The Good Business
Comment voyagera‑t‑on dans vingt ans et à quoi ressemblera le transport aérien de demain? Ce qui est sûr, c’est qu’il faudra envisager des ruptures technologiques et culturelles...
En 2016, on a comptabilisé plus de 100 000 vols quotidiens dans le monde, soit plus de 36 millions de vols par an. C’est 2,7 % de plus qu’en 2013. Chaque seconde, plus d’un avion décolle ou atterrit quelque part. « Cette année, nous prévoyons des bénéfices nets record de 35,6 milliards de dollars. Même si les conditions sont devenues plus difficiles en 2017 avec la hausse du prix du pétrole, nous anticipons des bénéfices de 29,8 milliards de dollars pour l’industrie. Ces trois dernières années ont été marquées par les meilleurs résultats de l’histoire de l’industrie », a déclaré Alexandre de Juniac, directeur général et chef de la direction de l’International Air Transport Association (IATA).
Ces chiffres montrent la transition réussie du secteur aérien, qui est passé d’une activité de pionniers et d’aventuriers au siècle dernier à un moyen efficace et rapide de transport de masse. La croissance est en effet fulgurante et les prévisions donnent le vertige. Du fait du développement économique de la région Asie, avec en tête l’Inde et la Chine, et l’apparition de géants, comme le Brésil ou le Mexique, le nombre de passagers transportés passerait de 3 à 9 milliards par an. Selon Boeing, la demande asiatique à elle seule représentera environ un tiers de la croissance du secteur aérien commercial.
En 2030, 50 millions de vols par an sont prévus, pour un total de 5 milliards de passagers. Parmi les innovations les plus spectaculaires, des vols civils à la vitesse supersonique, voire hypersonique. Seulement, les obstacles restent de taille. L’augmentation quasi exponentielle du trafic aérien a pour corollaire la prise en compte de contraintes pratiques et concrètes. En premier lieu, face à la réalité du réchauffement climatique, les constructeurs aéronautiques se doivent de respecter un cahier des charges désormais écologique.
Parer au désastre écologique annoncé
Chaque année, l’aviation civile est responsable de près de 3% des émissions humaines de CO2 dans le monde, soit plus de 660 millions de tonnes. Pour pallier ce désastre écologique, l’avion de 2050 devra nécessairement être vert. Les recherches et les spéculations sur de nouvelles formes de biocarburants et d’agrocarburants visant à remplacer ou à limiter l’utilisation de kérosène vont donc bon train : des algues présentant l’avantage d’afficher un bilan neutre en carbone ; de l’eau de mer transformée en carburant liquide par des chercheurs américains du Naval Research Laboratory (NRL) ; du carburant hybride dans lequel du kérosène classique est mélangé à du biokérosène. En 2011, Airbus effectue un premier vol Toulouse – Paris avec un mélange obtenu à partir d’huiles de friture usagées. Malgré des essais isolés et concluants, le kérosène semble toutefois presque impossible à remplacer. L’hydrogène pourrait un jour constituer l’énergie du futur, mais, à l’heure actuelle, personne n’a pu régler le problème du stockage. Quant à l’avion entièrement électrique, il reste un idéal lointain, même si des progrès ont été observés. Comme le rappelle Didier-François Godart, directeur de l’innovation chez Safran, ce qu’on désigne sous le nom d’avion électrique se réfère à un appareil « dans lequel les énergies secondaires sont remplacées par la seule énergie électrique », la source d’énergie primaire restant le kérosène.
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