Los Angeles – Saint-Tropez, vol direct. Cet été, il soufflait une petite brise de Malibu sur les plages de Pampelonne. Car Vilebrequin a lancé un short de bain imaginé par l’artiste Alexis Israel. Une vague idéale pour un take‑off s’imprime, et se répète – un peu à la Warhol –, sur cette pièce aux couleurs très californiennes. Cette référence directe à la culture surf est-elle aux antipodes de la place des Lices, où ce drôle de maillot de bain pour homme a été vu pour la première fois en 1971 ? Non. Le courant du Pacifique le ramène même à ses origines. C’est en effet sur la côte Ouest des Etats-Unis que le journaliste automobile Fred Prysquel a eu l’idée de son emblématique caleçon. Il cherchait alors un modèle qui mette en valeur sa silhouette et lui permette de séduire une jeune femme.
En s’inspirant du short des surfeurs, il réussit son coup de séduction. Et décide de le produire et de le commercialiser là où il vit, à Saint-Tropez. « Je crois à la cohabitation de l’histoire et de la modernité. Saint-Tropez 70 est une légende absolue, indique Roland Herlory, le CEO international de Vilebrequin. Nous aurions donc tort de ne pas capitaliser sur son mythe, car il donne une nouvelle désirabilité à la marque. C’est là que l’art de vivre à la plage a été lancé, et celui-ci est notre terrain de jeux. Vilebrequin est le seul label à pouvoir le revendiquer et à lui donner les standards du luxe. » Depuis le rachat de la marque, en 2012, par le groupe américain G‑III Apparel et sa nomination à la direction, quelques mois plus tard, Roland Herlory n’a eu de cesse de faire monter en gamme ce petit bout de tissu, en appliquant les valeurs apprises chez Hermès, où il a officié pendant vingt ans.
« Nous avons renforcé la qualité de notre maillot. Nous l’avons démonté pièce par pièce pour en améliorer chaque détail. L’élastique est désormais waterproof, ce qui le rend plus résistant. Le filet a été teint en bleu marine, plus chic, et le cordon est coordonné à la couleur du maillot pour en soigner l’harmonie et en souligner l’élégance. Parallèlement, nous ne cessons d’augmenter sa technicité. Vilebrequin est une marque très copiée, mais aucun de nos concurrents n’arrive à rattraper notre niveau de performance. Nos tissus sont traités “fast dry”, ce qui leur permet de sécher trois fois plus vite. Nous avons changé de système d’impression. Celle-ci est désormais réalisée par des imprimeurs français, selon une technique empruntée à la soierie, ce qui permet d’obtenir une grande finesse de trait dans nos motifs ainsi qu’une plus grande intensité des couleurs. »
Cet été, deux autres innovations signent les collections : les motifs de la ligne Aqua Magic, au tissu uni trompeur, n’apparaissent que lorsque le maillot est mouillé et disparaissent quand il sèche, tandis que ceux de Bain de minuit s’éclairent dans la nuit grâce à un système de photoluminescence encapsulé dans le textile.
Les «collabs» de l’été 2017
• Sucré-salé : si elle ne l’a pas inventée, Brigitte Bardot lui a donné son nom et a fait sa célébrité. Entre La Tarte tropézienne et Vilebrequin s’est tissée une petite collection capsule légère, gourmande et fun, comme un jeu d’été entre copains. Le logo du pâtissier devient un motif qui s’imprime sur le maillot (en deux tailles : père et fils) et qui se retrouve à l’identique sur la boîte à gâteau et son bag. Quant à la tarte,
elle se métamorphose en forme de tortue, l’un des symboles de Vilebrequin.
• Signé Karl : synergie de groupe oblige – ils partagent le même propriétaire –, Karl Lagerfeld signe, au nom de sa griffe, une capsule balnéaire pour Vilebrequin. Soit
8 modèles, des shorts féminins et masculins, un polo, une tunique, un bikini, une serviette de plage et une pochette. La ligne est très graphique, déclinée dans un bleu électrique souligné de noir et de blanc. Le profil de Karl Lagerfeld fait office de signature. Ces pièces sont commercialisées dans les réseaux Karl Lagerfeld et Vilebrequin, ainsi que sur leur site d’e-commerce respectif.