The Good Business
La France est le premier consommateur de whiskies écossais du monde. Un marché de quelque 4,5 milliards d’euros, qui a de quoi attiser les appétits : les distributeurs se livrent une guerre féroce afin de récupérer les marques les plus belles – et les plus rentables aussi – dans leur portefeuille.
Des niches haut de gamme
Même démarche chez Bollinger Diffusion, qui s’attache à vendre au circuit de prescription uniquement des spiritueux premium au sein d’une gamme cohérente : « Nous misons sur la qualité et l’excellence, en mettant en avant une histoire, une tradition. Nous nous appuyons sur des éléments rationnels et émotionnels plutôt que sur le marketing. »
Cette stratégie de distribution ciblée sur les points de vente spécialisés plutôt qu’en grande distribution permet aussi à de très petites entreprises d’émerger, à l’instar de Château du Breuil. Plus connus pour ses calvados que pour ses whiskies, l’entreprise normande distribue pourtant une centaine de marques auprès de la haute restauration et des cavistes haut de gamme. « Nous nous concentrons sur des produits de qualité, chers et en petits volumes, précise Didier Bédu, directeur de Château du Breuil. Pour rester cohérents avec nos calvados, nous ne proposons que des produits issus de maisons familiales qui ont les mêmes valeurs que nous. Avoir un discours cohérent nous permet de devenir un acteur de la distribution des spiritueux haut de gamme. »
Un univers en pleine évolution, donc, qui peut laisser croire à une nouvelle dynamique. Mais la situation est peut-être liée à la crise économique qui sévit en Europe. « On assiste à une redistribution des cartes pour retrouver de la croissance, de nouveaux territoires, être plus en phase avec les tendances internationales, déclare Thierry Bénitah. Mais je reste confiant : les ventes de whisky vont continuer à progresser, du moins en France ; nous sommes des consommateurs fidèles. »