ! Je ne peux pas vous en dire plus, car, chez nous, la maturation est très longue… Il faut qu’on trouve un studio proche de nos deux maisons pour mettre en place les nouveaux titres, mais je vais d’abord avoir besoin de temps et de calme pour composer. Je rêverais d’enregistrer avec Stevie Nicks [légende du soft rock américain et ancien membre de Fleetwood Mac, NDLR], car elle incarne cet âge d’or du songwriting des années 60-70 (Bob Dylan, David Bowie, Neil Young…). J’adore !